tag:blogger.com,1999:blog-88391365677709859592024-03-19T04:58:49.411+00:00Michel STEINMETZMichel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.comBlogger763125tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-86799531747896335882022-07-18T17:00:00.003+01:002022-07-18T17:03:40.173+01:00Départ de la communauté de paroisses St-Maurice et St-Bernard de STRASBOURG <div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Après quatre années de présence comme curé de la communauté de paroisses St-Maurice et St-Bernard, Michel STEINMETZ rejoint à la rentrée la faculté de théologie catholique de l’université de Fribourg (Suisse). Il y a été élu professeur ordinaire de Sciences liturgiques / <i>Liturgiewissenschaft </i>et directeur de l’institut éponyme.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Il tient à remercier chacune et chacun pour les mots, pensées, prières, attentions reçus à l’occasion de son départ !</span></div><div><span style="font-size: 18.6667px;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></div><div><span style="font-size: 18.6667px;"><span style="font-family: helvetica;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhulFUNmx9nMFUWSycwm7jrS33zPOlXGypfxHlb1VSTEMV-wEFosRIrMSH7iiTTDO-duzCvn5r9LY4yY2IzcLQ0Qs3EmCwMT7j9A1VQ5DrMST-cow0i6_qog5ywH3vn3vvYSCzl_dEOxjBnYIexr1BiAuspm-w3jnmKZXPgPf_92SFI6ivGk25xYQoTcQ/s2592/DSC03442.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2592" data-original-width="1944" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhulFUNmx9nMFUWSycwm7jrS33zPOlXGypfxHlb1VSTEMV-wEFosRIrMSH7iiTTDO-duzCvn5r9LY4yY2IzcLQ0Qs3EmCwMT7j9A1VQ5DrMST-cow0i6_qog5ywH3vn3vvYSCzl_dEOxjBnYIexr1BiAuspm-w3jnmKZXPgPf_92SFI6ivGk25xYQoTcQ/s320/DSC03442.JPG" width="240" /></a></div><br /><br /></span></span></div><div><div><span style="font-size: 18.6667px;"><span style="font-family: helvetica;"><b><i>Dimanche 26 juin 2022</i></b></span></span></div><div><span style="font-size: 18.6667px;"><span style="font-family: helvetica;"><b><br /></b></span></span></div><div><span style="font-size: 18.6667px;"><span style="font-family: helvetica;"><b>REMERCIEMENTS à l’issue de la célébration</b></span></span></div><div><span style="font-size: 18.6667px;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></div><div><span style="font-size: 18.6667px;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Sois remercié, cher Benoît, pour tes paroles que, j’imagine, tu exprimes au nom d’autres… Aimables et délicates, un tantinet laudatives… onctueusement taquines ! Il faut bien confesser que j’aime l’action, et même – osons le tout pour le tout, la conduire ! Mais j’aime moins en être le centre. Alors que venons-nous de faire ? Il n’était nullement question d’un « au-revoir » car la liturgie n’en connaît qu’un (et encore…) : celui des funérailles. Nous avons rendu grâce pour une année pastorale qui s’achève, et plus largement – il est vrai - pour quatre années passées ensemble sous le double patronage des saints Maurice et Bernard. Finalement quatre courtes années, plus courtes que je ne l’imaginais, et marquées pour nous tous par une pandémie qui fera date dans l’Histoire avec ses épisodes déconfinements et déconfinements. Bien des choses ont ainsi été rendues difficiles voire impossibles, notamment en termes de rencontres fraternelles. Il a fallu être imaginatifs, inventer des pis-aller pour que la mission demeure et se poursuive. La pastorale n’était pas équipée pour faire face à cela, mais, paradoxalement, cela aura suscité des enthousiasmes et des collaborations nouvelles. Cela aura peut-même fortifié plus rapidement encore un apprivoisement réciproque.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">En premier lieu, j’aimerais remercier chacune et chacun, personnellement, pour ce qu’il a pu m’apporter comme trace de la présence et de la bonté de Dieu. J’aimerais demander pardon à celles et ceux que j’aurais pu blesser ou offenser, celles et ceux à qui je n’ai pu accorder le temps qu’ils auraient souhaité.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Ensuite, je souhaite porter encore dans ma prière vos familles, avec les joies que vous m’avez partagées, parfois aussi vos tristesses et vos interrogations ; porter dans la prière les jeunes et tout particulièrement nos servants d’autel, les enfants et les jeunes de l’institution Sainte-Clotilde dont j’ai eu la joie d’être l’aumônier, mais aussi nos aînés et nos malades. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Je veux aussi rendre grâce pour les collaborations heureuses vécues au milieu de vous, votre enthousiasme d’annoncer le Christ vivant, votre volonté de témoigner de sa charité prévenante, votre désir de faire monter vers le Seigneur une louange digne et fervente !</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Enfin, vous me permettrez de vous dire que j’ai essayé de faire au mieux ce que je sais faire, pour vous et avec vous. Tenter d’avoir une vision pour notre pastorale en l’inscrivant dans la durée, en essayant de discerner les mutations profondes et les besoins nouveaux qui dessinent imperceptiblement l’avenir. Ensuite donner à la communauté les moyens dont elle a et aura besoin pour tenir son rôle au cœur du quartier : sa visibilité, sa proximité, son rayonnement. Je songe ici évidemment aux récents travaux entrepris à Saint-Maurice, mais aussi à l’ouverture chaque jour de nos églises et au soin particulier apporté leur entretien. Nos édifices disent quelque chose de notre foi ; ils en sont même en-dehors de nos célébrations les témoins silencieux. Que celui qui ne croit pas et entre ici découvre en ce lieu un peu de la paix de l’Evangile ! Mais comment ne pas citer aussi l’aménagement des locaux à St-Bernard pour l’Equipe Saint-Vincent, si précieuse et nécessaire à la crédibilité de notre foi ? Avec elle, la foi ne se paye pas de mots. Elle se vit dans l’accueil et le don.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Je vous invite à accueillir mon successeur avec bienveillance et patience. Je souhaite pour lui un début de ministère plus paisible que n’a été le mien mais je sais pouvoir compter sur vous. Ne soyez pas prompts dans le jugement ou la critique ! Prenez le temps de vous découvrir et de vous apprécier !</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Je formule le vœu pour la communauté paroissiale : qu’elle reste attachée au cœur de notre ville à un catholicisme joyeux et positif, pas celui qui enferme ou qui exclut, mais celui qui accueille, propose et accompagne, pas celui des replis identitaires mais celui qui ose aller vers l’autre en étant fier du message que nous portons. Le Christ est venu nous aimer et nous sauver, et si c’est l’Evangile est une bonne nouvelle, ce n’est pas pour rien. Je termine avec la phrase que j’avais choisie pour mon ordination sacerdotale, il y a dix-neuf ans : « Cherchez le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33). </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ +</span></div><div style="font-weight: bold; text-align: justify;"><br /></div></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-31693891457350120932022-07-18T16:55:00.001+01:002022-07-18T16:55:06.346+01:00Homélie pour le 13ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 26 juin 2022<p style="text-align: justify;"><b><i><span style="font-family: helvetica;">Messe d'action de grâce au terme du ministère de curé</span></i></b></p><p style="text-align: justify;"><b><i><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></i></b></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaBf-5cmsriQA9mI8_yq1MQnJXJhhUua2yUMGK0E_-Sq0stEbc8i29E4L40dIc__ixd63Y7j41tKdrl43cCT2BE-zEvEtWaXZ1LYj4Rb_VPmC6BNu1yH-hJZyDc34VjJGXhpOlQOfGwAzBGwPNdJyGj90FbqN1LCKmMFv5rEw8p8F2oBUpBtH0UD2mpA/s4032/IMG_7256.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4032" data-original-width="3024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaBf-5cmsriQA9mI8_yq1MQnJXJhhUua2yUMGK0E_-Sq0stEbc8i29E4L40dIc__ixd63Y7j41tKdrl43cCT2BE-zEvEtWaXZ1LYj4Rb_VPmC6BNu1yH-hJZyDc34VjJGXhpOlQOfGwAzBGwPNdJyGj90FbqN1LCKmMFv5rEw8p8F2oBUpBtH0UD2mpA/s320/IMG_7256.JPG" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">On pourrait croire qu’un esprit rusé, rempli d’à-propos, a choisi le passage de l’évangile de Luc que nous venons d’entendre. Car il semblerait qu’il soit question aujourd’hui, aussi, d’un au-revoir. En fait, cet évangile, ces lectures, sont les mêmes partout, en chaque église, en ce jour. Si ce ne sont pas des paroles de circonstance, il f</div><div style="text-align: justify;">aut bien avouer qu’elles tombent à point nommé, notamment au moment où une année pastorale, scolaire, universitaire touche à sa fin. Regarder en arrière, faire des bilans, évaluer son action. Mais est-ce là une bonne manière de faire ? N’est-ce pas une manière de centrer notre action sur notre personne, notre capacité à agir ou à entreprendre, notre prétention à la réussite ?</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">A entendre l’évangile, la méthode serait plus à aller de l’avant, inexorablement. Jésus lui-même, précise Luc, tout en marchant vers sa passion, prend la route de Jérusalem avec un « visage déterminé ». Le moteur de la marche de Jésus est d’accomplir la volonté du Père, sans délai, d’être fidèle à la mission qui est la sienne. La mission ne saurait s’exercer de n’importe quelle manière. Jésus en rappelle ici les conditions et la radicalité au travers les trois rencontres qu’il fait et que Luc nous rapporte. Car, suivre le Christ n’est pas une affaire comme une autre qui puisse se concilier avec des exigences parallèles ou contraires. Tout ce qui s’oppose à cette mission est appelé à être par nous abandonné et rejeté. Jésus précise dans sa première réponse qu’un certain inconfort va de pair avec le service de l’Evangile ; nous parlerions volontiers de ces tiraillements entre discours tenu et témoignage réel, entre attitude d’accueil inconditionné et exigences nécessaires, entre sentiment personnel et sens de l’Eglise. Dans les deux dernières rencontres, Jésus insiste sur le fait que la mission ne suppose pas de délai. Et plus particulièrement dans la troisième : « Je te suivrai, Seigneur; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. - Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu ». Ces paroles évoquent l’appel d’Elisée par Elie ; Jésus se montre plus exigeant encore que le prophète qui laissait son disciple prendre congé des siens. Qui marche à la suite du Christ doit savoir qu’il est le disciple d’un homme qui, une fois engagé dans sa mission, n’a pas à regarder en arrière.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">L’engagement à la suite de notre vie n’est pas une option de notre vie. Il n’est pas de l’ordre d’un loisir salutaire que nous consentirions à pratiquer parmi d’autres. Autrement dit, il n’est pas négociable. Tu prends tout, ou tu ne prends rien. Dire cela aujourd’hui pourrait paraître dangereusement fondamentaliste. Pourtant ! Le Royaume de Dieu ne se négocie pas. Tout simplement parce que Dieu ne peut se résoudre à nous sauver « à moitié », « à demi ». Ou bien nous acceptons qu’il nous prenne tout entier dans son amour qui nous brûlera et nous purifiera, ou bien nous restons en-dehors. Pour avancer sur ce chemin, il faut développer une profonde liberté intérieure capable de discerner et de poser des choix. Le Christ lui-même est profondément libre quand il prend la route vers Jérusalem et ce qu’Il va y vivre consiste précisément à pouvoir Le suivre dans cet acte prodigieux de liberté. Déjà par notre baptême nous goûtons à cette « sainte liberté des enfants de Dieu ». La vie se charge volontiers de nous enchainer à nouveau par bien des manières ; Paul, lui, nous exhortait à ne pas retomber sous le « joug de l’esclavage », c’est-à-dire à ne pas revenir en arrière, et à purifier notre liberté en la confrontant au service des autres. Et Augustin d’affirmer : « Aime et fais ce que tu veux ! ». Dans la Bible, la femme de Loth, qui se retournant vers Sodome, est pétrifiée (Gn 19, 26) : transformée en statue de sel. Regarder en arrière, vivre dans des souvenirs, ou regretter un passé qui ne reviendra plus par définition pétrifie en empêchant de suivre le Christ. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="white-space: pre;"><span style="font-family: helvetica;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Alors que convient-il de faire ? J’en appelle à la perspicacité de ce bon vieux et sage Juif, Gamaliel, dans les Actes alors que les apôtres comparaissent devant le Conseil suprême : « Si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. » (Ac 5, 38-39) Rendons grâce pour ce que Dieu fait ! Le reste tombera et s’évanouira dans l’oubli.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="white-space: pre;"></span>AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-35936717758002261412022-05-25T12:56:00.004+01:002022-05-25T12:56:24.013+01:00Homélie pour la solennité de l'Ascension du Seigneur - 26 mai 2022 <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixVmF5jcsrjTOv6PQsIGFHW1PICiol9ssd0pf04Gf8htT9fOFnFiRDWYNad6lKs9DhEtFDZ8p2jYr2PQadPmu7WvAvOmvzYxKCyIBjSGBBP57cs72qWqeY8_-PuDmquZoowEU_yODIgXpyLqkVRsvRB9tVRtSmr8v333fRFR8Y0PJ88GfmHcdHBG97qw/s4000/COPENHAGUE%20-%20Eglise%20de%20la%20marine%20(31).JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixVmF5jcsrjTOv6PQsIGFHW1PICiol9ssd0pf04Gf8htT9fOFnFiRDWYNad6lKs9DhEtFDZ8p2jYr2PQadPmu7WvAvOmvzYxKCyIBjSGBBP57cs72qWqeY8_-PuDmquZoowEU_yODIgXpyLqkVRsvRB9tVRtSmr8v333fRFR8Y0PJ88GfmHcdHBG97qw/s320/COPENHAGUE%20-%20Eglise%20de%20la%20marine%20(31).JPG" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Il me semble que si nous demandions au tout-venant
ce qu’évoque pour lui le mot « ascension », la majorité de nos
contemporains répondrait assez spontanément ou bien un jour férié du mois de
mai ou le fait de gravir un haut sommet. Peu, je ne le crains, ne ferait le
récit de ce que nous venons d’entendre dans l’évangile. Est-ce si grave ?
Pourquoi ne pas retenir une des réponses pour mieux comprendre nous-mêmes ce
que nous célébrons au quarantième jour après Pâques ? Evidemment ne nous
arrêtons pas au jour férié, mais regardons de plus près l’image du gravissement
d’un sommet.</div></span><p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-text-raise: -3.5pt; position: relative; top: 3.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-text-raise: -3.5pt; position: relative; top: 3.5pt;"><span style="font-family: helvetica;">Pour une personne qui s’engage à la conquête d’un
sommet, l’aventure impose un certain nombre de conditions. La première, la plus
évidente, est de soigner et de travailler sa condition physique. Personne n’entend
atteindre un tel but sans s’y préparer quotidiennement et s’astreindre à une rude
discipline. On parle bien de « vaincre » un sommet. Cela est d’autant
plus vrai qu’il faut préparer son corps à l’altitude élevée et aux changements
de pression atmosphérique qui non seulement réduisent considérablement l’oxygène
dans l’air mais entraînent aussi un phénomène de coagulation du sang. Et puis
il y a encore l’effort musculaire pour s’attaquer à des dénivelés impressionnants.
Ainsi faut-il entraînement et accoutumance avant de n’avoir l’impression
grisante de tout dominer au somment mais aussi de se rapprocher du ciel, et
donc de s’élever de terre. Impression fugace cependant car on ne peut y
demeurer, comme l’aurait voulu Pierre au sommet du Thabor au moment de la Transfiguration
de Jésus. Il faut donc consentir à redescendre. <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-text-raise: -3.5pt; position: relative; top: 3.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-text-raise: -3.5pt; position: relative; top: 3.5pt;"><span style="font-family: helvetica;">L’Ascension de Jésus, elle, n’a rien d’éphémère
puisque le Christ monte au ciel, non pour y faire un tour, mais pour y rester.
Les quarante jours qui viennent de suivre la Résurrection ont peut-être donné
aux disciples l’impression d’un entre-deux tout aussi déroutant que finalement
confortable. Pourtant l’Ascension apparaît comme la suite logique de la Pâque,
et comme le sera dans quelques jours la Pentecôte avec le don de l’Esprit. Multiples
facettes d’un unique mystère pascal qu’il nous faut prendre garde de vouloir séparer.
Jésus ressuscité habitue les siens à la modalité de cette nouvelle présence de
sa part, qui se joue dans son absence, au moins au sens où ils avaient pu l’expérimenter
d’ici là. Ces derniers sont donc eux-mêmes pris depuis quarante jours dans des
pressions atmosphériques bien différentes : le sentiment de l’abandon et
le réconfort d’une présence qui demeure. Leurs cœurs doivent s’accoutumer. Pour
autant ils ne seront aujourd’hui que les témoins de l’ascension de Jésus.
Restant là, à le regarder, ils ne pourront le suivre, du moins pas pour l’instant :
il leur faudra d’abord être les témoins de tout cela « à Jérusalem, dans toute
la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. ». Ils recevront à
cette fin la force de l’Esprit qui développera leur intelligence spirituelle.
Aujourd’hui ils en sont encore à se demander quand Jésus va rétablir le royaume
pour Israël. <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-text-raise: -3.5pt; position: relative; top: 3.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-text-raise: -3.5pt; position: relative; top: 3.5pt;"><span style="font-family: helvetica;">Nous-mêmes, nous avons besoin de préparation
pour participer à l’Ascension de Jésus qui pourtant « est déjà notre
victoire ». <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Préparation par notre
vie et le sens que nous lui donnons dans l’entrainement quotidien et parfois
rude à la charité. Préparation encore en nous donnant la musculature
spirituelle dont nous avons besoin, notamment par la fréquentation de la Parole
de Dieu. Préparation encore par la manière dont nous laissons concrètement l’Esprit
de Dieu nous conduire et nous accoutumer aux pressions atmosphériques du Royaume
à venir. Mais à la différence des sommets que nous pourrions vaincre à la surface
du globe et desquels il nous faudrait inévitablement redescendre, l’ascension
de Jésus dessine plutôt pour nous une direction et un avenir. C’est la communion,
à la suite de Jésus, à la vie en Dieu pour laquelle non seulement nous devons
nous préparer mais pour laquelle nous sommes faits. C’est là que Dieu nous
attend et c’est pour elle qu’il désire nous prendre dans le mouvement de son
Esprit.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-text-raise: -3.5pt; position: relative; top: 3.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p class="BodyText2"><span style="font-family: helvetica;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b><span style="font-size: 11pt;">Michel
S<span style="font-variant: small-caps;">teinmetz </span></span></b><b><span style="font-size: 11.0pt; font-variant: small-caps; mso-bidi-font-size: 10.0pt;">†</span></b></span><b><span style="font-family: "Palatino Linotype",serif;"><o:p></o:p></span></b></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-92011778093631164692022-05-13T21:23:00.001+01:002022-05-13T21:23:36.469+01:00Homélie pour le 5ème dimanche de Pâques (C) - 15 mai 2022<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: helvetica;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFwR3OvMMl_SQRLx2xVoZU5S113nmns5Nv9YxuiirhNLM3YmQKgcsj4y_pN8g7UO3qNlGCmoROUVpyokUYxdN9zIRsg6BLBjsdiSHAuMXO6VfaDLaR_m9j5pi-kC4fWuXP3Q0KE-z-IR01fUJlzpy5CeGKRbTtg5NNlmRM5DEZbJf17BA5oK2_twNQiA/s4000/ANDECHS%20-%2024.07.2018%20(12).JPG" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><img border="0" data-original-height="3000" data-original-width="4000" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFwR3OvMMl_SQRLx2xVoZU5S113nmns5Nv9YxuiirhNLM3YmQKgcsj4y_pN8g7UO3qNlGCmoROUVpyokUYxdN9zIRsg6BLBjsdiSHAuMXO6VfaDLaR_m9j5pi-kC4fWuXP3Q0KE-z-IR01fUJlzpy5CeGKRbTtg5NNlmRM5DEZbJf17BA5oK2_twNQiA/s320/ANDECHS%20-%2024.07.2018%20(12).JPG" width="320" /></a></span></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">L’évangile, aujourd’hui, nous replace dans un contexte assez sombre, celui du dernier repas de Jésus et des adieux qui l’accompagnent. Jésus sait que, désormais, sa mort est imminente ; ses disciples le comprennent. L’heure est grave, l’ambiance lourde. Il prend l’initiative de confier une mission à ses amis. La fidélité à cette consigne sera signe de sa présence, et peut-être plus encore. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">De fait, la semaine passée, en observant une glycine en plein croissance et voyant comment elle commençait à se nouer au treillis censé la supporter, je me suis dit que c’est ainsi qu’il faut comprendre les deux parties qui composent l’évangile que nous venons d’entendre. Jésus, en effet, perçoit lui-même l’imminence du terme de sa mission. Il sait désormais, à ce moment-là de l’évangile, que Judas a préparé son coup et qu’il ira à son terme. Lui sera arrêté, jugé et condamné. Il devra mourir et offrir sa vie. Mais Jésus sait, au plus intime de lui-même, que ce sera là le seul moyen de « glorifier » Dieu, non à la manière d’un kamikaze qui irait à la mort, mais e pour que la mort elle-même soit définitivement entravée et que se manifeste la puissance du Père. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Ce constat est assorti d’une dernière recommandation de la part de Jésus. Il la présente même comme un commandement « nouveau ». Or, nous lisons déjà dans la Bible, dans un de ses premiers livres, le Lévitique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18). En quoi Jésus dit-il quelque chose de plus ? Ce n’est pas tout amour qui rend nouveau celui qui écoute ou celui qui obéit, mais celui que Jésus a qualifié en ajouter pour le distinguer de l’amour charnel : « comme je vous ai aimés ». Car s’aiment les uns les autres les maris et les épouses, les parents et les enfants, les amis, sans parler de tout lien humain qui peut attacher les hommes entre eux. Jusqu’alors Jésus a révélé l’amour de Dieu pour le monde, pour lui, son Fils : à présent qu’il va lui-même jusqu’au bout de l’amour, il peut donc leur donner ce précepte. C’est parce qu’ils vont découvrir à quel point ils sont aimés que les disciples seront capables de partager entre eux l’amour reçu du Père. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Remarquez encore qu’il ne dit pas : « Aimez les autres ». La Pâque de Jésus, son entrée dans la gloire de la croix a pour but immédiat et nécessaire de créer une communauté de croyants fraternels. L’Eglise n’est pas une organisation philanthropique, un ramassis de gens pieux qui font du bien à l’occasion. Aller à la messe pieusement, communier à l’hostie sans vouloir « communier » à ses frères présents et s’en aller, fût-ce en glissant une piécette à un mendiant inconnu, ce n’est pas ce que Jésus a commandé ! Nous ne pouvons nous accommoder d’à peu près, nous contenter de gestes superficiels. L’amour entre chrétiens doit être christique, radical, total, entier. Nous devons nous aimer comme Jésus nous a aimés : ce qui a deux sens. Il s’agit de l’imiter, de le prendre comme modèle, mais aussi d’aimer parce qu’Il nous aime. Jésus ne reste pas un modèle extérieur que nous aurions à copier laborieusement. Son amour imprègne ses disciples : nous nous aimerons grâce à l’amour que notre Seigneur nous donnera. Ainsi le commandement de l’amour devient le passage obligé pour avoir part à sa gloire. En nous nous aimant comme Lui l’a fait, amour du prochain et gloire divine seront liés comme la glycine à son treillis. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">" Ils ne s’aiment pas comme s’aiment ceux qui corrompent, dit saint Augustin, ni comme s’aiment les hommes parce qu’ils sont des hommes, mais ils s’aiment parce qu’ils sont ‘des dieux et des fils du Très-Haut’ (Ps 81, 6), de telle sorte qu’ils sont les frères du Fils unique, s’aiment les uns les autres de cet amour dont lui-même a aimés ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-23862421556638140132022-04-14T16:37:00.004+00:002022-04-14T16:38:33.469+00:00VIGILE PASCALE / Homélie pour la messe de la Résurrection - 16 avril 2022<p></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaSJyMffqTlJyJbygu3sXN1TlGs9CIk55G2M-zpGG9ZKZi1iNFb85UKfSbrRoPsTysn7eyden0s1RaVAkQZlAofwWAZ5QjsObqIW8Zpb3FzRAknJOsu8J1E39qkIjSLIsTT0Sb0GGijGs2KZZeyDNWEycwYPqJGJnvyoWifoGnyH2v-cER8iWHOfa8TQ/s4000/HAMBOURG%20(DE)%20-%20Kunsthalle%20-%2006-13.08.2019%20(68).JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaSJyMffqTlJyJbygu3sXN1TlGs9CIk55G2M-zpGG9ZKZi1iNFb85UKfSbrRoPsTysn7eyden0s1RaVAkQZlAofwWAZ5QjsObqIW8Zpb3FzRAknJOsu8J1E39qkIjSLIsTT0Sb0GGijGs2KZZeyDNWEycwYPqJGJnvyoWifoGnyH2v-cER8iWHOfa8TQ/s320/HAMBOURG%20(DE)%20-%20Kunsthalle%20-%2006-13.08.2019%20(68).JPG" width="240" /></a></div><br /><b style="text-align: center;"><i><span>La
tentation du super-héros</span></i></b></span></div><div style="text-align: justify;"><b style="text-align: center;"><i><span><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></i></b></div><p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Nous
avons cheminé ensemble, depuis dimanche dernier, alors que nous entrions dans la
célébration de la Semaine sainte. Ce chemin parcouru a voulu mettre nos pas
dans les pas du Christ. Y sommes-nous parvenus ? Nous avons été confrontés
à bien des tentations de ne pas recevoir Jésus, ce Messie souffrant, défiguré
et cette nuit resplendissante de la gloire divine, pour ce qu’il est
réellement.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Nous
aurions pu nous fourvoyer en le prenant pour un homme providentiel au destin d’abord
politique. Nous aurions pu ne retenir de lui que ce frère en humanité, prompt à
bouleverser tous les codes jusqu’à prendre la place de l’esclave. Nous ne
pourrions que retenir pareillement que notre émotion compatissante et gênée devant
l’homme mis à mort comme un criminel. Et nous pourrions encore nous perdre
devant le tombeau vide. Comment ? <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Il
serait assez simple, je crois, et peut-être même pour une part légitime, de
considérer que la résurrection de Jésus, pour grandiose qu’elle est, ne le
concerne que lui. Aux saintes femmes venues de bonne heure au sépulcre, et nous
rapportant ce qu’elles ont vu, nous serions tentés de répondre qu’il ne s’agit là
que de « propos délirants ». En allant constater par nous-mêmes, avec
Pierre, nous repartirions « tout étonnés », ne sachant à vrai dire
que penser et que croire, quand bien même ce que nous savons de Jésus, ce que
nous avons entendu dire de Lui et surtout ce qu’il a annoncé lui-même,
prendrait ici un sens radicalement nouveau. Comment passer de l’homme mort sur
la croix, bel et bien mort puisqu’on lui transperce le côté, mis au tombeau, à
cette absence troublante et qui, assurément, ne peut être un vol de cadavre comme
les paroles de l’ange l’attestent ? Oui, d’une manière qui échappe
fondamentalement à notre entendement, Jésus est ressuscité, c’est-à-dire qu’il
est revenu à la vie, sans pour autant que cette vie nouvelle soit appelée à finir,
et que son corps ressuscité est à la fois le même et pourtant différent. Cela
les témoins de sa résurrection l’attesteront à maintes reprises et les évangiles
que nous entendront dans les jours à venir nous le donneront à réétendre. <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Il
serait tout aussi simple, encore, de ne penser que la résurrection de Jésus est
une énième manifestation de la puissance de Dieu, à qui, nous le savons, rien
ne saurait impossible. L’évangile proclamé il y a un instant arrivait au terme
d’un parcours dans l’histoire du salut. Nous nous sommes ainsi successivement
émerveillés par le souvenir de la puissance créatrice de Dieu qui ordonne l’univers
en le distinguant, qui épargne Isaac en sacrifice n’exigeant d’Abraham que sa
fidélité, qui fait sortir à main forte son peuple de l’oppression en Egypte et
le fait passer la Mer rouge à pied sec, qui s’engage envers son peuple et lui
témoigne sa pitié… La résurrection de Jésus ne saurait-elle alors qu’un épisode
supplémentaire d’une série de hauts-faits ? En viendrait-elle marquer l’achèvement
comme une fin heureuse ? <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Une
fois encore, si nous restons là, nous ne ferons peut-être pas totalement fausse
route, mais nous manquerons le terme de ce chemin entrepris à la suite du
Christ. Pas plus que Jésus ne meurt pour lui-même, il ne ressuscite pas pour
lui-même, en une sorte de revanche manifeste de Dieu sur toute l’iniquité du
monde et qui imposerait à tous sa puissance une bonne fois pour toutes. « Si
nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le
serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. » (Rm 6) Ce
que nous célébrons ce soir comme le cœur de notre foi, c’est la volonté de Dieu
de nous sauver en son Fils Jésus. C’est là le signe du tombeau vide :
celui d’une mort qui n’a plus le dernier mot. <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Pour
nous, la route, si elle veut atteindre son but, ne peut manquer aucun passage.
Pour avoir part à cette vie nouvelle et indestructible, vie heureuse en Dieu, nous
devons clouer à la croix nos lourdeurs, nos fatigues et nos souffrances. Là le
Christ les anéantit. Alors, en faisant comme Lui, en acceptant de nous aimer
les uns les autres, nous serons assez légers pour passer à la vie. Le Seigneur
Jésus n’est pas un super-héros (malgré lui), pas plus qu’Il n’exige de nous que
nous le soyons. « Pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour
Dieu en Jésus Christ. »<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica; text-indent: 35.4pt;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica; text-indent: 35.4pt;">AMEN.</span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="margin-left: 212.4pt; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b><span lang="DE">Michel S<span style="font-variant: small-caps;">teinmetz </span></span></b><b><span lang="DE" style="font-variant: small-caps; mso-ansi-language: DE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;">†</span></b></span><b><span lang="DE" style="font-family: "Palatino Linotype",serif; font-size: 11pt; mso-ansi-language: DE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><o:p></o:p></span></b></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-77966343347400770252022-04-14T16:28:00.006+00:002022-04-14T16:28:47.742+00:00VENDREDI-SAINT / Homélie pour la célébration de la Passion et de la Mort du Seigneur - 15 avril 2022 <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlhgrTC1jLO5EVqvSeD8NHWSsfcDJ3BoO71wy0fDyGiRVCJJmrFzGfpkdTjDKJb90kUe2_SQ2UGaJsdTFFoBYHUfYYxx5_vn1qP9VsuZFTi7Djlb8k28vkV55eXvnBhE4MfGQQOHs7AfepknV37LrqfimAxhsDFUrzzG8sODxMR92S3S9bDozfSC5k6g/s4000/HAMBOURG%20(DE)%20-%20Kunsthalle%20-%2006-13.08.2019%20(69).JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlhgrTC1jLO5EVqvSeD8NHWSsfcDJ3BoO71wy0fDyGiRVCJJmrFzGfpkdTjDKJb90kUe2_SQ2UGaJsdTFFoBYHUfYYxx5_vn1qP9VsuZFTi7Djlb8k28vkV55eXvnBhE4MfGQQOHs7AfepknV37LrqfimAxhsDFUrzzG8sODxMR92S3S9bDozfSC5k6g/s320/HAMBOURG%20(DE)%20-%20Kunsthalle%20-%2006-13.08.2019%20(69).JPG" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;"><br /></div><b style="text-align: center;"><div style="text-align: justify;"><b><i>La tentation du dolorisme compatissant</i></b></div></b></span><p></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">En prenant place au cœur de cette foule si
versatile qui, il y a cinq jours, voulait faire de Jésus leur roi, qui, ce
matin, l’abandonnait à la vindicte populaire et à toutes les compromissions
politiques, et qui, maintenant, se tient autour du monticule du Golgotha pour
contempler, muette et voyeuse, l’agonie d’un homme, nous éprouvons peut-être le
même sentiment de gêne. En rentrant chez nous, nous nous « frappons la
poitrine », comme ceux qui assistèrent au sacrifice de Jésus, en repensant
à ce qui s’est passé (cf. Lc 23, 48). Oui, comment est-ce seulement
possible ? <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Depuis hier soir, nous avions commencé à
saisir, avec les apôtres, que Jésus s’apprêtait à vivre la condition du Serviteur
souffrant et qu’il allait le faire librement. Pourtant le chemin des douleurs
emprunté depuis les humiliations des soldats jusqu’au sommet du calvaire,
pourrait laisser entrevoir un homme passionné par la cause qu’il a voulu servir
de manière jusqu’au boutiste. Cela nous émeut. Mais, après tout, cela le
regarderait d’abord lui au sens où la croix ne serait que le constat et la
conséquence de son échec. Il n’est pas arrivé à se faire suffisamment entendre,
à imposer ses idées, les idées de son Dieu. Il n’aura pas su composer avec
l’échiquier des forces en présence. Alors, nous sommes là et nous contemplons,
pétris d’une révérence polie devant ce destin tragique, au cœur d’une multitude
consternée en le voyant, « car il était si défiguré qu’il ne ressemblait
plus à un homme ». Oui, « nous l’avons méprisé, compté pour rien ».<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Nous pourrions encore être pris aux tripes
par les souffrances concrètes de cet homme suspendu finalement très injustement
à la croix. Et ces souffrances sont réelles. De récentes enquêtes historiques
permettent d’ailleurs de la montrer ; non seulement l’angoisse de Jésus
consentant à la mort, mais encore les douleurs qu’on lui inflige par supplice,
tout cela est d’une profonde atrocité. Notre émotion, une fois encore, reste
extérieure devant le tragique ainsi exhibé. D’autres ont souffert et soufrent
encore. Des malades en fin de vie, des victimes de la barbarie de la guerre.
Jésus apparaît comme un de cela, solidaire avec les souffrants du monde, ceux
de toutes les époques. Avec Lui, en Lui, Dieu décide de se faire proche,
jusque-là.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Mais voici que nous ne pouvons plus seulement
rester là, à regarder. Parce que la mort de Jésus n’a de sens que si toutes les
souffrances endurées sont aussi nos propres souffrances. Comme l’annonçait déjà
Isaïe : « c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont
il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu,
humilié. » De fait, « le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes
à nous tous. » Cela signifie bien, ainsi que l’exprimait saint Léon le
Grand, que : « devant le Christ élevé en croix, il nous faut dépasser
la représentation que s’en firent les impies, à qui fut destinée la parole de
Moïse : ‘Votre vie sera suspendue sous vos yeux, et vous craindrez jour et
nuit, sans pouvoir croire à cette vie’. » Ici, le dolorisme compatissant
n’est pas de mise. Frères et sœurs, nous ne souffrons pas d’abord pour Jésus,
mais c’est au contraire Lui qui souffre pour nous.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Sa mort, maintenant, n’a encore de sens que
si nous vénérons la croix, ainsi que nous allons le faire, comme l’instrument
de notre salut. « Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances
l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui
obéissent la cause du salut éternel » (He 5, 9). Le Christ veut clouer sur
ce bois tout ce qui dénature notre condition humaine, la rend difforme, la tord
de douleurs. Voilà pourquoi il consent à tout prendre sur Lui. « C’était
nos péchés qu'il portait, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos
péchés, nous vivions pour la justice. » (1 P2). « Par ses blessures,
nous sommes guéris ». Ainsi pour que la résurrection commence déjà à faire
son œuvre de guérison en vous, confiez au Christ toutes vos souffrances et
communiez à sa mort. Il fera de vous des vivants. <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p><p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica; text-indent: 35.4pt;">AMEN.</span></p><p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 6pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></p><p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><b style="font-family: helvetica; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: 11pt;">Michel
S<span style="font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">teinmetz </span></span></b><b style="font-family: helvetica; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: 11pt; font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">†</span></b></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-38761943056948060632022-04-14T16:23:00.001+00:002022-04-14T16:38:14.850+00:00JEUDI-SAINT / Homélie pour la messe "in Coena Domini" - 14 avril 2022<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><span style="font-family: helvetica;"></span></span></i></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: helvetica;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs0Yw4t5Z8LpTnt3eJ0YpNFzpXvvUf6c0jc1jtrZ6k7s5lMiyHoUAbd1HEiThhhe2GxaJP1UJQFvukFp0QhmPipJWy70blmrEhBEDqZ3bSSRUSaZKq27He-3UDmAq3hzddWNp1NcUwPqmEbqq87BdWdDOAgUAOAcqkUQxhZ7GgbvPuGRY6C8N3O-wMMQ/s4000/HAMBOURG%20(DE)%20-%20Kunsthalle%20-%2006-13.08.2019%20(67).JPG" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs0Yw4t5Z8LpTnt3eJ0YpNFzpXvvUf6c0jc1jtrZ6k7s5lMiyHoUAbd1HEiThhhe2GxaJP1UJQFvukFp0QhmPipJWy70blmrEhBEDqZ3bSSRUSaZKq27He-3UDmAq3hzddWNp1NcUwPqmEbqq87BdWdDOAgUAOAcqkUQxhZ7GgbvPuGRY6C8N3O-wMMQ/s320/HAMBOURG%20(DE)%20-%20Kunsthalle%20-%2006-13.08.2019%20(67).JPG" width="240" /></a></span></i></b></div><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: helvetica;">La tentation
du frère philanthrope<o:p></o:p></span></i></b><p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></i></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><span style="font-family: helvetica;">Dimanche
dernier, rappelez-vous, la foule bigarrée, qui accompagnait Jésus et
l’accueillait aux portes de la ville sainte, aurait pu nous égarer dans sa
versatilité et dans la tentation de réduire Jésus au rang de seul messie
politique ou d’homme providentiel. Ce soir, à table avec les apôtres, nous
pourrions encore nous fourvoyer et penser que le geste que Jésus pose, et que
l’évangéliste Jean nous décrivait – le lavement des pieds – serait celui d’un
frère philanthrope.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><span style="font-family: helvetica;">En effet, dans
un premier temps, Pierre a refusé de se laisser laver les pieds par le Seigneur
: ce bouleversement de l’ordre, à savoir que le maître – Jésus – lave les
pieds, que le patron fasse le travail de l’esclave, était en opposition totale
avec la crainte révérencielle que lui inspirait Jésus et avec sa vision du
rapport entre maître et disciple. « Tu ne me laveras jamais les pieds »,
dit-il à Jésus avec sa véhémence habituelle (Jn 13, 8). La vision du Messie
comportait pour lui une image de majesté et de grandeur divine. Il devait
apprendre encore et toujours que la grandeur de Dieu diffère de notre idée de
ce qu’est la grandeur ; qu’elle consiste précisément à descendre, dans
l’humilité du service, dans la radicalité de l’amour, jusqu’à un dépouillement
total de soi-même. Nous aussi, nous devons l’apprendre encore et encore, parce
que nous n’arrêtons pas de désirer un Dieu du succès et non un Dieu de la
Passion.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><span style="font-family: helvetica;">A l’inverse,
nous pourrions dans ce renversement des choses céder à une tentation séduisante
de réduire Jésus à l’horizontalité du geste. Il en deviendrait seulement un
frère universel qui nous demanderait de nous aimer les uns les autres. Mais
nous ne pouvons considérer le geste d’abaissement de Jésus sans le mettre en
lien, bien évidemment, à tout le mystère pascal. Ce geste, indissociable de
celui de l’eucharistie, comme la liturgie l’a bien compris, révèle le
« pourquoi » du Fils de Dieu. Jésus n’est pas un philanthrope de plus
dans l’histoire du monde, un sage supplémentaire à la postérité insigne. En
consentant à l’abaissement de l’esclave, il nous montre à quel point Dieu a
décidé d’aller en nous aimant. Jésus retire les vêtements de sa gloire, il met
autour de ses reins le « linge » de l’humanité et il se fait esclave.
