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vendredi 20 avril 2018

Homélie du 4ème dimanche de Pâques (B) - 22 avril 2018

Ce quatrième dimanche de Pâques est celui que l’on appelle un peu rapidement le dimanche du Bon Pasteur. Cela n’est pas sans lien, évidemment, avec l’évangile que nous venons d’entendre. Dans cette longue déclaration de Jésus, et que saint Jean nous rapporte, il nous est dit quelque chose de fondamental. Jésus emploie une image, bien commune et donc connue en son temps : celle d’un berger. Nous avons sans doute plus de mal à nous représenter les choses aujourd’hui. Cependant ce qu’il ressort comme une évidence des paroles que nous entendions, c’est le lien du pasteur, du berger, avec chacune des brebis. Il n’est pas anodin que la liturgie propose ce passage de l’évangile dans la lumière de Pâques. Nous comprenons aussi mieux pourquoi Jésus est ressuscité d’entre les morts : non pas d’abord pour lui, comme une récompense de ses mérites ou comme une reconnaissance de sa dignité, mais pour nous, pour nous entraîner et guider vers ces verts pâturages du Royaume des cieux.
 
Il faut que nous revenions peut-être de façon brève sur la figure du pasteur qu’est Jésus lui-même. Il l’explique lui-même en posant une différence entre le « berger mercenaire » et le « pasteur ». Le berger mercenaire est un employé ; il est ambaûché par le propriétaire du troupeau pour faire le « job », comme on dit. Ni plus, ni moins. On n’attend pas de lui une vertu particulière, mais de bien faire son travail. Ce qui explique aussi que, dans survient le danger – le loup –, il pense avant tout à sauver sa peau. Il n’a pas un intérêt à sauver le troupeau : il ne lui appartient pas. Le pasteur, quant à lui, se sent lié à son troupeau. Ses brebis sont un peu de lui. Quand l’une d’elle est en danger, son cœur frémit et il désire la sauver. Cette brebis en danger n’est pas pour lui un steak sur pattes, ou un pullover en devenir. La preuve : il la connaît par son nom.
 
Jésus, le bon Pasteur, nous sauve. Qu’est-ce que cela veut dire ? Dans les Actes des Apôtres, Pierre conclut son discours en disant : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. » (Ac 4,12) Cette phrase très simple exprime quelque chose de tout à fait central dans la foi catholique et dans notre expérience chrétienne. Il y a un sauveur, et il n’y en n’a qu’un seul : c’est Jésus lui-même ! Pourquoi ? C’est uniquement en nous agrippant à Lui, en Le suivant sans le lâcher, que nous pouvons traverser cette chose ultime qui voudrait mettre une fin à toutes choses : la mort. Il est l’unique sauveur parce qu’il est le seul qui fait l’offrande de sa vie pour le salut des hommes. Il ne se suicide pas, il ne cherche pas à mourir dans la « dignité », il ne cherche pas à mourir en héros. Il se laisse conduire à la mort en faisant l’offrande de sa vie par amour pour les hommes, et par obéissance à Dieu. Il est le seul par qui nous puissions être sauvés, non pas seulement parce qu’il a donné sa vie pour nous, parce qu’après tout, il aurait pu donner sa vie et l’histoire aurait pu s’arrêter là ! Il est notre sauveur parce qu’il a donné sa vie et qu’il a le pouvoir de la recevoir à nouveau, c’est-à-dire que Dieu l’a ressuscité. Il montre ainsi que la puissance de Dieu est plus grande que les forces du mal et de la mort.
 
Par l’Eglise aujourd’hui, l’annonce de cette bonne nouvelle se poursuit. Et le Seigneur nous donne même dans ses sacrements des moyens pour ne faire qu’un avec Lui et passer la mort en Lui. Au milieu du peuple que nous formons, ils appellent des hommes à le suivre, non pas pour qu’ils le remplacent mais pour qu’ils poursuivent sa mission. C’est le ministère des prêtres. Nous le savons, cette mission et ce chemin, nous les parcourons comme des pécheurs ; nous ne sommes pas toujours à la hauteur de la mission qui nous est confiée, mais ce n’est pas parce que nous sommes faibles que la mission est mauvaise, ce n’est pas parce que nous avons du mal à l’accomplir que Dieu s’est trompé.
 
Réjouissons-nous ensemble aujourd’hui d’avoir un tel Seigneur, qui nous aime, qui nous connaît par notre nom et veut nous conduire. Prions pour les prêtres et pour ceux que le Seigner appelle !
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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