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mercredi 4 janvier 2012

Homélie de la solennité de Pentecôte - 12 juin 2011


En fêtant la Pentecôte, en nous souvenant du don de l’Esprit après la résurrection de Jésus, nous faisons une place dans notre prière à l’Esprit-Saint. Avouons-le : il en est en général le grand absent… Dans la tradition occidentale, d’ailleurs, l’Esprit est souvent même l’oublié. Le monde oriental – et orthodoxe – le vénère bien plus en le reconnaissant comme la puissance agissante et bien présente de Dieu. Si nous avons ainsi du mal à recourir à lui, c’est peut-être bien parce que nos esprits pratiques et cartésiens sont plus à l’aise avec la personne du Père, le Créateur, et avec celle du Fils, Jésus venu en notre monde. Comment s’imaginer ou même représenter l’Esprit du Père et du Fils ? L’art a abondamment eu recours à l’image de la colombe. L’image, elle est peut-être là la clé : nous ne pouvons nous représenter l’Esprit que par des images, des comparaisons…
Je vous propose d’en méditer trois que nous livre les lectures bibliques de ce jour. L’Esprit comme feu, comme souffle et comme eau.

I.- L’Esprit comme feu.
Nous l’entendions dans le passage des Actes des Apôtres : « ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux ».
L’Esprit de Dieu leur est donné à eux, les compagnons d’épreuve qui avaient vu leur maître et ami crucifié. Il le leur avait promis : « Je m’en vais, mais je vous enverrai un Défenseur, l’Esprit de vérité ». C’est chose faite. L’Esprit en descendant sur eux sous la forme du feu les remplit de cette force intérieure qui les pousse à sortir et à annoncer les merveilles de Dieu. En se donnant ainsi, l’Esprit, comme le feu, n’en est pas moindre : le feu en se divisant reste du feu et conserve toutes ses qualités. Ainsi en est-il de l’Esprit de Dieu. Il les brûle maintenant intérieurement du feu de l’amour, les consume en les purifiant de leurs peurs, de leur sentiment de culpabilité, de leurs péchés.
L’Esprit est comme le feu : en se partageant, il garde sa force et nous brûle de l’amour de Dieu.

II.- L’Esprit comme un souffle.
Qu’est-ce qu’un souffle ? Quelque chose d’invisible, de tenu, de vital. Ne parle-t-on pas du souffle de vie ? Un grand souffle, le vent, par exemple, est toujours invisible. Il en va de même de l’Esprit, discret et indispensable. Le vent de la Pentecôte est reconnaissable à ses effets, et notamment au bruit violent qu’il provoque – nous l’entendions encore dans les Actes des Apôtres.
L’Esprit-Saint est souvent, dans nos vies, la brise légère plutôt que le grand vent de tempête. S’il est ténu, il n’en est pas moins indispensable. Le psalmiste le chante bien ainsi : « Tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre » (ps. 103). Nous avons reçu cet Esprit à notre baptême et à notre confirmation : c’est lui seul qui, habitant en nous, nous rend capables de dire : « Jésus est le Seigneur ! » (1 Co 12). Est-ce cette phrase ou plutôt ce cri d’émerveillement que les Apôtres ont lancé aux quatre vents dans Jérusalem, à la Pentecôte ? Ce qui intéresse Luc, c’est que chacun des pèlerins étrangers présents ce jour-là dans la ville sainte a été interpellé dans sa langue maternelle, entendez dans tout ce qui fait la matière de nos vies. Jésus « répand son souffle » sur les Apôtres et leur dit : « Recevez l’Esprit-Saint ! ».
Oui, l’Esprit est comme un souffle : il se laisse reconnaître à ses effets ; discret, mais indispensable, il pénètre en nous et nous donne la vie de Dieu.
III.- L’Esprit comme l’eau.
Saint Paul affirme : « Nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps. Tous nous avons été désaltérés par l’unique Esprit ». Nous sommes bien baptisés avec de l’eau et invités à renaître de l’eau et de l’Esprit.
Saint Cyrille de Jérusalem explique aux nouveaux baptisés du IV ème siècle pourquoi le don de l’Esprit est appelé une eau. Il leur dit : « C’est parce que l’eau est à la base de tout ; parce que l’eau produit la végétation et la vie ; parce que l’eau descend du ciel sous la forme de pluie ; parce qu’en tombant sous une seule forme, elle opère de façon multiforme. […] Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une manière d’être, et elle n’est pas différente d’elle-même. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là mais, en s’adaptant, à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient ». Et Cyrille poursuit : « L’Esprit-Saint agit ainsi. Il a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. […] Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus ».
L’Esprit est comme l’eau. Il procure en nous l’ « adoucissante fraîcheur » (Veni Sancte Spiritus) : il « lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé ».

L’Esprit est comme le feu : il nous fait brûler de l’amour de Dieu. L’Esprit est comme un souffle : il nous donne la vie de Dieu. L’Esprit est comme l’eau : il est nécessaire à notre vie de baptisé.
« Viens, Esprit-Saint, en nos cœurs !
Viens en nous, père des pauvres ! Viens dispensateur des dons ! Viens lumière de nos cœurs ! »

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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