Il lave les pieds sales des disciples et les rend ainsi capables d’accéder au
banquet divin auquel il les invite. Lorsque Jésus lave ses disciples, c’est
d’abord, simplement, une action qu’il accomplit – le don de la pureté, de la « capacité
pour Dieu » qu’il leur fait. Mais ce don devient ensuite un modèle, une
invitation à faire de même les uns pour les autres. « Je vous donne un
commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai
aimés » (Jn 13, 34)<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;">Quand le
Seigneur dit à Pierre que, sans le lavement des pieds, il ne pourrait pas avoir
de part avec Lui, Pierre lui demande tout de suite, avec élan, de lui laver
aussi la tête et les mains. Vient alors la phrase mystérieuse de Jésus : « Celui
qui a pris un bain n’a pas besoin de se laver, sauf les pieds » (Jn 13,
10). Jésus fait allusion à un bain que les disciples avaient déjà pris,
conformément aux prescriptions rituelles juives ; pour prendre part au repas,
il ne fallait plus que le lavement des pieds. Mais, bien sûr, il y a dans ce
récit un sens plus profond. A quoi est-il fait allusion ? Nous ne le savons pas
avec certitude. Mais nous devinons que le bain désigne la vie en Dieu que nous
donne le baptême. Tout nous y est donné quand nous devenons enfants de Dieu, et
fils dans le Fils. Il semble clair que le bain qui nous purifie définitivement
et ne doit pas être recommencé est le baptême</span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;">– l’immersion dans la mort et
dans la résurrection du Christ – un fait qui change profondément notre vie, en
nous donnant comme une nouvelle identité qui perdure, si nous ne l’abandonnons
comme l’a fait Judas. <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;">Pour y
demeurer fidèles, une seule voie est possible : nous donner comme le Fils
s’apprête à le faire pour chacun de nous.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Aimer jusqu’au don de soi. Alors seulement nous pourrons prétendre avoir
part au banquet préparé pour nous. </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-no-proof: no; mso-text-raise: -2.5pt; position: relative; top: 2.5pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="text-indent: 36pt;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span lang="DE" style="text-indent: 36pt;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><span lang="DE" style="text-indent: 36pt;">Michel STEINMETZ </span><span lang="DE" style="text-indent: 36pt;">†</span></span></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-91715090565245527902022-04-08T20:05:00.003+00:002022-04-08T20:05:21.873+00:00Homélie pour le dimanche des Rameaux et de la Passion (C) - 10 avril 2022<p style="text-align: left;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfgNwC-_WKkZDP-Q1KYFnA3NXeNDme9bJ23jxEilt-TM953XaLpcwzhqHlz7yLQZj7nKLONwYwFpJR-PxYA7hJ7nfe7TmlNK2Hcao7QhzS1uQSLCPXAFbN1x3g5M6yPg05S6ZKGLTh90mPox29Wl__VbVKp8WhlS96gEDs-W8BnzEHD_H8Tkngko_kDw/s3872/DSC_0374.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="clear: left; float: left; font-family: helvetica; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3872" data-original-width="2592" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfgNwC-_WKkZDP-Q1KYFnA3NXeNDme9bJ23jxEilt-TM953XaLpcwzhqHlz7yLQZj7nKLONwYwFpJR-PxYA7hJ7nfe7TmlNK2Hcao7QhzS1uQSLCPXAFbN1x3g5M6yPg05S6ZKGLTh90mPox29Wl__VbVKp8WhlS96gEDs-W8BnzEHD_H8Tkngko_kDw/s320/DSC_0374.JPG" width="214" /></span></a></div><p></p><p style="text-align: justify;"><i><b><span style="font-family: helvetica;">La tentation du messie politique </span></b></i></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">La foule est curieuse. Alors que l’évangile n’a cessé de nous montrer combien Jésus est en proie ou à l’hostilité ou à la méfiance, notamment des scribes et des pharisiens, elle semble se distancier des sphères bien pensantes et de l’intelligentsia juive. Aurait-elle été finalement séduite par l’enseignement de Jésus, ses prises de position tout à la fois libérales car libératrices, et exigeantes car évangéliques ? Aurait-elle compris, comme de manière logique et arithmétique, qu’un homme qui accomplit de tels miracles ne peut le faire qu’au nom d’un Autre plus grand que lui et que leurs cœurs discernent comme une lointaine promesse de Dieu en train de se réaliser ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">En ces temps troublés et anxiogènes pour ce petit peuple, dont le territoire est occupé par des Romains qui ne donnent guère de signe de volonté de quitter les lieux, et qui s’emploient à asseoir leur pouvoir par des brimades et des répressions, nous ne pouvons saisir toutes les aspirations qui habitent le cœur de cette foule aujourd’hui si bigarrée. Les instituts de sondage auraient pu interroger et décortiquer : serait-il seulement possible d’identifier l’attente majeure de celles et ceux qui, dans un mouvement de masse, se pressent aux portes de Jérusalem ? Quelles colères les habitent ? Quelles espérances les rassemblent ? Il nous est difficile de les identifier. Mais ce que nous savons, ce que nous voyons, c’est ce dont l’évangile nous parle. Nous connaissons la conséquence de leurs motivations. Tout semble se cristalliser, et peut-être même malgré lui, autour d’un homme qu’ils estiment être l’homme providentiel. Celui dont ne sait trop pourquoi l’Histoire devrait en faire un grand homme et retenir la trace de son passage. Conjonction étonnante de lieux et de moments.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Alors la foule acclame et fait un triomphe à Jésus. L’émeute gronde. Et la sécurité publique semble en péril. Les hommes et les femmes rassemblées étendant leurs manteaux sur le sol comme pour en faire un tapis rouge. Ils jonchent le parcours de branchages et de rameaux. Ils crient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! ». On tente de les faire taire et on demande à Jésus de s’en charger. Sa réponse sera : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. » Par-delà le sauveur politique, l’homme providentiel, par-delà les attentes multiformes, les foules font l’expérience que Jésus est plus que tout cela. Comme si son identité messianique semblait maintenant apparaître au grand jour. L’heure vient. D’ailleurs les plus avertis, les plus pieux dans la foule, doivent bien se rendre compte que le chemin emprunté par Jésus depuis la vallée du Cédron et le fait qu’il soit monté sur un âge, correspond à ce que le prophète Zacharie avait annoncé du retour du Messie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Après cet engouement populaire quasi-mystique, la foule, rongée par sa colère, lâchera Jésus au profit d’un criminel notoire, émeutier et assassin, dont elle sait pourtant qu’elle ne peut rien attendre. « Mort à cet homme ! Relâche-nous Barabbas. » Jésus, lui, n’a cessé de faire le bien et la seule réponse de ses partisans d’un jour sera de demander sa mort, se rangeant du côté de l’ordre établi et de toutes les compromissions politiques. Curieusement le seul à défendre un tant soit peu raisonnablement Jésus est Pilate lui-même. Mais nous savons qu’il s’en lavera les mains. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Et nous ? Que voyons-nous en Jésus ? Sommes-nous prompts à l’exploiter, à exploiter sa figure pour défendre nos propres idéologies, nos luttes politiques ? Sommes-nous encore de ceux qui paradoxalement prétendent défendre l’Eglise mais sans le Christ ? Car il faut bien nous le rappeler : quand Jésus entre dans sa passion, il dérange. Il n’a rien d’un roi, ni à son entrée à Jérusalem, ni devant Pilate, ni sur la croix. Pourtant, la foule, qui s’est fourvoyée, ne s’y était pas trompée : il est roi mais un roi différent, et plus puissant que tous les autres. C’est Lui qui nous rassemble et c’est Lui qui nous demande de le suivre. Pour aucun autre motif que de mourir avec Lui pour revivre avec Lui. Le reste nous ferait prendre place au cœur de la foule vengeresse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Michel STEINMETZ †</div></span><p></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-21471200610943687142022-03-05T15:21:00.005+01:002022-03-05T19:09:09.736+01:00Homélie pour le 1er dimanche de Carême (C) - 6 mars 2022<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgAFuaqNeVg-LlHyKDk7Nj4PmisdCi910bkc-lJS0gKACYODsVS90abfo_Yymsz-OXHhJmVOnOnbWCA5qPW-seUxVWJRkp5-jr5UUCwqYqcpgiW_-TTVkw-MBDRXjQHsxVtd1xZHEbysyzIT9Tyy7SNFL3UZPGQHGRhHt9r-o0zmOWnLOGWERLkWO3xRQ=s4000" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgAFuaqNeVg-LlHyKDk7Nj4PmisdCi910bkc-lJS0gKACYODsVS90abfo_Yymsz-OXHhJmVOnOnbWCA5qPW-seUxVWJRkp5-jr5UUCwqYqcpgiW_-TTVkw-MBDRXjQHsxVtd1xZHEbysyzIT9Tyy7SNFL3UZPGQHGRhHt9r-o0zmOWnLOGWERLkWO3xRQ=s320" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Un des rudiments dans l’éducation à la politesse est-il sans doute l’apprentissage à dire « merci ». Avec le « s’il vous plaît », c’est un mot magique et délicieux qui, souvent, distingue les personnes bien élevées, comme on disait jadis… Pourtant savoir dire « merci » n’est pas chose aisée : cela demande de reconnaître ce que l’autre m’apporte et donc de le laisser exister, réellement et pleinement, dans une relation partenariale. Si je te dis merci, c’est donc que je considère non seulement ce que tu as fait, pour moi éventuellement, mais aussi que je te considère pour ce que tu es. Dans la vie de foi, la vie de prière, ce « merci » - que nous appelons alors « action de grâce » - n’est pas, je crois, la chose la plus spontanée qui habite notre prière et la désigne. L’eucharistie qui nous rassemble est pourtant, étymologiquement parlant, une action de grâce. Pour rendre grâce, il faut d’abord reconnaître.</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Reconnaître, c’est bien ce que fait Moïse. Tout d’abord quand il exhorte le peuple au geste rituel de présenter les prémices de la récolte au prêtre. Mais surtout par la parole qui devrait accompagner ce geste et en révèle son sens : « Mon père était un Araméen nomade, qui descendit en Égypte… Et maintenant voici que j’apporte les prémices des fruits du sol que tu m’as donné, Seigneur. » Ici la reconnaissance repose avant tout sur le souvenir des merveilles que le Seigneur n’a cessé de faire en faveur de son peuple. Il a entendu son cri, il l’a délivré de l’oppression, il l’a conduit jusqu’à une terre de bienfaits, « un pays ruisselant de lait et de miel ». Pour Moïse, cela est indissociable de l’action de grâce. Se souvenir de sa condition passée pour goûter à celle de sa libération. Frères et sœurs, cela devrait préserver de l’amnésie spirituelle qui, bien trop souvent, je crois, nous conduit à une lamentation stérile quant à notre présent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Reconnaître, c’est encore ce que fait Jésus. Chez lui, la reconnaissance doublée du souvenir, devient une arme contre le Mauvais. L’évangéliste Luc précise que c’est « rempli d’Esprit-Saint » que Jésus est conduit au désert après son baptême par Jean au Jourdain. Son errance de quarante jours rappelle celle du peuple durant quarante années. Ici, pourtant, et curieusement, c’est au sortir de cette période de quarantaine, alors que le match est gagné, oserait-on penser, que le diable jette toutes ses forces dans l’assaut. Comme l’Écriture l’atteste, les tentations qu’il éprouve se présentent sous la forme d’un choc frontal avec le Diable, c’est-à-dire avec l’esprit du mal alors que Luc se plaît à préciser que Jésus, lui, est « rempli de l’Esprit » de Dieu. C’est ce choc qui est l’enjeu, non seulement de la mission de Jésus pour laquelle il a reçu l’Esprit Saint et qui l’a envoyé dans cette épreuve au désert, mais encore pour l’humanité tout entière, car de la façon dont Jésus va faire face dans cette confrontation dépend ce que l’humanité va devenir. Jésus, tenté par le diable, vainc l’ensemble des tentations de l’humanité, ici résumées dans ces trois fomentées par le diable. Cette victoire annonce déjà celle de sa résurrection. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Jésus, plus encore que Moïse, donne la méthode de sa victoire. Là où le Malin exerce sa ruse, c’est qu’il parle le langage de Jésus. Il se sert de la Parole de Dieu pour la pervertir. Et là où Jésus excelle, ce n’est pas dans son éloquence ou dans sa science – car on ne peut négocier avec le diable –, mais dans la manière dont il bat son adversaire sur le même terrain. « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. ». Pourquoi ne pas le mettre à l’épreuve ? Ne serait-ce pas légitime quand nous nous trouvons nous-mêmes dans l’épreuve ou l’angoisse ? Assurément, non, car ce serait sombrer dans l’amnésie totale et dans l’oubli de ce que le Seigneur a déjà fait pour nous, et donc douter de ce qu’il pourrait faire encore. Ce serait donc manquer de toute reconnaissance. Pourquoi ne commencerions-nous pas par réapprendre les « bonnes manières » en disant d’abord « merci » à Dieu ? Belle conversion à laquelle nous introduit une fois encore l’eucharistie que nous célébrons ensemble. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-57269475842807195882022-03-01T16:33:00.003+01:002022-03-01T16:33:16.302+01:00Homélie pour l'entrée en Carême - mercredi des Cendres (2 mars 2022)<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhF5qIM_9Q1zdQVjJApg99Code8bTQ2QB1vEm6DoWdWGnJvT4Ydk_s5QxrXGs9G-7YZ4uhi8ERBXzM7WHKqpTRTGJeyrTymCJKm_BmgETuSxE_WtLEsF-b5Hs9xSa1SvnRq5XR5NTjjjlLhTX83fl6kACGwt3wPOFbygZaKPQ3mXEiRure7WFOz582l-A=s3872" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="3872" data-original-width="2592" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhF5qIM_9Q1zdQVjJApg99Code8bTQ2QB1vEm6DoWdWGnJvT4Ydk_s5QxrXGs9G-7YZ4uhi8ERBXzM7WHKqpTRTGJeyrTymCJKm_BmgETuSxE_WtLEsF-b5Hs9xSa1SvnRq5XR5NTjjjlLhTX83fl6kACGwt3wPOFbygZaKPQ3mXEiRure7WFOz582l-A=s320" width="214" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Ce n’est pas par hasard que l’Eglise nous propose, au moment où nous entrons dans le temps du Carême, d’entendre ce passage de l’évangile selon saint Matthieu. Peu avant, Jésus a enseigné les foules avec le sermon sur les Béatitudes, puis il poursuivait son enseignement en exhortant à ne pas nous satisfaire d’un légalisme spirituel qui ne nous ouvrira pas les portes du Royaume des cieux. Car la logique évangélique est toujours celle d’un dépassement dans l’amour pour tenter, au moins, de correspondre à l’amour dont Dieu a décidé de nous aimer. Ainsi Jésus scande dans l’évangile ces « Il vous a été dit… Moi, je vous dis » pour aboutir à la quintessence de ce que nous avons à devenir et à être : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). </div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Finalement cet horizon, qui nous apparaît si difficilement atteignable, au point que nous serions tentés d’édulcorer les paroles de Jésus, en les affadissant de fait, n’est autre que celui d’une réalité que, pourtant, nous connaissons bien. C’est celle de notre baptême. Que nous soyons déjà baptisés, ou que nous nous préparions à l’être, tout nous a été déjà donné. Créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous perdons cette conformation chaque fois que le péché revêt d’un masque de laideur cette ressemblance. Le père du mensonge égare nos pas, tout en nous faisant pernicieusement croire que nous n’avons pas forcément changé de cap, que cela n’est pas si grave, que d’autres le font, etc… Que nous soyons baptisés ou catéchumènes, nous percevons bien que la vie chrétienne réside dans un « toujours-à-convertir ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Voilà pourquoi, année après année, nous reprenons l’entraînement du carême. Le passage que nous entendions de l’évangile de Matthieu nous donne trois moyens pour y parvenir : le partage, la prière et le jeûne. Pourtant, assez curieusement, la lecture omet quelques versets qui développent le passage sur la prière. C’est là en effet que Jésus indique aux siens la prière véritable et efficace, celle qui doit être le modèle de toutes nos prières : le Notre Père. « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux… ». Enchâssé dans cette triple recommandation à l’aumône, la prière et le jeûne, le Notre Père en devient pour ainsi dire le centre gravitationnel. C’est aussi lui qui nous demande de pardonner à la manière dont Dieu pardonne. Une fois encore il s’agit de ressembler à Dieu, ou plutôt de revenir à la ressemblance avec lui que nous portons déjà en nous.