A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

mercredi 4 janvier 2012

Homélie pour la Célébration de la Résurrection du Seigneur, Vigile pascale - 23 avril 2011



Alors que le monde subissait de plein fouet une crise économique des plus importantes, au dire des spécialistes, on nous promettait un nouvel ordre mondial. Plus rien ne serait comme avant. Tout allait changer. Y compris dans la répartition des richesses. Les mois ont passé et à en croire les sondeurs d’opinion, la désespérance a fait place à l’espoir. Rien ne change. Cependant, chrétiens, nous fêtons Pâques et nous nous réjouissions.

La liturgie de cette nuit pascale vient de nous faire parcourir l’histoire du monde, dans laquelle ne cesse de se déployer l’histoire de l’Alliance entre Dieu et les hommes. La flamme du feu nouveau a brillé dans l’obscurité du jour, obscurité aussi de notre monde et de nos péchés. Cette flamme communiquée nous montre comment ne cesse de s’étendre le règne de Dieu ; pourtant elle demeure fragile, parfois discrète ; elle doit être communiquée. Au début du monde, la lumière de Dieu est la première créée. Lumière de l’astre céleste, elle est aussi celle d’un monde baignée de la clarté de son Créateur. Cette lumière ne nous fera plus défaut. Colonne de nuée, elle guidera le peuple au désert, le précédent à sa sortie de l’oppression en Egypte. « Lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu », elle se liera à l’humanité au jour du Dieu-fait-homme. Etoile dans le ciel de la Nativité, elle guidera les mages païens vers l’Enfant-Roi à Béthléem. Elle ne cessera de se manifester, lumineuse, en la personne même de Jésus, jour de Dieu sur notre terre. Elle annoncera sa résurrection à sa transfiguration au Mont Thabor. Elle déclinera quand, à sa mort, les « ténèbres se firent sur toute la terre », elle rejaillira au matin de Pâques.
Si cette lumière de Dieu est, depuis les origines, présente en notre monde, elle s’y révèle aujourd’hui d’une manière profondément nouvelle. De promesse tenue en promesse tenue, Dieu avait donné des gages de sa fidélité à notre égard et à son Alliance, malgré nos infidélités et nos trahisons successives. Avec la Pâque de Jésus, la brèche est définitivement ouvert. Le grand passage ne se refermera plus. La rencontre du Dieu vivant, cependant, n’arrache pas au quotidien ; c’est au cœur de notre vie que doit se réaliser la volonté de Dieu. C’est dans ce lieu, souvent d’espoirs en ruines, parfois de vives blessures, c’est dans ce lieu qu’on appelle « ma vie », que nous avons à nous tenir prêts pour recevoir l’Esprit de Dieu, celui que Jésus remit à son Père sur la Croix, celui encore qui l’a réveillé du sommeil de la mort. La lumière qui resplendit depuis la nuit où Jésus s’est levé du tombeau, qui nous est transmise par le baptême et ravivée en chaque nuit pascale, nous la portons dans des vases fragiles, au creux de nos mains, mais nous voulons la porter joyeusement pour qu’elle ne cesse de briller.

Jésus s’est humilié, dit le langage biblique, c'est-à-dire il s’est « rendu humble » ; il s’est abaissé, acceptant de s’effacer pour faire place à la volonté de son Père. A vue humaine, nous pourrions dire qu’il a renoncé à sa personne, et que ce renoncement a signé sa perte. En regardant plus loin que le Golgotha, en allant avec les femmes au tombeau vide, nous nous rendons compte que la folie de Dieu est plus sage que tous les raisonnements humains. Jésus ne s’est pas trompé, il n’a pas été abusé par le Père. En étant tout à Dieu, en étant tout en Dieu, il a inscrit notre humanité, avec ce qu’elle comporte de faiblesse, de blessure, dans la vie éternelle de Dieu. Nous avons dès lors en partage le propre de Dieu.
Chrétiens, nous fêtons Pâques. Et nous osons dire tout haut que tout a changé, non avec un décret de loi ou un G20, mais en Christ. Voilà 2000 ans que plus rien n’est comme avant. Certes le monde continue d’avancer à tâtons à la recherche de la paix, de la justice, du bien. Mais notre sage folie est cette foi en un Dieu qui de manière définitive a vaincu - pour nous - les forces du mal et de mort. Elles n’auront plus le dernier mot. Elles ne seront jamais plus un ravin infranchissable. La Pâque de Jésus nous permet de marcher vers la Vie, d’un pas ferme et assuré. Alors que retentisse à nouveau aujourd’hui le « N’ayez pas peur ! » du Ressuscité !

AMEN.

Michel STEINMETZ †

Aucun commentaire: