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vendredi 4 décembre 2020

Homélie pour le 2ème dimanche de l'Avent (B) - 6 décembre 2020

Comment préparer les chemins du Seigneur dans nos vies ? Face à cette question qui nous accompagne, et qui sans doute nous taraude, pour peu que nous ayons à cœur de vivre selon l’évangile, l’épître de saint Pierre nous invite à regarder le temps que nous vivons, non pas comme un temps inutile ou un temps particulièrement périlleux, mais comme une espérance.


Le temps qui nous est donné, c’est le temps que Dieu nous accorde pour que nous puissions nous convertir. La première génération chrétienne à la suite de l’Ascension du Seigneur croyait que tout était fini et que Jésus allait revenir à très brève échéance. Et puis, il a fallu accepter, non seulement des années, mais des décennies, des siècles, et essayer de comprendre ce que cela voulait dire. Pourquoi faut-il attendre puisque tout est accompli dans la mort et la résurrection du Christ ? Que peut-il encore bien se passer ? N’est pas une contradiction de nous dire que tout est accompli dans le Christ et puis que l’histoire de l’homme continue de dérouler pendant des siècles ? Est-ce que Jésus-Christ aurait oublié de faire quelque chose ?


L’apôtre Pierre nous donne un élément de réponse et de compréhension. « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. » (2 P 3,9). Nous retrouvons à travers l’apôtre Pierre la ligne fondamentale de la mission du Christ qui n’est pas venu imposer sa loi aux hommes, mais appeler les hommes à la conversion pour que leur attachement à la parole de Dieu ne soit pas forcé de l’extérieur mais conquis de l’intérieur par le retournement du cœur. Le royaume de Dieu ne s’impose pas comme un royaume terrestre, il se propose, il appelle la liberté humaine à le reconnaître et à y répondre. C’est pourquoi nous continuons d’attendre la venue du Seigneur. Non pas que nous oublions qu’il est venu il y a deux mille ans à Bethléem, mais parce que nous reconnaissons que le chemin ouvert par sa naissance et par sa vie, n’est pas encore complètement achevé. Il faut sans doute que tout soit d’abord « en voie de dissolution », que « les cieux disparaissent avec fracas, les éléments embrasés soient dissous », pour que dans ce chaos apparent se manifeste un ordre nouveau, complètement transfiguré par la gloire du Seigneur. 


Ainsi, et le prophète Isaïe insistait sur ce point, la gloire du Seigneur ne nous fait pas défaut ; elle nous est déjà donnée. Mais il lui manque un rayonnement. Prenons une comparaison simple : une ampoule n’est pas moins puissante parce qu’on la recouvre d’un abat-jour ! Mais plus cet abat-jour se fera transparent, moins la lumière ne sera freinée pour es répandre et éclairer alentour. Cette transparence à gagner en nos vies pour que l’amour répandu par l’Esprit-Saint en nos cœurs se répande, c’est un chemin de conversion. On pourrait dire en d’autres termes : de nettoyage sans cesse repris.  Le nettoyage consiste bien souvent à accepter de se déposséder de ce qui encombre ou s’accumule avec le temps. Et ce n’est pas pou rien que le désert a tenu une place considérable dans l’expérience fondatrice de l’alliance entre Dieu et Israël. Nous savons qu’il a été un lieu d’expérience extraordinaire pour un certain nombre de prophètes qui ont vécu dans ce passage au désert la relation radicale avec la présence de Dieu manifestée par le sentiment de son absence. Nous savons que Jésus lui-même, avant de commencer son ministère public est passé par l’épreuve du désert. La prophétie d’Isaïe, comme le ministère de Jean-Baptiste, ne nous surprennent donc pas. Nous savons que c’est par ce passage au désert que se construit l’histoire du salut. Nous savons que c’est par cet appel venu du désert que le cœur de l’homme peut être éveillé à l’accueil de celui qui vient.

  

Il n’y a pas d’accueil possible du Christ dans nos vies si nous n’accueillons pas d’abord cet appel à la conversion et au pardon de nos péchés. Il n’y a pas de conversion et de pardon de nos péchés si nous n’entendons pas la prédication du Baptiste, si nous ne sommes pas touchés au cœur par l’annonce de la venue du Christ.


AMEN.  


Michel STEINMETZ † 


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