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Certes, la conscience péché – chose que nous partageons hélas, toutes et tous ! – nous pousse à déchirez nos cœurs et non pas nos vêtements, comme des manifestations purement extérieures d’une conversion de façade. Il nous faut revenir au Seigneur notre Dieu, « car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. ». Que nous le voulions ou non, nous nous découvrons encore solidaires malgré nous du péché du monde, de celui qui précipite des peuples dans l’angoisse et dans la logique infernale et fratricide de la guerre. Car la logique de la paix n’est pas qu’une absence de conflit, elle réside dans la volonté de chacune et chacun de respecter l’autre et d’avoir pour lui, pour elle, un regard a priori de bonté. Logique, une fois encore, de conversion du regard et du cœur : voir comme Dieu regarde, aimer comme Dieu aime. Logique qui nous fait toujours nous demander avec chaque parole, chaque geste, chaque pensée : que ferait Dieu à ma place ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Nous avons ce jour trois moyens, trois pédagogies essentielles pour revenir à une telle ressemblance avec Dieu : partage, prière et jeûne. Je vous propose peut-être de les combiner à trois objectifs : discerner, s’opposer et espérer. Discerner pour reconnaître le mal, objectivement ; s’opposer pour le dénoncer explicitement ; espérer pour « ne pas laisser sans effet la grâce » venue de Dieu. Ainsi équipés, nous avancerons vaillamment jusqu’à Pâques, jour de notre relèvement dans le Christ. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ † </span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-79135767527559674442022-02-05T16:05:00.003+01:002022-02-05T16:05:45.665+01:00Homélie pour le 5ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 6 février 2022<p style="text-align: left;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjBOMTEqGSOyCo0UKU-qMeqCe7KNrhA89XAZUI9E8P3KlwenjVXu0LYCQEvS_ybNue2LeoivseE-71lgBTry4p9zXVy9BBrlIx_VID1oCHTxOS4RY56WazYSmNhyQSjN6y2ZneKj9mOs4imjhkVgPiHyVFECQHMEHHNBtLk8metohGVmyKAZXv36igmgw=s4000" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjBOMTEqGSOyCo0UKU-qMeqCe7KNrhA89XAZUI9E8P3KlwenjVXu0LYCQEvS_ybNue2LeoivseE-71lgBTry4p9zXVy9BBrlIx_VID1oCHTxOS4RY56WazYSmNhyQSjN6y2ZneKj9mOs4imjhkVgPiHyVFECQHMEHHNBtLk8metohGVmyKAZXv36igmgw=s320" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Expérience exigée. Compétences requises. Qualités demandées. Autant d’expressions
qui ponctuent les offres d’emploi et déterminent les embauches. Que de
personnes ne se reconnaissant pas dans telle ou telle catégorie et baissent les
bras. Je ne coche pas toutes les cases. Je ne suis pas fait pour cela, pensent-elles
alors. Pourtant cette expérience singulière est plus commune qu’on ne le croit,
y compris en matière de vie spirituelle. Sans doute, vous avec moi, nous nous
sentons toujours inférieurs au mystère que nous célébrons, à la foi que nous
proclamons et surtout à la manière dont nous la vivons et la mettons en
pratique. Peut-être aussi un certain discours ecclésial a improprement mis en
exergue ce décalage de fait ontologique, car faisant partie de notre condition,
au détriment d’une vision plus positive. La Parole de Dieu que nous venons d’entendre
ne tient ni du pessimisme, ni de l’angélisme. Elle appelle à dépasser nos craintes,
nos lassitudes ou nos torpeurs.</div></span></div><p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Oui, le mystère de Dieu est grand. Il est même assurément insondable.
Devant lui, devant cette gloire manifestée d’un Dieu créateur, tout-puissant,
juge, nous ne pouvons que rester bouche-bée. Vision grandiose pour Isaïe :
« je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé ; les pans de
son manteau remplissaient le Temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de
lui. Ils se criaient l’un à l’autre : ‘Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur
de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire.’ Les pivots des portes
se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le Temple se remplissait
de fumée. ». Constat dressé par Paul devant la gracieuse miséricorde
des apparitions du Ressuscité et la diffusion de l’Evangile. Expérience
troublante pour les apôtres d’une pêche miraculeuse après une nuit passée sans
rien prendre et au point que les filets menacent rupture. Assurément, le
mystère de Dieu est grand.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Comme en contre-point, cette perception vient se heurter à la
conviction tout aussi forte de la profonde indignité de ceux qui ont sons
témoins. Là encore, Isaïe l’affirme tout de go : « « Malheur à moi !
je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un
peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers
! ». Paul se décrit, de manière hautement négative, comme étant un « avorton »,
c’est-à-dire comme un homme chétif, mal fait, monstrueux même. Simon-Pierre,
saisi d’effroi tombe à genoux pour avoir douté : « « Éloigne-toi de
moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. »<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Pourtant on a bien l’impression qu’il s’agit d’un passage obligé, non
comme un simple exercice d’autodépréciation, mais comme une expérience
authentiquement spirituelle. Il faut consentir à se vider de soi-même, de sa
suffisance, de son raisonnement bien huilé, de cet état qui fait de nous des
hommes et des femmes blasés. Ce n’est qu’à ce prix, qui n’est autre que celui
enduré par le Christ, consentant à se faire obéissant jusqu’à la mort et la
mort de la croix, que l’on se découvre capable d’aller plus loin. Face au
Seigneur, il semble à Isaïe impossible de tenir la route. C’est au moment où
l’ange lui brûle les lèvres avec un charbon pris sur l’autel – ce qui devrait,
par la blessure infligée, le réduire fatalement au mutisme –, qu’il est non
seulement purifié mais rendu capable d’annoncer la parole du Seigneur ! Il
est guéri de son péché et envoyé en mission. Paul, quant à lui, confesse être
« le plus petit des apôtres ». De persécuteur zélé des chrétiens, il
est « retourné » par la rencontre avec le Christ vivant au point de
l’annoncer désormais à temps et à contretemps. Cette conversion radicale, il
l’attribue clairement à l’action de la grâce de Dieu en lui. C’est au moment
précis où Pierre est pris d’effroi que Jésus lui annonce sa mission : il
ramassera des hommes en nombre dans les filets de Dieu par l’annonce de
l’Evangile.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Frères et sœurs, ne vous souciez pas tant de satisfaire à tous les desiderata
que vous vous imaginez figurer sur votre profil d’embauche pour la mission, que
d’acceptez vos limites. Le Seigneur, lui, les transformera en aptitudes et
compétences les plus affinées.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p><p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></span></p><p class="BodyText2" style="margin-left: 212.4pt; tab-stops: center 322.3pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="margin-left: 212.4pt; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="BodyText2" style="tab-stops: center 322.3pt;"></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica; font-size: 8px;"><br /></span></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: 6pt;"> </span><b><span style="font-size: 11pt;">Michel
S<span style="font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">teinmetz </span></span></b><b><span style="font-size: 11pt; font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">†</span></b></div></span><p></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-63408341406807272392022-01-28T15:29:00.004+01:002022-01-28T15:30:46.712+01:00Homélie pour le 4ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 30 janvier 2022<p><span style="font-family: helvetica;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: helvetica;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjm7-UO116afq4DM21FgVypDSKgPg9YdXoxBmQsPLxw3Pa3HwJ-jKq8kYNAqbcAdG1ao8VUujzTy16kU6AWu1GM3SOVhIyaLFl7SlSBFJY3cku10enmvPrP-xLPQUtjsam5MQ0cbxspPP-gWAZewJAMlQSucPhq5tVTe9GqEv7lPJGjQg3LUWpyBoRDBg=s3024" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><img border="0" data-original-height="3024" data-original-width="3024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjm7-UO116afq4DM21FgVypDSKgPg9YdXoxBmQsPLxw3Pa3HwJ-jKq8kYNAqbcAdG1ao8VUujzTy16kU6AWu1GM3SOVhIyaLFl7SlSBFJY3cku10enmvPrP-xLPQUtjsam5MQ0cbxspPP-gWAZewJAMlQSucPhq5tVTe9GqEv7lPJGjQg3LUWpyBoRDBg=s320" width="320" /></a></span></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Je ne sais si vous avez déjà fait l’expérience, assez déroutante pour le reste, de vous regarder dans un miroir. Certains se pâment, d’autres se désolent. L’expérience est d’autant plus scabreuse quand le miroir est déformant, vous le savez si vous avez déjà fréquenter les stands d’une fête foraine. Sans aller jusque cela, l’image renvoyée par un vieux miroir pigmenté de rouille donne une vision, elle aussi, quelque peu délabrée, dirons-nous. </div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Pourtant c’est là une expérience commune, au moins à en croire saint Paul, vision qui marquerait notre condition présente face à Dieu : « Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face ». Et à l’apôtre de poursuivre : « Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu. » L’image que nous pouvons avoir de nous-même n’est pas forcément ni avantageuse, ni flatteuse. Bien souvent d’ailleurs nous nous arrêtons à cette image ou nous essayons de la parfaire avec quelques subtils artifices. Ou bien, adeptes de la méthode Coué, nous arrivons à nous convaincre, ou bien nous refoulons les aspérités, les manquements ou les trahisons que nous portons. Pourtant Paul nous rappelle que, quel que soit le « flou » dans lequel nous nous trouvons, un autre déjà, Dieu lui-même, nous connaît, plus intime à nous-même que nous-même, selon la belle formule de saint Augustin. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Cette connaissance de Dieu nous précède, comme en témoigne le prophète Jérémie avec les paroles à lui adressées par le Seigneur : « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ». Beaucoup – et ils sont trop nombreux – s’imaginent que Dieu nous considère une fois que nous aurons fait des choses, ou quand nous pourrons nous présente devant lui les mains plus ou moins remplies. Or c’est l’inverse qui se produit. Nous sommes le fruit de la volonté aimante de Dieu. C’est lui qui nous a faits, et nous sommes à Lui. Son initiative est toujours première. C’est encore ce que nous faisait chanter le psaume, en reprenant à notre compte ses mots : « Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, mon appui dès ma jeunesse. Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Le décalage entre l’image que nous percevons de nous-même et ce que nous sommes réellement pour Dieu se ressent parfois, hélas aussi, dans le regard que les autres portent sur nous de manière fausse ou inappropriée. Alors que Jésus se révèle d’une certaine manière dans la vérité de son mystère en faisant se confondre sa parole et la Parole de Dieu à la synagogue de Nazareth : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre », il se retrouve en proie à l’interrogation d’abord et à l’hostilité ensuite de ses compatriotes. Comme si le monde ne supportait pas la lumière ou l’évidence qui ferait le propre de la claire vision. De fait Jésus précède la pensée des habitants de Nazareth. Il sait qu’ils se réfèrent à ce qu’ils ont entendu dire de lui et de ce qu’il a fait lorsqu’il était à Capharnaüm. Lui, Jésus, les renvoie au temps de prophète Elie et de sa mission à Sarepta, et encore à Elisée envers Naaman le Syrien. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">A ceux donc qui ne supportent pas de voir ce que Dieu voit, de consentir à changer leur regard et à le convertir pour dépasser les apparences, point de miracle ne s’opèrera. Jésus, passant au milieu d’eux, ira son chemin. Mais en revanche pour ceux qui accepteront que Dieu porte son regard sur eux, tels qu’ils sont et non tel qu’ils se rêvent, « ce qui est partiel sera dépassé ». Eux seront pris dans l’amour de Dieu. Soyons de ceux-là. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="white-space: pre;"><span style="font-family: helvetica;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-23202778611488611572022-01-15T19:21:00.003+01:002022-01-15T19:21:29.301+01:00Homélie pour le 2ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 16 janvier 2022<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiWevF8EyYIUsWaY8p5DquRN7apg3KxLfPw9fKspw6DhVeGy6TyaKwgx5Dff--JljV9iQtxbNc7znVMLHWiaoCmeeymlRlNU13UgmKiAosT1lkyESgwXD-zlrGZAiuoq4x3Pf5qgALuJ31eGKLVHLqdwaw8qUjarRdB99ViWLzPNHmJhzihpLc4yr7KEg=s1024" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="641" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiWevF8EyYIUsWaY8p5DquRN7apg3KxLfPw9fKspw6DhVeGy6TyaKwgx5Dff--JljV9iQtxbNc7znVMLHWiaoCmeeymlRlNU13UgmKiAosT1lkyESgwXD-zlrGZAiuoq4x3Pf5qgALuJ31eGKLVHLqdwaw8qUjarRdB99ViWLzPNHmJhzihpLc4yr7KEg=s320" width="200" /></span></a></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Nous connaissons bien cette page d’évangile, peut-être même trop bien
au point d’en avoir une lecture plate et sans relief. A y regarder de plus près
cependant, elle ferait pâlir d’envie les meilleurs scénaristes du monde. Tout commence
avec une fête, sans doute bat-elle son plein. Comédie. Le vin vient à faire
défaut : imaginez un apéritif de mariage sans champagne ou crémant. Drame.
