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samedi 28 octobre 2017

Homélie du 30ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 29 octobre 2017

La question posée à Jésus par les pharisiens revient à plusieurs reprises dans l’Évangile, elle n’a pas toujours le même sens selon les personnes qui la posent. Pour les uns il s’agit vraiment de demander au Christ quel est le meilleur chemin pour répondre à la volonté de Dieu, pour d’autres il s’agit de le mettre dans l’embarras. Pour les pharisiens, l’évangile de saint Matthieu prend soin de rapporter cet épisode après une discussion entre Jésus et les sadducéens. Il y a confrontation entre deux écoles : l’école des sadducéens et l’école des pharisiens. Le pharisien qui pose la question à Jésus veut faire ressortir la supériorité de sa tradition par rapport à celle des sadducéens. Mais la tradition des pharisiens était entrée dans un tel raffinement pour l’exégèse de la Loi reçue par Moïse au Sinaï qu’on en venait à y perdre son latin… ou plutôt son hébreu.
 
Ainsi, la question de savoir quel est le plus important des commandements est une question très réelle pour les pharisiens. Parmi ces six-cent-treize commandements, lesquels devaient être observés par priorité par rapport aux autres ? La réponse du Christ n’est pas très originale, il reprend le premier des Dix commandements : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » (Mt 22,37). Et il y ajoute le second commandement, aussi d’origine biblique: aimer son prochain comme soi-même (Mt 22,39). De là découlent tous les autres, de sorte que, si le pharisien veut vraiment avoir un point de repère pour savoir comment discerner ce qui est le plus important, il lui suffit de se rapporter à ces deux commandements. Mais il est bien évident que ce que Jésus répond aux pharisiens vaut aussi pour nous.

 
Qu’est-ce qui est le plus important pour être chrétien ? Quand nous examinons notre vie et que nous réfléchissons un peu, nous nous apercevons que nous avons quantité de petites habitudes, de petites pratiques qui se sont développées au cours de l’histoire de notre propre vie et qui viennent petit à petit comme brouiller la ligne claire de ce qui est le plus important. Qu’est-ce qui est le plus important ? Aimer Dieu de tout son cœur, aimer son prochain comme soi-même. Ce qui a été justement perçu comme quelque chose de tout à fait original dans la réponse du Christ, c’est la conjonction de cet amour de Dieu et de cet amour du prochain, non pas comme s’il s’agissait d’ajouter un second commandement - comme si l’amour de Dieu n’était pas suffisant en lui-même - mais parce que, et nous le découvrons à la lumière de la lecture du livre de l’Exode, si l’on veut être fidèle à Dieu, si l’on veut aimer Dieu et si l’on veut vivre dans son alliance et observer ses commandements alors cela conditionne une manière de vivre avec les autres.

 
Autrement dit, la foi en Dieu, l’adoration de Dieu s’expriment dans notre manière de nous comporter avec les hommes. Comme saint Jean le dit dans une de ses épîtres, aimer Dieu qu’on ne voit pas, cela n’est pas très difficile, mais si on dit qu’on aime Dieu qu’on ne voit pas et que l’on n’aime pas son frère que l’on voit, alors on est un menteur (1 Jn 4,20). Dire que nous avons foi en Dieu, cela ne coûte que l’effort de le prononcer. Dire que nous croyons en Dieu, nous l’exprimons parfois par notre prière, mais traduire cette foi en Dieu dans une manière de nous comporter avec les hommes, avec nos frères, c’est regarder notre attitude à l’égard des autres comme l’élément constitutif et expressif de la relation que nous voulons entretenir avec Dieu. L’amour porté à Dieu s’incarne et se vérifie dans l’amour du frère, comme Dieu lui-même a décidé de révéler son amour en devenant homme parmi les hommes.

 
En la personne de Jésus, dans l’humanité de Jésus, c’est toute l’humanité qui est comme exprimée de façon symbolique, si bien que le commandement de l’adoration et de l’amour de Dieu ne fait plus qu’un avec l’appel que Dieu nous adresse d’aimer nos frères.
 
 
AMEN.
 
 
Michel Steinmetz

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