Un principe fondamental de notre droit, c’est
que toute personne est présumée innocente tant qu’elle n’a pas été condamnée. On
a plus souvent l’impression que, de fait, toute personne est d’abord présumée
coupable. Et peu importe si elle est innocentée après. Il reste pour se
justifier les dictons tels que : il n’y a pas de fumée sans feu, je reste sur
ma première idée et je refuse de changer d’avis. Phrases imbéciles…
Il y a des innocents qui restent condamnés
toute leur vie parce qu’un jour, ils ont été accusés de quelque chose qu’ils n’avaient
pas fait ; il y a des coupables qui ont vécu un moment d’égarement et se sont
repentis mais ils restent coupables quoiqu’ils fassent ensuite. Puis il y a, de
nos jours, cette nouvelle catégorie de personnes : les victimisés. Ces derniers
ne sont pas des victimes. Les vraies victimes suscitent un profond respect,
elles demandent compassion et accompagnement. Les victimisés quant à eux, ils sont
ceux qui se mettent en situation de victimes alors que, le plus souvent, ils
sont les responsables de ce qui leur arrive. Ils ont manqué de jugement, ils
ont triché et ils perdent, à l’image du second fils de l’évangile. Alors plutôt
que de reconnaître leur erreur, ils se victimisent car ils ont compris qu’en
agissant de la sorte d’autres se tourneront vers eux, les prendront en pitié et
plus personne ne se souciera de savoir où se trouve la vérité.
Un « oui » claire, ferme, et engagé,
voilà ce que nous demande le Christ. L’enfant de la parabole qui dit oui et qui
finalement ne va pas à la vigne avait peut-être le ferme propos d’obéir à son
père. Nous serions presque tentés de l’excuser en disant : après tout, c’est
l’intention qui compte… Non ! Ce qui compte, c’est l’intention suivie d’effet.
L’enfer est pavé de bonnes intentions, d’intentions non abouties, non concrétisées
par des actes. Combien pantouflent avec des discours d’héroïsme ? Tu dis
croire en Dieu, mais rarement tes genoux plient pour la prière. Tu dis Dieu
indispensable à ta vie, mais quand lui parles-tu ? Tu te dis chrétien, et
prêt à défendre une société chrétienne, mais trop rarement tes pieds te portent
à l’église. Tu dis aimer ton prochain, vouloir secourir les pauvres, mais quand
partages-tu ? Ce n’est pas en paroles seulement, mais en actes et en
vérité que tu dois aimer. C’est par tes actes, par lesquels tu révèles ton cœur,
que le Royaume de Dieu grandit et se développe.
Se dérober à l’agir, c’est paver l’enfer.
Jésus ne prend aucun gant pour dire aux velléitaires : « Les
publicains et les prostitués vous précèdent dans le Royaume des cieux ».
AMEN.
Michel Steinmetz †
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