Comédie dramatique ou drame comique ? On ne sait trop, mais ce qui est sûr
c’est qu’il y aura une « happy end ».</span></div><p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Les noces de Cana pourtant sont bien plus que tout cela. C’est le premier
signe que Jésus accomplit au début de son ministère public. Le premier miracle
qui va profondément éclairer le sens de tous les autres, jusqu’à sa mort et sa
résurrection. A Cana, Jésus nous indique quelle est la teneur de sa mission,
pourquoi Il est venu se faire proche de nous et ce qu’Il entend accomplir. Nous
venons de commencer le temps liturgique dit « ordinaire » : l’évangile
que nous venons d’entendre fait encore le lien avec ce que nous avons célébrer
les dernières semaines. A Cana, Jésus manifeste la puissance de Dieu, comme
elle a été révélée au bord du Jourdain à son baptême, et comme les mages l’ont
confessé avec leurs présents. Nouvelle épiphanie, donc.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Au moment de la présentation des dons, à la messe, le prêtre accomplit
un rite discret, qui s’accompagne de paroles dites à voix basse. Il verse une
goutte d’eau dans le vin du calice. Il dit : « comme cette eau se
même au vin pour le sacrement de l’alliance, puissions-nous être unis à la
divinité de Celui qui a voulu prendre notre humanité ». De fait, la
tradition a vu, et avec elle la Bible, à la fois dans l’eau le symbole de l’humanité
et dans le sang celui de la divinité. Du côté ouvert du Christ sur la croix, jailliront
le sang et l’eau, jaillissement qui fera dire au centurion romain : « Celui-là
était vraiment le Fils de Dieu ». De l’eau et du sang du Christ naîtra l’Eglise
et, avec elle, les sacrements, c’est-à-dire la présence toujours actuelle et
agissante du Sauveur dans l’histoire des hommes et le moyen de nous unir à Lui.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Aujourd’hui donc, à Cana, les convives à la noce commencent à manquer
de vin. Il nous est permis de voir, par extension métaphorique, en ses invités
toute l’humanité conviée à la fin des temps aux noces de l’Agneau. De même, le
vin qui se tarit symbolise la part de divinité qui vient à faire peu à peu défaut
à l’humanité en quête du salut. Marie intercède et se tourne vers son Fils. Devant
une telle désolation, elle qui conserve tout dans son cœur depuis le premier
jour, sait que son Fils peut inverser le cours apparemment inéluctable des
choses. Que fait alors Jésus, lui « Dieu-avec-nous » ? Il
demande qu’on remplisse d’eau les six jarres qui servent aux purifications
rituelles des Juifs et même qu’on les remplisse à ras-bord. Là encore, cette
demande n’est pas anodine. L’eau demeure : c’est notre humanité qui
pourtant, sans cesse, est appelée à se purifier. Et Jésus entend toucher l’humanité
entière, de manière débordante et généreuse, comme Dieu seul le fait. La
présence du Christ opère à elle seule le miracle. A cette humanité dépourvue de
toute part divine, Jésus donne en partage le vin de la divinité. Vous noterez
qu’il ne s’agit pas d’un retour en arrière, à un état précédent, comme si la
fête pouvait se poursuivre sans qu’on ne remarque une différence. « Le
maître du repas appelle le marié et lui dit : ‘Tout le monde sert le bon vin en
premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu
as gardé le bon vin jusqu’à maintenant.’» Ainsi, le miracle de Cana montre à
tous combien la présence du Fils de l’Homme qui va consentir à épouser notre
humanité change radicalement la donne. Ce sera encore meilleur. Ce vin n’est
plus le « fruit de la vigne et du travail des hommes ». Il deviendra
le « sang de l’Alliance nouvelle et éternelle », sang du Christ versé
pour que nous ayons la vie et que nous partagions cette vie. <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><span style="font-family: helvetica;">Pour peur que nous le voulions peu, par notre baptême, c’est ce sang
qui coule dans notre veines désormais sauvées et immortelles. Aucun scénariste
ne pourrait imaginer cela. Seul Dieu le peut, car à Dieu rien n’est impossible.
<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p><p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></span></p><p class="BodyText2" style="margin-left: 212.4pt; tab-stops: center 322.3pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="margin-left: 212.4pt; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: 6.0pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b> </b><b><span style="font-size: 11pt;">Michel
S<span style="font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">teinmetz </span></span></b><b><span style="font-size: 11pt; font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">†</span></b></span></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-72186159685414288982022-01-07T18:36:00.002+01:002022-01-07T18:36:49.409+01:00Homélie pour la fête du Baptême du Seigneur (C) - 9 janvier 2021 <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjdO1zFkIUBdYAbGrjg1n1wsCx3_x1B2EUIJskZATS61d6Z1uQHWDZwXYGwGCOtfKhJCTqGE-3hpID9DwmMgvRzWLE5ciMrb9H9AMp7UYsqLLbfim231yT4afKh_kwQmSLde756LhvPVGxahQZHpTU5mPyPsT-esm7MF3WeekFzXLa_pE3O_f6zkqO4YA=s4000" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjdO1zFkIUBdYAbGrjg1n1wsCx3_x1B2EUIJskZATS61d6Z1uQHWDZwXYGwGCOtfKhJCTqGE-3hpID9DwmMgvRzWLE5ciMrb9H9AMp7UYsqLLbfim231yT4afKh_kwQmSLde756LhvPVGxahQZHpTU5mPyPsT-esm7MF3WeekFzXLa_pE3O_f6zkqO4YA=s320" width="240" /></span></a></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Le lien, qui me semble pourtant évident, entre la religion et la foi semble mis à mal ces derniers temps et vient donc, comme par ricochet, interroger notre propre identité de croyant. Qu’est-ce qu’un croyant ? Que sommes-nous en définitive ? Ainsi, nous avons constaté ces dernières semaines des politiques qui, au nom de défendre les valeurs éternelles de la France, s’afficher devant des crèches pour Noël, quand bien même ils ne sont eux-mêmes pas chrétiens. Débat aussi ancien de crèches dans l’espace public de bâtiments officiels car faisant partie des « traditions ». Bref, un christianisme vidé de toute nécessité de foi, rangé parmi les produits du terroir qui ferait une nation et qui risquerait dangereusement d’être exploité comme une idéologie parmi d’autres. Ou encore un christianisme édulcoré de fait car privé du Christ, voire lui demandant d’aller voir ailleurs car sa croix serait outrageusement une provocation. Frères et sœurs, peut-être chrétien sans croire ? A quoi le baptême nous engage-t-il ?</span></div><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Nous faisons aujourd’hui mémoire du baptême de Jésus sur les rives du Jourdain, dont la liturgie nous donnait à entendre le récit, il y a un instant. Or déjà en ce temps-là, l’évangile nous rapporte que nombreux sont ceux qui boivent les paroles, sans doute brillantes et énergiques, de Jean-Baptiste au point de le prendre pour le Messie attendu. Lui, pourtant, ne laisse pas s’opérer cette usurpation d’identité qui lui aurait été pour le moins gratifiante. « « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » A cette foule qui demande des signes et dont le désir de changement lui ferait s’attacher à tout prédicateur un peu radicalisé, le Précurseur prend du recul. Le baptême qu’il prêche et qu’il dispense est un rite. Il ne se suffit pas à lui-même ; il n’est que l’expression publiquement affirmée d’un désir de conversion et de préparation au Royaume de Dieu qui vient. Son baptême à lui ne donne pas la foi et ne la suppose pas. Par contre, le baptême que le Fils de Dieu dispensera sera tout autre. Au cœur de cette foule éprise de conversion, un homme : Jésus. Comme les autres, il demande ce baptême d’eau et le reçoit. Pourtant il n’en a pas besoin, ni pour lui-même ni pour les autres. Nul besoin que le Christ s’engage à la conversion. Il décide cependant de communier à ce désir, de partager l’attente de ces hommes et de ces femmes. En étant baptisé, paradoxalement, c’est lui qui sanctifie les eaux et donne à ce rite un sens nouveau.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">A la différence des autres évangélistes, Luc ne fait pas coïncider le moment du baptême à la manifestation de Dieu par les signes des cieux ouverts, de la colombe qui apparaît et de la voix du Père qui se fait entendre. Cela intervient, tout juste après, alors que Jésus est en prière. C’est la foi ! Non que les autres ne l’aient pas, nous n’en savons rien, mais Jésus, par son attitude, en montre ici la nécessité. Pour que le baptême donné et reçu porte du fruit, l’initiative de Dieu envers nous a besoin de notre réponse de foi. Le baptême donne la foi et la suppose. Mais un baptisé sans foi reste un païen. On peut mal croire, avoir du mal à croire, mais on n’est pas dispensé de s’y essayer. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Croire, ce sera consentir à faire l’expérience, souvent humble et pauvre, que le baptême inauguré ce jour par Jésus donne sens à nos existences. En Jésus, Dieu se manifeste, et, une fois encore, se fait tout proche. Il apporte la consolation tel un père envers son enfant. Quand un papa console son enfant qui vient de tomber, il ne peut lui enlever comme par magie sa peur ou sa souffrance : mais sa présence aimante vaut tous les médicaments. Le bain du baptême nous fait sans cesse renaître quand la vie semble nous engloutir ; il nous renouvelle dans l’Esprit-Saint. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Frères et sœurs, ne réduisez pas votre christianisme à une structure de pensée, au marqueur d’une identité, ou à des valeurs. Sans Christ, il n’est rien. Et vous n’êtes plus rien. Attachez-vous à lui car Dieu trouve sa joie en vous. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-3904722983566154912021-12-31T16:13:00.002+01:002021-12-31T16:13:40.226+01:00Homélie pour la solennité de l'Epiphanie - dimanche 2 janvier 2022 <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiQQgQDmg0MqLZDgPJvcu3Mq14Y3XA02NK2zQSby7ji4hj_9E5dF4CmT1cW8QtgIx5Vu4r3M53UhkN8xYfdmJZJB1GeVJvZwxD-PRDIneUQbeAU9A7Iuwdn4kED7Y98xEvhFL_cnh1NVUG_sOABr1uAAKRsvIwkbK86-999DDpor90CdEFSA-eq_hdQ8Q=s4000" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiQQgQDmg0MqLZDgPJvcu3Mq14Y3XA02NK2zQSby7ji4hj_9E5dF4CmT1cW8QtgIx5Vu4r3M53UhkN8xYfdmJZJB1GeVJvZwxD-PRDIneUQbeAU9A7Iuwdn4kED7Y98xEvhFL_cnh1NVUG_sOABr1uAAKRsvIwkbK86-999DDpor90CdEFSA-eq_hdQ8Q=s320" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Devant un certain raidissement des positions, digne parfois d’une guerre des tranchées, et d’un repli identitaire assez typique du catholicisme français, certains donneraient l’impression d’avoir mis Dieu sous cloche. L’Eglise serait une citadelle assiégée et le devoir des bons soldats que nous devrions être serait alors d’enfermer Dieu au donjon en attendant des jours meilleurs. Ce jour la visite des mages vient faire tomber les murs de la forteresse. Car ce jour, celui où nous célébrons l’épiphanie, c’est-à-dire la manifestation du mystère de Dieu en son Fils Jésus, nous redécouvrons que c’est Dieu qui demeure à la manœuvre, toujours et de toutes les manières.</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">De fait, alors qu’on peut supposer à bon droit que les bergers de la nuit de Noël étaient des croyants juifs, on peut imaginer que le message des anges n’était pas tombé dans des oreilles incultes. L’espérance d’Israël devait leur dire quelque chose. Peut-être la partageaient même-t-ils avec ardeur ? Aujourd’hui l’évangile prend bien soin de préciser, par contre, que les visiteurs sont « des mages venus d’Orient ». La manière dont ils posent leur question à Hérode traduit leur inculture : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? ». Ils ne sont pas mus par leur grande connaissance des Ecritures et des prophéties qu’elles contiennent. Peut-être ne les ont-ils jamais lues ? Ils se fient à une étoile qu’ils ont vu apparaitre dans leur contrée lointaine. De toute évidence ce sont des hommes de science. La rationalité les a mis en route. C’est à la fois leur langage et leur méthode. Nous pourrions penser qu’ils n’ont pas les codes pour aller au Messie de Dieu, et donc qu’ils ne pourront le trouver. Ils ne partagent rien avec Israël, ni la nationalité ni la foi. Ce sont des étrangers et des païens. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Pourtant Dieu a décidé de parler leur langue et d’utiliser leur méthodologie propre. Par une ingénierie, dont Dieu seul a le secret, il va les guider à Lui. Ils arrivent à l’endroit où l’astre semble s’immobiliser, marquant la demeure de l’enfant recherché. Leur quête n’est donc pas dû au hasard. Là ils comprennent enfin que leur quête dépasse leur entendement à la joie profonde qu’ils ressentent. « Tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » Leur geste – se mettre à genoux – manifeste leur révérence devant le mystère à eux manifesté. Là encore sans doute n’ont-ils pas les clés pour comprendre précisément et rationnellement ce qui est en jeu. Une fois encore Dieu les précède : par les présents qu’ils offrent à l’Enfant, ils disent, telle une prophétie, qu’il est roi, mais un roi bien différent de ceux du monde ; qu’il est véritablement Dieu car l’encens est le propre de l’offrande au divin ; qu’il sera appelé à être mis au sépulcre car la myrrhe sert à l’ensevelissement des morts. