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dimanche 18 septembre 2011

Homélie du 9ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 6 mars 2011

Une foi réelle ne peut être que pratiquante

Très souvent, nous entendons dire autour de nous : « Moi, je suis croyant, mais non-pratiquant ». Une formule qui rassure, mais qui ne pose pas vraiment d’exigences. Une formule qui justifie bien souvent notre tiédeur quand il s’agit de ne pas nous mouvoir pour sortir de chez nous, quitter nos activités, et consacrer un peu de temps « perdu », pensons-nous, à Dieu. Formule, encore, qui confine notre foi dans ce que nous pensons sans jamais la confronter ni à celle des autres ni à celle, régulatrice, de l’Eglise. Croyant mais non-pratiquant, or, Jésus nous dit exactement le contraire : « Il ne suffit pas de me dire : Seigneur, Seigneur ! pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux ». Et plus loin : « Celui qui écoute sans mettre en pratique est un insensé ». Jésus nous dit que notre foi doit être active pour être véritable et vivante.

I.- Etre du Christ
Pour être chrétien, c’est-à-dire du Christ, la foi doit se pratiquer au quotidien, et la manière de vivre doit rejoindre ce que l’on dit croire. Et c’est notre vie toute entière qui est concernée par ce que Dieu nous propose. C’est ce que le texte du Deutéronome, la première lecture, a voulu nous dire : « Les commandements que je vous donne, mettez-les dans votre cœur, dans votre âme. Attachez-les à votre poignet comme un signe, fixez-les comme une marque sur votre front ». Le cœur, c'est-à-dire notre volonté, nos choix ; l’âme, c’est-à-dire le sens de notre vie ; notre poignet, c’est-à-dire nos actions ; notre front, c’est-à-dire notre intelligence. Pour celui qui croit, rien ne peut donc rester étranger à l’Évangile et aux commandements : famille, profession, loisirs, engagement social ou politique, etc.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que Dieu ne nous donne pas ses commandements pour nous ennuyer ou nous montrer qu’il est le chef. Car avant de proclamer ces paroles si fortes, Jésus a prêché le bonheur : « Heureux êtes-vous si… ». Quand Dieu nous crée, c’est en vue d’être heureux. Mais ce bonheur n’est pas n’importe quoi, il n’est pas à n’importe quel prix. Nous sommes créés d’une certaine façon, « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». Nous avons un « mode d’emploi », qui correspond au fait que nous sommes des êtres humains. Et cela est vrai pour tous, quels que soient le temps ou la civilisation. Et à partir de là, ce qui est bien, c’est ce qui correspond à ce mode d’emploi, c’est ce qui nous rend plus homme. Et ce qui est mal est ce qui détruit notre humanité. Le bien et le mal ne changent pas suivant nos goûts ou nos humeurs. Ils sont fondés sur ce qu’est l’homme. Et même si nous nous trompons nous-mêmes en appelant bien ce qui est mal, le mal reste le mal parce qu’il nous détruit à plus ou moins long terme.

II.- Etre du Christ, c’est choisir

Dieu, lui, depuis toujours, nous supplie de bien choisir. Il nous supplie de suivre ce qu’il nous dit, parce qu’il sait bien, lui qui est notre Créateur et notre Père ce qui peut nous rendre heureux. Écoutons à nouveau le livre du Deutéronome : « Aujourd’hui, je vous donne le choix entre la bénédiction et la malédiction : bénédiction si vous écoutez les commandements que je vous donne ; malédiction si vous n’écoutez pas les commandements du Seigneur votre Dieu ». Les commandements de Dieu ne sont pas un carcan : ils sont les balises de notre vie pour qu’elle soit réussie, ils sont un chemin de bonheur. Nous comprenons mieux alors qu’une foi réelle ne peut être que pratiquante. Notre foi est une foi d’amour. Peut-on aimer sans que cet amour passe dans nos actes et change notre vie ? Non, décidément, croyant non-pratiquant est une expression bien paradoxale !
III.- Etre du Christ, c’est accueillir la grâce

S’il le fallait encore, l’apôtre Paul nous rappelle combien l’homme, en lui-même, est incapable d’accéder à la justice de Dieu. L’humanité est marquée par le premier péché, celui qu’elle porte en elle comme la cicatrice de son égoïsme, de ce sentiment qui lui faire croire qu’elle peut sa passer de Dieu et être son égal. Mais voilà que par pure grâce, Dieu donne d’être rendus justes en lui par Jésus. Lui, Jésus, renverse la donne : par sa mort vécue dans la confiance que Dieu le sauverait, il est désormais pour nous le Chemin. Dans ce qui paraît le plus implacable – la mort, cette échéance ultime devant laquelle tous seront égaux, issue à laquelle nul ne saurait échapper, quelle que soit sa richesse et son pouvoir –, Jésus est vainqueur. Il est le pardon offert. Celui qui fonde son existence de manière tout aussi ultime dans la croix de Jésus, celui-là construit sa vie sur des fondations qui ne se déroberont pas. Il est sur le roc. La tempête pourra souffler, les torrents dévaler, il tiendra bon. Remarquez qu’il ne sera pas soustrait aux assauts, mais qu’il en sera plus fort. Avec Jésus.
Les textes de ce dimanche, comme tant d’autres pages de la Bible, nous mettent devant le sérieux de notre vie de chaque jour et notre responsabilité. Mettre en pratique la Parole de Dieu que nous entendons n’est pas une option ; c’est une question de vie ou de mort. Grâce à la foi, nous pouvons entendre, au plus profond de nous-mêmes, le Seigneur nous dire à quel point il nous aime et nous veut heureux avec lui.

« Aujourd’hui je vous donne le choix entre la bénédiciton et la malédiction ».
Demandons la force de l’Esprit Saint pour que l’évangile d’aujourd’hui ne reste pas lettre morte. Le Christ Jésus nous propose une manière de vivre vraiment digne de l’homme ou de la femme que nous sommes. Puissions-nous, en le recevant dans l’eucharistie de ce dimanche, rendre active notre foi, en nous rendant compte que Dieu ne veut rien d’autre que notre bonheur, mais un vrai bonheur, et non pas sa caricature.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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