Voici donc des commandements, ou des paroles de vie, peu importe que Dieu donne à son peuple comme des balises pour demeurer dans l’Alliance. Les esprits chagrins pourraient penser que ce sont là des entraves à notre liberté qui nous empêchent de poser quelque acte que ce soit, fût-il parfaitement désordonné. Or Dieu, qui connaît le cœur de l’homme, et qui désire son bonheur, sait quels sont les endroits où l’homme peut se perdre. Quand il s’agit de se croire maître de tous et de tout, de se prendre lui-même pour un dieu ou de prendre ce qui revient à son prochain. Quand il attente à la vie de son semblable, quand il détourne la vérité à son profit.
Au Temple de Jérusalem, la colère de Jésus s’enflamme, car il perçoit avec une profonde acuité que, dans ce lieu, où ces balises devraient honorées et promues, certains détournent le socle même de toute la Loi juive. Le Temple de Jérusalem était le lieu le plus sacré, le lieu saint de tout le judaïsme, le lieu de la présence de Dieu au milieu de son Peuple. Jésus va y poser un acte, qui ne peut être perçu que comme une critique par les prêtres et tout le personnel du Temple. La question n’est pas de savoir s’il y avait trop de marchands. De toute manière, il fallait des marchands pour vendre les animaux nécessaires aux sacrifices, et des changeurs pour que l’offrande des fidèles soit acquittée en monnaie juive. En posant ce geste, et en le faisant de manière violente, Jésus s’en prend en fait aux autorités du Temple, aux prêtres, qui se remplissant les poches en faisant ce lieu une maison de commerce et de trafic. Ils dépassent ce qui est nécessaire et utile à l’activité du Temple et pratiquent un taux de change à leur propre intérêt. Ainsi, ils apparaissent comme étant à leur propre compte. Ils ne sont plus au service, mais ils se servent (dans tous les sens du terme). Ils ne sont plus chez Dieu, mais chez eux. C’est cela que Jésus rappelle avec rage.
Les commandements que Dieu donne sont autant de moyens de rester dans son Alliance, c’est-à-dire dans la proximité vitale d’avec lui. Au Temple, Dieu était devenu non plus la fin de tout, mais un prétexte. Et vous aurez remarqué que ceux qui se détournent des commandements, seront punis jusqu’à la troisième ou quatrième génération, mais pour ceux qui y sont fidèles, la bénédiction d’étendra sur mille générations. Quelle profusion de la bonté du Seigneur ! Pour que ces garde-corps qu’étaient les commandements, ne soient plus dévoyés et pervertis, Jésus va donner une parole d’alliance plus forte encore. Désormais c’est en son corps, qui se relèvera des morts en trois jours, qui sera le gage du salut. « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »
Nous avons-nous-même toujours besoin de garde-corps, de principes, de valeurs qui nous font avancer et tenir dans la vie. Pourtant, nous avons mieux encore : il nous faut nous agripper au corps de Jésus et à sa croix, comme une ancre solide quand la tempête du péché survient. Arrimés à lui, nous serons en sécurité et rien ne pourra nous séparer de Dieu. « Il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu ».
AMEN.
Michel STEINMETZ †
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