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Par un effet de singulier retournement, ces hommes, à la poursuite d’un phénomène pour eux inexpliqué, découvrent par l’effet de la grâce Celui qui est à l’origine de tout, la Parole créatrice, le Verbe de Dieu. Et comme pour montrer ce retournement, les mages-scientifiques s’en retournèrent par un autre chemin, car ils comprirent que leur attente a été dépassée par cette rencontre et qu’il y a ici bien plus que le roi des Juifs. L’expérience des mages rejoint celle qu’évoquait Paul de la deuxième lecture ; lui qui expérimenté ce « en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Alors que par un noble effet de peur, de préservation, de mise en sécurité, nous pourrions être tentés de garder Dieu pour nous, de n’en livrer le mystère qu’à celles et ceux que nous jugerions capables et dignes de le recevoir, les mages venus d’Orient nous rappellent avec force combien l’épiphanie de Dieu ne connaît pas de limites. Contemplons ce mystère dans l’humilité et dans la gratitude d’en être nous aussi illuminés. « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile », sans exclusion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-41616769700162442592021-12-31T16:11:00.003+01:002021-12-31T16:11:11.874+01:00Homélie pour la solennité de Sainte Marie, mère de Dieu - 1er janvier 2022<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhwBn9RF4fK2Cwngti5HEOeE2Qwb1ebxl1TmVQfklnXthG4uS1yr4rY5DE5ivN-Br_WiKbnLD8cZqeVQKyUuVAHL_-AVKTfWJELZB-G7sGZ2L1wVja04nKPrGSZMRvtlNDXwqLMb3qRUuwdPcnXxNxjEB_SNO4Umsg2iMDNx1EWFtu7LOHyQ1mP651x7w=s4000" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhwBn9RF4fK2Cwngti5HEOeE2Qwb1ebxl1TmVQfklnXthG4uS1yr4rY5DE5ivN-Br_WiKbnLD8cZqeVQKyUuVAHL_-AVKTfWJELZB-G7sGZ2L1wVja04nKPrGSZMRvtlNDXwqLMb3qRUuwdPcnXxNxjEB_SNO4Umsg2iMDNx1EWFtu7LOHyQ1mP651x7w=s320" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Notre société se bat avec sa mémoire. Ou bien qu’elle n’arrive pas à s’en défaire ou bien qu’elle est atteinte dans sa capacité à se souvenir. De fait, certaines institutions civiles et politiques créent à l’envi des organismes chargés de veiller à la dimension mémorielle de la société, y compris dans notre Ville avec une « mission » rassemblant tout azimut les « cultes » et la « mémoire » !, tandis que, par ailleurs, on ne cesse de pointer le déficit de cette capacité mémorielle. Les prochaines échéances électorales que connaîtra notre pays ce printemps en seront, à n’en pas douter, un nouvel et triste exemple. Pourtant nous ne cessons de déplorer une certaine amnésie qui, inexorablement, nous pousse à retourner dans les ornières des erreurs passées.</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Saint Jean XXIII, au moment d’ouvrir le Concile Vatican II, parlait de l’Histoire comme « maîtresse de vérité ». Il s’agit non pas tant de considérer l’Histoire comme un carcan duquel nous serions prisonniers car bridant toute évolution possible, mais de l’envisager comme un substrat duquel on ne peut se passer au risque d’errer, voire d’aller à sa perte.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Depuis huit jours, cette Octave de Noël nous aura fait rencontrer à nouveau des figures bibliques de « mémoire » au sens le plus honorable du terme. En effet, toutes et tous ne cessent de méditer ce qui leur a été donné de vivre comme une force qui les pousse et les motive aujourd’hui. L’évangéliste Luc s’attache tout particulièrement à nous les présenter : ainsi Marie « qui retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » ; les bergers qui ; « après avoir vu », « racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant ». Nous sentons combien, dans l’Ecriture, la mémoire est toujours nécessaire. Elle impose de se souvenir de ce que Dieu fait pour nous. Déjà dans l’Ancienne Alliance, cette faculté est indispensable de la foi. Le Peuple l’a bin compris quand il ne cesse de faire mémoire des hauts-faits et des bénédictions de Dieu. La première lecture nous le rappelait : ses paroles de bénédiction ne cessent de marquer, aujourd’hui encore, le judaïsme et sont pour nous un rappel à ne jamais oublier. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Se souvenir, cependant, ne saurait suffire dans le registre de la foi. Le croyant ne peut s’estimer en règle avec ce seul devoir de mémoire. Le Christ qui l’appelle exige de lui qu’Il le suive. Ainsi les bergers ont à cœur, nous l’entendions, de « raconter », c’est-à-dire de faire le récit des événements. Sans doute ne l’ont-ils pas fait de manière froide et détachée, mais bel et bien de la manière dont ils ont eux-mêmes été touchés et saisis par le mystère qu’ils ont contemplé. Frères et sœurs, nous avons perdu cette capacité à « faire le récit ». Dans nos communautés mais aussi, et tristement, dans nos familles. Quels grands-parents prennent-ils encre le temps de « raconter » à leurs petits-enfants le monde de leur jeunesse et la façon dont ils ont vécu les soubresauts de l’Histoire et ses grands moments ? Car le monde d’aujourd’hui est certes différent, son rythme s’est accéléré, les techniques ont fait des bonds prodigieux, mais c’est la même histoire qui nous relie. En matière de foi, cette mise en récit est de l’ordre du témoignage : non ce que j’ai appris, non ce que je devrais redire, mais d’abord la manière dont je ressens que Dieu m’a touché et qu’il s’est fait proche de moi. Le récit des bergers ne laisse pas indifférent puisque « tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">« Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé », poursuit saint Luc. C’est ainsi que la mémoire conjuguée à la mise en récit – au témoignage, dirions-nous – produit la louange. Ces hommes ne sont pas seulement éblouis ou ébahis de ce qu’ils ont vécu : une joie profonde les envahi tau point que la louange déborde d’eux-mêmes. Puissions-nous sortir, frères et sœurs, d’une amnésie spirituelle qui nous pousse au défaitisme ! Oui l’année qui nous venons de quitter aura été marquée par des crises, y compris au niveau ecclésial. Nous ne devons balayer cela du revers de la main comme on tournerait la page d’un livre. Mais nous allons conserver tout cela dans notre cœur, car Dieu nous en dévoilera tout le sens. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-7229028241179315452021-12-23T16:30:00.003+01:002021-12-23T16:30:11.808+01:00Homélie pour la fête de la Sainte Famille (C ) 26 décembre 2021 <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjl8Ie2EY3i7SNrKwH8dIVUHF3BxZgvRZ2DMqZyxS7l6tqNGUBY63a8u1iwtP_RL8cpoUyshi3u3TaGeKEkFZT-mnvxC3fl6r40WYkIAj9HcsNLGuKWXJwU0zRLeTX5xBME1syp20zkd0ks8jFmQ0GoJ3I54FQX1vTOnpUmuls7mNG4v2lQUjv7LHskiQ=s4000" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjl8Ie2EY3i7SNrKwH8dIVUHF3BxZgvRZ2DMqZyxS7l6tqNGUBY63a8u1iwtP_RL8cpoUyshi3u3TaGeKEkFZT-mnvxC3fl6r40WYkIAj9HcsNLGuKWXJwU0zRLeTX5xBME1syp20zkd0ks8jFmQ0GoJ3I54FQX1vTOnpUmuls7mNG4v2lQUjv7LHskiQ=s320" width="240" /></span></a></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Quand le Fils de Dieu vient prendre chair de notre nature
humaine, il ne le fait pas à moitié. Il ne la survole pas, il n’en retient pas
seulement les aspects les plus reluisants. Aujourd’hui nous retrouvons l’enfant,
laissé hier dans la mangeoire avec ses vagissements de nouveau-né, devenu
adolescent. Comme un véritable adolescent, il n’est guère soucieux de ses actes :
peu importe si ses parents s’angoissent devant sa disparition. Comme tout
adolescent, il ne connaît guère de limites : il converse d’égal à égal avec
les docteurs de la Loi dans le Temple. Comme un adolescent frondeur, il se
montre taquin devant l’angoisse de ses parents : « Comment se fait-il
que vous m’ayez cherché ? ». Jésus, l’Emmanuel, Dien-avec-nous, ne fait
pas semblant de partager notre humanité, il l’assume dans toutes ses dimensions,
y compris celles délicates – et c’est un euphémisme – de l’adolescence. Le
récit que nous venons d’entendre nous présente à la fois une manifestation du
mystère de Jésus et l’incompréhension de ses plus proches.</span></div><p></p><p class="BodyText2"><span style="font-family: helvetica;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Manifestation, tout d’abord. Que cette famille se soit
rendue à Jérusalem pour la Pâque, rien d’étonnant. Que cela ait duré huit
jours, rien d’étonnant non plus : les deux fêtes réunies de la Pâque et des
Azymes qui n’en faisaient déjà plus qu’une duraient effectivement huit jours. Mais
c’est la suite qui est étonnante : le jeune garçon reste au Temple sans se
soucier, apparemment, de prévenir ses parents ; eux quittent Jérusalem avec
tout le groupe, comme chaque année, sans vérifier qu’il est bien du voyage.
Cette séparation durera trois jours, chiffre que Luc précise, bien sûr,
intentionnellement. Cette indication laisse esquisser qu’un mystère se dévoile
à nos yeux, comme à ceux de Marie et de Joseph. Jonas resta jadis prisonnier du
monstre marin durant trois jours avant de réapparaître et il en sera de même
pour le Christ avant que ne resplendisse ce que Dieu son Père a fait pour lui
en le réveillant de la mort. D’ailleurs, ici, dans l’évangile du Luc, la
première parole de Jésus, avant même qu’il ne commence son ministère public, et
comme ce sera le cas pour sa dernière parole, est pour nommer son Père. Voilà
la clé de notre compréhension : le Père. Jésus révèle ici le lien intime qui
l’unit à Dieu. A douze ans, il ne peut maîtriser la sagesse des anciens, il ne
peut prétendre ni à leur expérience ni à leur expertise de la Loi. Même doté
d’un don hors du commun, il fait preuve d’une intelligence qui dépasse
l’entendement. Assis sur le parvis, là où se tiennent les docteurs de la Loi et
là où il enseignera lui-même plus tard il converse avec ces spécialistes d’égal
à égal, et plus encore : ceux-là « s’extasiaient sur son intelligence et sur
ses réponses ». Il n’est nullement précoce ; la Loi sur laquelle il disserte
avec aisance et assurance n’est pas une parole extérieure pour lui et qu’il
aurait apprise. Elle lui est intime. La Parole de Dieu, c’est sa Parole ! Il
est le Verbe de toute éternité, Parole de Dieu désormais faite chair.<o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-size: 11.0pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Incompréhension, ensuite. L’évangile nous suggère que Marie,
elle-même, ne comprend pas tout, tout de suite : elle retient tout et
s’interroge, et elle cherche à comprendre. « Sa mère gardait dans son cœur tous
ces événements. » Après la visite des bergers à la grotte de Bethléem, nous
lisions déjà : « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et les
méditait dans son cœur. » (Lc 2,19). Luc nous donne là un exemple à suivre :
accepter de ne pas tout comprendre tout de suite, mais laisser se creuser en
nous la méditation. <o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">La dernière phrase du récit de Luc donne à réfléchir : «
Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et
des hommes.» Cela veut dire que Jésus lui-même, comme tous les enfants du
monde, a besoin de grandir ! Le mystère de l’Incarnation va jusque-là : ce qui
signifie d’une part que Jésus est complètement homme, et d’autre part que Dieu
a la patience de nos maturations : pour lui, mille ans sont comme un jour. (Ps
89/90). Contempler Jésus au Temple, c’est paradoxalement contempler les profondeurs
de l’âme, même adolescente, que Dieu vient remplir de sa présence, et nous rappeler
que toute vie, vie humaine et spirituelle, est toujours une croissance. Mais
Jésus ne fait rien dans l’éloignement par rapport à son Père. C’est là la clé pour
notre propre croissance dans l’Esprit.</span></p><p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></p><p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN</span></span></p><p class="BodyText2" style="margin-left: 212.4pt; tab-stops: center 322.3pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12.0pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b><span style="mso-tab-count: 2;"> </span></b><b><span style="font-size: 11pt;">Michel
S<span style="font-variant: small-caps;">teinmetz </span></span></b><b><span style="font-size: 11.0pt; font-variant: small-caps; mso-bidi-font-size: 10.0pt;">†</span></b></span><b><span lang="DE" style="font-family: "Palatino Linotype",serif; mso-ansi-language: DE;"><o:p></o:p></span></b></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-66802658933709923772021-12-23T16:28:00.002+01:002021-12-23T16:28:10.442+01:00Homélie pour la messe du jour de Noël - 25 décembre 2021<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgyJepBpjAmv7Eo3BSVHMSGZQxB1k3CMGzyReoX6WVu65gixEKN_xsLJ0cVcg94toG4B1rHLJJAp96PMGNToUVN0_RHUwPP39JA3MA4OXLBVwDY0oX3JjX1gQNxkYvM9Li37hioVfDETZMNidEBdpGi64nnwQxFZPat8_o_V7BkSsSzS0X2a8DtAOOGDQ=s4000" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgyJepBpjAmv7Eo3BSVHMSGZQxB1k3CMGzyReoX6WVu65gixEKN_xsLJ0cVcg94toG4B1rHLJJAp96PMGNToUVN0_RHUwPP39JA3MA4OXLBVwDY0oX3JjX1gQNxkYvM9Li37hioVfDETZMNidEBdpGi64nnwQxFZPat8_o_V7BkSsSzS0X2a8DtAOOGDQ=s320" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">L’impatience nous caractérise.
