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vendredi 15 janvier 2021

Homélie pour le 2ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 17 janvier 2021

La mode est aux débats contradictoires un peu partout dans les journaux, maintes émissions de télévision ou sur les réseaux sociaux. Argument contre argument, bon sens contre bon sens, idéologie contre idéologie, sagesse contre sagesse. Chacun est sûr de détenir sinon la vérité, du moins sa plus grande part à propos de la pertinence des mesures prises en temps de pandémie, de l’utilisation des vaccins, de la politique aux Etats Unis… C’est à celui, ou celle, dont les arguments seront les plus convaincants et les plus décisifs. Celui, ou celle, qui se montrera le plus fort, ne fusse qu’en parole, pour imposer son propre point de vue aura gagné !


Ce jour-là, sans doute les conversations vont-elles aussi bon train entre Jean et ses disciples. De quoi parlent-ils ? Nous ne le savons pas. L’Evangile reste discret sur ce point. Mais nous pouvons imaginer qu’ils refont le monde, ou plutôt qu’ils se demandent que faire pour que le monde ressemble à ce que Dieu attend de lui ? Ils se sont déjà engagés aux côtés du Baptiste et tous sont persuadés qu’une véritable conversion est nécessaire pour que les choses changent. Pour eux, le monde d’après doit être le temps de Dieu. Alors ils attendent et ils espèrent que Dieu enverra vite son Messie. Qu’il tiendra promesse. André est l’un des deux disciples. 


L’évangéliste nous dit que « Jésus allait et venait ». Sobrement. Il ne se mêle pas à la conversation. Il ne prêche pas pour sa paroisse. Jean, quant à lui, qui avait déjà tressailli dans le ventre de sa mère en rencontrant Jésus dans le sein de Marie, sait qu’il est le Messie, celui qui doit venir et qui plus grand que lui. Alors, il le désigne : « Voici l’Agneau de Dieu ! ». Les disciples ont la réponse qu’il cherchait. Elle n’est pas une opinion de plus dans le concert du monde. Elle est ici la certitude ancrée viscéralement dans la foi du Baptiste et que l’Esprit rend possible. Remarquez bien qu’on est conduit à Jésus et que notre propre foi ne peut se passer de témoins. J’aimerais vous inviter, maintenant ou plus tard, à réfléchir dans le secret de votre cœur à celles et ceux qui vont ont conduit à la foi, qui vous ont fait connaître le Christ et l’aimer, vous attacher à Lui comme votre Sauveur. Vous découvrirez que votre foi a pu prendre appui sur la foi des autres. Nous ne faisons rien d’autre chaque dimanche quand ensemble nous disons la foi de l’Eglise : nous nous appuyons sur l’Eglise dont la foi précède la nôtre et sur nos capacités réciproques à croire. Nous nous portons mutuellement dans notre adhésion au Christ.


A cette désignation, les deux disciples répondent en posant la question, ô combien délicate et peut-être un peu gênée : « Maître, où demeures-tu ? ». Jésus répond tout aussi simplement sans grands discours, effets rhétoriques ou miracles prodigieux : « Venez, et vous verrez ». En cette fin d’après-midi là, « c’était vers quatre heures », nous renseigne Jean, ils le suivent. Combien de fois, ne sommes-nous pas en quête et en attente d’extraordinaire dans notre vie de foi ? Nous sommes gauches à la fois quand il s’agit de suivre le Christ et de le proposer à d’autres, au point d’oublier que l’important est bien de le suivre. La méthode est donnée par Jésus lui-même. Viens, vois. Et tu décideras. Mais les quelques heures passées avec lui décident André à présenter Simon, son frère, à Jésus. De cette proximité, toute humaine, de cette rencontre à première vue banale et sans ostentation, l’identité de Simon en sera changée : il sera « Pierre », « Képhas ». 


Frères et sœurs, la foi chrétienne se propose. Jamais elle ne s’impose. Elle naît et grandit, non d’abord dans l’attachement à des dogmes, une morale ou dans la délectation des rites : elle est attachement à la personne de Jésus, le Christ. Relisez votre histoire personnelle : mettez-vous à la place des deux disciples de ce jour et rendez grâce pour ceux qui vous ont conduit à Lui. Posez-vous ensuite la question – redoutable – de votre témoignage au quotidien. Qui avez-vous à cœur de conduire dans la liberté au Christ pour le faire aimer et suivre ? Il est l’Agneau de Dieu, celui que nous recevrons en nos mains. 


AMEN.


Michel STEINMETZ †


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