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dimanche 18 septembre 2011

Homélie du 7ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 20 février 2011

L’Evangile contiendrait-il aussi une série de préceptes plus rigides que les plus rigides des lois humaines ? Les versets que nous avons lus nous désorientent d’autant plus qu’ils sortent de la bouche de Jésus qui en d’autre temps préconise l’amour comme point central de son enseignement. Mais tous ces préceptes qui relèvent de la morale n’ont sans aucun doute aucun sens si on n’a pas intégré la pensée profonde de Jésus qui, elle, relève de la foi. C’est la foi qui nous permet de comprendre ce que Jésus veut signifier ici. Et c’est par la foi seulement que nous pouvons vivre en harmonie avec Dieu. Le Dieu auquel Jésus nous demande de nous rallier, n’est pas un Dieu redoutable qu’il nous faudrait craindre. Il n’est pas l’auteur des maux qui nous accablent. Nous croyons qu’il est le compagnon fidèle et discret de notre vie au quotidien et nous croyons qu’il est capable de redonner au dernier jour une force de vie extraordinaire à notre corps trop fatigué pour vivre encore. Si nous croyons cela c’est que Dieu s’est révélé comme tel dans la personne de Jésus Christ. Nous découvrons en lui un amour tellement grand, tellement désintéressé, tellement impensable que rien ne peut altérer ses projets. Jésus nous a enseigné à voir Dieu de cette façon, de telle sorte que nous devrions éprouver un bonheur immense à être en relation avec lui. C’est pour cela que nous devrions par amour pour Dieu faire joyeusement des choses désintéressées, voire même impensables pour les hommes au milieu de laquelle nous nous trouvons. L’amour qui est en Dieu devrait tout naturellement envahir notre personne et se manifester ainsi tout autour de nous, de telle sorte que chacun de nos gestes devrait en être le reflet. Ainsi au lieu de nous choquer les préceptes de ce passage de l’évangile devraient nous paraître tout naturels.

Or, il est peu vraisemblable, dans les temps actuels, de réussir à mettre tout cela en pratique, car le monde où nous entraîne à avoir d’autres comportements, c’est pourquoi, nous nous inquiétons. Nous sommes inquiets parce que nous sommes habités par le doute et les soucis de ce monde. Nous sommes inquiets parce que nous voudrions que nos comportements soient conformes à ceux de la société dans laquelle nous évoluons. Nous vivons dans un monde où le regard de l’autre est perçu comme une mise en cause continuelle. Nous n’aimons pas être différents des autres, nous n’aimons pas que nos attitudes soient interprétées comme des gestes provocants. Nous restons profondément attachés aux comportements de ce monde qui nous poussent à donner priorité à nos intérêts personnels au lieu de donner priorité aux intérêts de ceux qui sont moins favorisés que nous. Pourtant Jésus nous invite à vivre en sa compagnie, comme si Dieu était réellement vivant et qu’il avait, à chaque instant quelque chose à nous dire. Il s’agit donc maintenant de donner priorité aux pulsions de notre cœur et ensuite de faire taire notre raison, car Dieu parle à notre cœur et non à notre raison.

Les comportements dictés par l’amour ne sont pas l’effet d’une loi mais ils sont l’effet d’un sentiment qui est d’autant plus sensible que c’est par lui que Dieu agit en nous. En intégrant l’amour de Dieu dans nos comportements quotidiens, nous agissons conformément à la volonté de Dieu. Quand ce mouvement d’amour qui nous vient de Dieu et qui nous pousse vers les autres fonctionne à plein nous devenons alors des humains normaux ! C’est quand cela ne se passe pas ou se passe mal que nous sommes anormaux. Il n’y a rien de surprenant à cela nous dit Jésus. Quand nous agissons conformément à ses préceptes, nous ne faisons rien de remarquable nous nous comportons seulement comme des hommes et des femmes ordinaires. C’est en effet comme cela, nous est-il dit dans les Ecritures qu’au commencement, Dieu a voulu que nous nous comportions, puisqu’il a souhaité que nous que nous soyons conformes à son image. En nous laissant guider seulement par l’amour, nous devenons les vis à vis de Dieu, tels que cela a été prévu au premier jour. Nous ne pouvons donc être réellement humains que si Dieu nous rend humain, et nous ne le devenons vraiment que le jour où nous réalisons que c’est lui qui provoque en nous les sentiments altruistes que nous éprouvons et qui les transforme en gestes d’amour. Nous n’avons donc pas à être fatalistes dans notre vision du monde en disant que l’avenir se fera quand Dieu le voudra, et qu’il se réalisera comme il le voudra. L’avenir heureux de l’humanité ne se fera pas quand Dieu le voudra mais quand les hommes y mettront du leur. C’est alors que nous accepterons de faire avancer les choses par l’amour que nous mettrons dans nos comportements. Il en ira ainsi pour toutes les questions qui concernent l’évolution harmonieuse de nos sociétés et du monde.

Nous deviendrons alors la lumière du monde, non pas une lumière aveuglante et étincelante, mais une lumière diffuse qui atténue les contours et donne un joli teint aux visages. Chacun de nous est appelé à être individuellement une lumière de telle sorte que ce sera l’ensemble de nos luminosités personnelles qui mises à côté les unes des autres donneront du sens au monde. Ce n’est donc pas par des actes spectaculaires, bouleversants, visibles par tous, que nous répondrons à notre vocation, mais c’est en étant nous-mêmes travaillés de l’intérieur par notre Dieu et inspirés par lui. Si nous trouvons que nos gestes guidés par l’amour des autres sont irrationnels et que nous sommes incapables d’opérer un seul miracle qui révèlerait la puissance de Dieu, ne nous alarmons pas car c'est pourtant ainsi que Dieu attend que nous nous comportions. Il se sert de nos sentiments pour inspirer notre conduite. Et c’est quand cela se passe que nous commençons à devenir parfaits, comme notre Dieu est lui-même parfait. C’est parce que nous nous mettons à lui ressembler que nous devenons parfaits. Nous entrons ainsi dans ce courant d'amour qui est la force de vie que Dieu a mis en œuvre pour gérer le monde. En agissant ainsi nous rejoindrons Dieu dans sa perfection.

 
AMEN.

Michel STEINMETZ †

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