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vendredi 29 octobre 2021

Homélie du 31ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 31 octobre 2021

A tous ceux qui légitimement se demande ce qu’il conviendrait de faire pour que les choses changent positivement dans l’Eglise, à celles et ceux qui scrutent attentivement les préconisations du rapport de la CIASE et qui attendent la réaction des évêques de France rassemblés ces prochains jours à Lourdes, la petite voix malicieuse du scribe de l’évangile vient se rajouter… « Quel est le premier de tous les commandements ? », ou pour dire les choses autrement : « quelle est la solution à côté de laquelle il ne faut passer sous aucun prétexte ? ».


A cette question, pour laquelle le scribe a déjà sa réponse, Jésus répond par la Parole de Dieu qu’il cite. L’amour de Dieu et l’amour du prochain, les deux intrinsèquement liés, résument toute la quintessence des commandements. Pour Jésus, aucune matière à disserter, pas de grande analyse, mais la Parole de Dieu dans toute sa force sereine.  De fait, les commandements bibliques apparaissent comme la plus parfaite trace de l’amour de Dieu et de la liberté qu’il nous offre. En effet, si Dieu ne veut pas la mort du pécheur, il ne nous contraint pas non plus à nous soumettre. Nous demeurons libres : libres de suivre ce qu’il nous propose, libres de nous en détourner. Ainsi, les commandements doivent être considérés comme des guides et non comme des interdits. Ils sont paroles de vie, à l’image des Béatitudes que nous entendrons demain. Après que Moïse a rapporté au peuple les propos reçus sur la montagne, il n’oublie pas d’ajouter ce qui en donne le sens profond : « tu observeras tous ces commandements, que je te prescris aujourd’hui, et tu auras longue vie ». Et il ajoute un peu plus loin : « tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité […] comme te l’a promis le Seigneur, le Dieu de tes pères » (Dt 6). Ces commandements mobilisent notre volonté et notre détermination : « de tes décisions, je ne veux pas m’écarter, car c’est toi qui m’enseignes » (Ps. 118). 

Les commandements sont une manière pour Dieu de nous enseigner : ils sont des guides, des repères, « une lumière pour nos pas » comme le dit encore le psaume. Cette lueur a vocation d’entrer en nous et d’illuminer notre cœur : elle requiert notre humilité et notre disponibilité, sans a priori. Sans réticence, marchandage ou état d’âme. Parce que s’assimilant peu à peu à tout notre être, parce que pénétrant jusque dans notre cœur, les commandements nous transforment. Le compagnonnage quotidien que nous acceptons de vivre avec eux nous modèle peu à peu : loin de nous faire abandonner toute marge de manœuvre, ils orientent nos pas et nous apprennent à demeurer fondamentalement libres par rapport à toute sollicitation extérieure. Ils deviennent des critères de discernement profond et authentique. 


Le scribe de l’évangile n’est pas félicité par Jésus pour le caractère judicieux, voire malicieux, de sa réponse mais parce qu’il a saisi un point capital : « aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices » (Mc 12). Il en tire, pour lui, une règle de conduite qu’il s’efforce de traduire en actes. Chacun de nous peut et doit en arriver à la même conclusion. Aimer Dieu et son frère, c’est la chose la plus simple, la plus évidente, mais aussi la plus exigeante qui soit ! Toi qui aimes ton conjoint et tes enfants d’un amour fidèle et quotidien, « tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ». Toi qui fais de ton travail une occasion de servir et de témoigner, « tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ». Toi qui réserves chaque jour quelques instants à la prière pour écouter ton Seigneur, « tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ». Toi qui as pris un engagement dans la société ou l’Eglise pour faire briller la lumière de l’Evangile, « tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ». Toi qui n’instrumentalises pas l’autre, mais demeure dans un rapport sain et juste avec lui, « tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ».


 « Seigneur, accorde-nous de progresser sans que rien ne nous arrête vers les biens que tu promets ! » (oraison d’ouverture).

AMEN.


Michel STEINMETZ † 


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