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mercredi 4 janvier 2012

Homélie du 5ème dimanche de Pâques (A) - 22 mai 2011

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Ce n’est pas dans le triomphe de Pâques, dans la gloire de la Résurrection, que Jésus prononce ces paroles. Non ! C’est au cours de sa Passion, alors qu’il commence à ressentir frayeur et angoisse. Judas vient de le trahir et Il annonce à Pierre son prochain reniement. C’est dans sa plus grande fragilité humaine que Jésus dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! ».
Le départ de Jésus et l’idée de rester seuls dans un monde profondément hostile à leur égard font naître dans le cœur des disciples une crainte qui risque de les submerger. Alors Jésus s’emploie à les réconforter. Mais plus encore que de simples paroles de réconfort, comme nous savons en dire, des paroles qui se veulent toujours convaincantes mais qui rarement convainquent ceux-là mêmes qui les prononcent, les mots de Jésus sont assurance dans la foi. Leur aurait-il donc menti en leur disant qu’il s’en va leur préparer une place dans la maison du Père?
Quand, parfois, la même angoisse gagne les communautés chrétiennes en butte aux sollicitations plus aguichantes les unes que les autres, en proie aux modes et aux idéologies ambiantes, quand l’expectative guette certains alors qu’il nous est donné un nouveau pasteur, quand encore nous doutons face à l’avenir, il nous faut nous tourner vers le Christ. En étant en Lui, « Chemin, Vérité et Vie », nous pourrons avancer sans crainte vers le large.
Thomas, c’est nous aujourd’hui ! Thomas, le mal-croyant, l’incrédule, le maladroit, le timoré…

I.- Je suis le Chemin.
Ce chemin de la foi se risque, cette aventure se court, cette route s’emprunte. Elle devient une alliance d’amour, de bienveillance, de protestation contre l’inertie et le laisser-aller. Elle est route de croissance et de dignité. Celui qui la prend ne reste pas sur place, il avance toujours, va toujours plus loin. Décider de cheminer avec le Christ, c’est marcher en l’ayant pour compagnon, comme ce fut le cas pour les disciples d’Emmaüs. Il nous explique, chemin faisant les Ecritures, ouvre peu à peu nos cœurs à son mystère. Il devient alors lui-même chemin, chemin vers le Père.
Si les exigences de l’Evangile nous paraissent difficiles à tenir – est-il facile de vivre dans la fidélité ? Est-il plus aisé d’aimer ses ennemis et de leur faire du bien ?, n’oublions pas que l’objectif de notre existence n’est pas d’abord de réussir, mais de cheminer en nous en rapprochant toujours davantage. Au terme de la route, ce n’est pas un diplôme de bonne conduite qui nous sera délivré. L’enjeu est autre : voir le Père et partager sa demeure.

II.- Je suis la Vérité.
Ne nous illusionnons pas sur la pédagogie du Christ et la manière dont Il se révèle dans la vie de ses disciples. C’est sur la base d’un compagnonnage quotidien et rude que se tissent les éléments d’une alliance de proximité, d’interpellation, de dialogue. Jésus n’assène jamais la vérité à ses disciples. Il la propose au terme d’un lent processus de maturation et de confrontation personnelle. Elle devient adhésion de chaque sujet.
La Vérité de Jésus n’est pas une opinion changeante au gré des modes, car Il est lui-même la Vérité. Et accéder à cette Vérité intemporelle, c’est accepter de cheminer avec Lui, de se confronter soi-même à l’Evangile dans une constante remise en cause. Notre monde a du mal à se plier à la Vérité, car elle met en lumière ce qui est bien et ce qui est mal, mais ce monde-là oublie aussi que la lumière de Dieu est celle de l’Amour et du Pardon. Elle fait grandir en sagesse et en liberté.

III.- Je suis le Vie.
Seul Jésus peut affirmer qu’Il est la Vie. Il tient des propos qui font vivre. Il appelle à la vie, Il rend la vie, Il donne sens à la vie. Il donne sa chair à manger pour la vie du monde. Sa parole est vie pour qui la reçoivent.
Ceux qui deviennent ses disciples acceptent d’avancer dans la conformité à l’Evangile. Ils accueillent sa Parole et lui obéissent. Ils empruntent la même route que Lui. Ils donnent du goût à notre propre réponse, stimulent nos énergies. Les plus accomplis d’entre eux sont les saints. Certains ont une postérité et nous les choisissons comme balises lumineuses. Tous ne sont pas reconnus. Nombre d’entre eux croisent notre histoire et nous soutiennent.

Jésus ne dit pas : « Je vous montre la voie, suivez-moi ! » ; Il dit : « Je suis le Chemin ! »
Jésus n’enseigne pas seulement ce qui est vrai ; Il dit : « Je suis la Vérité ! ».
Jésus ne communique pas seulement la Vie ; il se donne en nourriture et dit : « Je suis la Vie ! ».
Oui, en Lui, tout n’est pas soumis au gré des sondages, des opinions, des humeurs. Il est la « pierre angulaire », « la pierre vivante ». Nous sommes son peuple « charger d’annoncer » ses merveilles.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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