En ces temps, peut-même plus encore qu’à d’autres. Impatience des derniers
jours à l’attente de ces moments de fête ; impatience devant les
retrouvailles familiales ; impatience de pouvoir à nouveau accéder avec tranquillité
au centre-ville ; impatience de pouvoir se défaire de nos masques ; impatience
de voir ce virus enfin s’éloigner de nous ; impatience que quelque chose
enfin dans notre société… Chacune et chacune pourra se reconnaître dans ces impatiences
et les égrener à l’envi en rajoutant les siennes. Bref : nous sommes des
êtres impatients. Et la Bible elle-même est remplie de gens impatients. Nous en
avons croisé ces derniers dimanches du temps de l’Avent : prophètes qui s’époumonent
à annoncer l’imminence du Règne de Dieu, foule des disciples qui accourent à Jean-Baptiste.
Toutes et tous attendent un changement radical. Quelle sera la réponse de Dieu ?
Un signe banal et insignifiant d’un petit enfant naissant au sein famille atypique,
et couché dans une étable. Rien de plus. A l’impatience multi-séculaire, Dieu
répond par la patience.</div></span><p></p><p class="BodyText2" style="tab-stops: center 322.3pt;"><span style="font-family: helvetica;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Déjà, « à bien des
reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par
les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par
son Fils ». Maintenant pour répondre à l’impatience, et surtout à la
surdité et à la cécité des hommes qui n’ont su reconnaître les signes de sa
présence, Dieu décide, de manière plénière et achevée, de se donner lui-même en
son fils Jésus. La divinité rejoint l’humanité. Dieu devra s’habituer à être
homme pour nous sauver. Saint Irénée de Lyon l’a admirablement exprimé : « Oui,
c'est le Verbe de Dieu, qui a habité en l'homme, et qui s'est fait fils de
l'homme, pour habituer l'homme à recevoir Dieu, et habituer Dieu à habiter en
l'homme comme cela paraissait bon au Père. ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Il y a donc une accoutumance
réciproque qui suppose aussi que nous nous habituions à la divinité. C’est une
chose de la réclamer, de la désirer, c’est autre chose de vivre avec !
Cette pédagogie de Dieu va agir comme une sorte de rééducation pour nous
permettre de redevenir ce que nous sommes à l’origine, non des handicapés du
péché, mais des porteurs de la grâce. « Comme un médecin fait ses preuves
auprès des malades, ainsi Dieu se manifeste aux hommes », écrit encore
Irénée. Et de poursuivre : « car nous ne pouvons être sauvés par
nous-mêmes, mais par le secours de Dieu ». L’homme reçoit la mission de
devenir « imitateur de Dieu ». Il est difficile cependant d’imiter ce
qu’on ignore. Voilà pourquoi Dieu consent à ce que le Verbe devienne chair. Sa Parole,
celle qui a créé l’univers, par un renversement inimaginable, va consentir en
prendre corps. Ce Verbe de Dieu, chanté par Jean au début de son Evangile, « s’est
fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il
tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. ». En Jésus
de Nazareth, aujourd’hui petit-enfant de la crèche, mais déjà rayonnant de la
gloire de Père, nous permet à sa fréquentation de redevenir ce que nous sommes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Que sommes-nous donc ?,
me direz-vous. Et qu’avez-vous à redevenir ? Ces femmes et ces hommes qui,
déjà, se savent fondamentalement aimés de Dieu et accueillis de lui. Nul n’est
rejeté. Chacune et chacun a sa place auprès de lui. Il est vrai que nos
existences, nos fragilités, les blessures de la vie peuvent nous entraîner à
déformer ce que nous sommes en réalité : des personnes bonnes et capables
du bien. Dieu ne souffre pas que nous restions enfermés avec de telles
séquelles. Alors « à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir
devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du
sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés
de Dieu. ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="BodyText2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Resterez-vous avec vos
impatiences ou consentirez-vous à voir comment Dieu, en sa patience, y répond ?
Accepterez-vous de vous habituer à lui, comme il l’a fait pour vous ? Vous
êtes des enfants de Dieu, c’est l’image que vous renvoie l’enfant de la crèche.
<o:p></o:p></span></p>
<p class="spip" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #393939; font-size: 8.0pt; mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="spip" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="color: #393939; font-size: 8.0pt; mso-bidi-font-size: 14.0pt;"><o:p> </o:p></span><span style="text-align: left; text-indent: 35.4pt;">AMEN.</span></span></p><p class="BodyText2" style="margin-left: 212.4pt; tab-stops: center 322.3pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: helvetica;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="BodyText2" style="margin-left: 212.4pt; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p>
<p class="BodyText2"></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica; font-size: 14.6667px; font-weight: 700;"><br /></span></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 11pt;">Michel
S<span style="font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">teinmetz </span></span></b><b><span style="font-size: 11pt; font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">†</span></b></div></span><p></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-11322599467765107722021-12-23T16:23:00.002+01:002021-12-23T16:23:17.850+01:00Homélie pour la messe de la nuit de Noël - 25 décembre 2021<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj2rTDfHtyEdDEYrnjj1CQp8bA__ovL1hpcyLWhgMh9TaUQf68EKPykQwHd9FKIQicqR2VDPiUA--2__JIIIgCuxggT0ZhCUI9dHW55RaxN_bdQIiYbNFFRdVm1vlJqaMLfQwn8Dq3CSxccmsCXATVzd9Or2GxBgx68MuZib6__cEvU2rXte3nOoybayg=s4032" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4032" data-original-width="3024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj2rTDfHtyEdDEYrnjj1CQp8bA__ovL1hpcyLWhgMh9TaUQf68EKPykQwHd9FKIQicqR2VDPiUA--2__JIIIgCuxggT0ZhCUI9dHW55RaxN_bdQIiYbNFFRdVm1vlJqaMLfQwn8Dq3CSxccmsCXATVzd9Or2GxBgx68MuZib6__cEvU2rXte3nOoybayg=s320" width="240" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Que vous soyez petit
ou grand, peut-être – sans doute même – avez-vous, ces derniers jours, songé au
cadeau que vous alliez recevoir à Noël… Cadeau désiré, voire dont le désir aura
été clairement exprimé mais sans savoir s’il sera exaucé ; cadeau auquel
vous ne vous attendrez absolument pas ; voire cadeau qui entraînera
déception… Mais ce présent d’une manière ou d’une autre vous sera offert pour
que vous le receviez. Les plus petits sont mangé par l’impatience et les adultes
que nous sommes reçoivent en retour le cadeau de ces yeux scintillants de joie
au moment de déchirer les emballages. Noël, c’est avant tout le cadeau que Dieu
nous fait de lui-même. Mais pas seulement. Car cette libéralité divine entraîne
son lot de conséquences, dont nous ne mesurons sans doute pas assez les effets.
Ainsi, saint Paul, nous l’entendions, emploie une parole quelque peu mystérieuse :
« il s’est donné pour nous… afin de faire de nous un peuple ardent à faire
le bien ». Le bien : serait-ce là le cadeau de Dieu en cette nuit ?</div></span><p></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="font-family: helvetica;">En des temps où la
métaphore médicale et vaccinale est de mise, je ne vais donc pas m’en priver,
et vous voudrez bien m’en excuser. En naissant en effet dans le monde, le Fils
de Dieu nous apporte en lui-même un bien qui régénère l’humanité de l’intérieur.
Il n’agit pas comme un agent extérieur qui viendrait remettre une nouvelle couche
de vernis en des endroits où il se serait craquelé. Le Fils de Dieu fait
beaucoup plus : il inocule dans l’humanité ce qui semblait lui faire
défaut. Alors que son immunité collective, sa propension à faire le bien, s’était
dangereusement fragilisée, il vient stimuler son système immunitaire pour qu’à nouveau
le mal puisse être rejeté et le bien choisi. Cela se passe discrètement, comme
souvent avec Dieu, dans l’humilité d’une étable de Bethléem avec pour seuls
témoins des bergers, c’est-à-dire les parias du moment, des quasi-SDF. Le ciel,
lui par contre, ne s’y trompe pas : il sait ce qu’il se passe et combien
ce changement sera déterminant. « Il y eut avec l’ange une troupe céleste
innombrable, qui louait Dieu… ».<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="font-family: helvetica;">De fait, l’homme et
la femme avaient été créés pour le bien, dès le jardin de la Genèse, là où Dieu
reconnut lui-même « que tout cela était très bon ». L’exercice
périlleux mais indispensable de la liberté avait conduit Adam et Eve a succombé
aux tromperies du Malin, pensant mieux savoir que quiconque ce qui serait bien
pour eux. Cette apparente liberté n’était qu’une soumission. De nos jours, nous
constatons combien l’exercice de la liberté peut être entaché par les
idéologies, les complotismes, les pseudo-savoirs. Celles et ceux qui croient
détenir l’information capitale sont prisonniers de ce que d’autres veulent qu’ils
croient. Cela n’est pas bien. Et cela n’est pas le bien. Dieu n’est pas venu à
notre rencontre pour une telle réduction. Comment alors mesurer le bien ?
Il est clair qu’il se dessine et se construit dans notre conscience, pour peu
que nous laissions l’Esprit-Saint l’éclairer. Le bien, cependant, se mesure
aussi aux frontières de l’égoïsme qu’il sait nous faire franchir. Le bien est
toujours supérieur à la somme de nos intérêts personnels. Peut-être même quand
il s’agit de se faire vacciner pour soi et les autres… <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="font-family: helvetica;">Le bien, enfin, est
un mouvement, une propension de la grâce manifestée en Jésus à venir infuser notre
âme. Le bien, quand il est « bien », se diffuse et se répand. Voilà
pourquoi Paul parle de « faire le bien ». Ce soir, frères et sœurs, nous
ne sommes pas rassemblés pour fêter un anniversaire, aussi illustre soit-il, ni
encore pour nous souvenir d’un événement insigne de l’histoire des hommes. En
célébrant la venue du Christ au milieu de nous, nous nous souvenons que le bien
qu’il est venu nous inoculer est un antidote efficace contre le mal : il « nous
apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans
le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété ».<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="font-family: helvetica;">Cela passera à la
fois par la manière dont nous accueillerons le cadeau de Dieu pour nous, et par
la manière dont nous en vivrons en vivant pour les autres, sans jamais épuiser
la « grâce manifestée » et reçue. Comment ne pas se réjouir d’un tel
vaccin capable de venir à bout de tous les maux du monde que nous sommes
prompts à dénoncer ? <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.<o:p style="text-indent: 35.4pt;"> </o:p></span></p><p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><b style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></span></b></p><p class="Corpsdetexte21" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: 11pt;">Michel S<span style="font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">teinmetz </span></span></b><b style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: 11pt; font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">†</span></b></span></p>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-28058007363167306742021-12-17T17:55:00.003+01:002021-12-17T17:55:12.153+01:00Homélie pour le 4ème dimanche de l'Avent (C) - 19 décembre 2021<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjqHxh2aERA8lxAPLqBSpKmOAEUzdkmQc2BO031hZqCrwC2GTa6FoUPNTKxZd2PQ5x_7Y6bzeTwSYAvVwEN7pinSeSQr_lQfhBHG-ixKpGRI21pcl2hmU0bepr305n8VWQEM-72xFoBDueKllNQB4sc9MepOb7JE3sS4EFwFWAhChDE84aEmM0_eC4Ocg=s3872" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="3872" data-original-width="2592" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjqHxh2aERA8lxAPLqBSpKmOAEUzdkmQc2BO031hZqCrwC2GTa6FoUPNTKxZd2PQ5x_7Y6bzeTwSYAvVwEN7pinSeSQr_lQfhBHG-ixKpGRI21pcl2hmU0bepr305n8VWQEM-72xFoBDueKllNQB4sc9MepOb7JE3sS4EFwFWAhChDE84aEmM0_eC4Ocg=s320" width="214" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Avez-vous déjà fait l’expérience sonore de l’écho ? Vous êtes en haute montagne et, ou bien que vous criiez, ou bien que vous l’entendiez, vous produisez ou recevez le fruit de l’écho. Une parole projetée à flanc de montagne et qui ne finit pas de rebondir. Parole lancée et qui se transmet en se répétant. Figurez-vous que le détail donné par l’évangéliste Luc et qui nous rapporte que Marie se met en route « avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée » m’a fait songer à ce phénomène d’écho… Non que Marie ait crié dans les montagnes lors de son périple, mais que la Parole qu’elle porte en son sein, le Verbe qui va prendre chair, ne cesse de se lancer au milieu de nous.</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Le premier écho nous vient en fait de très loin. Aux premiers temps de la Création, la Parole de Dieu est lancée : elle va structurer le chaos pour en faire le cosmos. En séparant les éléments – le jour et la nuit, la terre et la mer…-, elle va organiser la création au point que Dieu lui-même reconnaîtra que tout cela « bon ». En faisant alliance avec un peuple, en le mettant en marche avec Abraham, en le délivrant de l’oppression avec Moïse, cette Parole se révélait une fois encore efficace et libératrice. Et avec elle se transmettait comme un écho la promesse qu’adviendrait le jour où Dieu, enfin, enverrait Celui qui serait la paix définitive « au jour où enfantera celle qui doit enfanter ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Cette promesse est gravée au plus profond du cœur d’Israël, comme une espérance prête à sourdre. Les prophètes n’ont cessé d’annoncer l’imminence du jour de Dieu ; en ce temps de l’Avent, nous avons pour une part réétendu leurs appels. Cette prédication s’est comme cristallisée avec celle du Baptiste criant l’imminence du Règne de Dieu et l’urgence de la conversion. Mais déjà auparavant deux femmes, en parenté, Marie et Elisabeth avaient compris avec l’intelligence de leur foi que les temps étaient mûrs pour la moisson. Dieu, par elles et avec elles, était en train de préparer quelque chose qui les dépassait de loin. Chacune devait alors méditer, prier, essayer de comprendre sans le pouvoir. Marie, en chemin, sent que cette Parole la travaille de l’intérieur et qu’elle ne cesse de prendre corps. Elle avait d’ailleurs répondu à l’ange-messager : « Que tout se passe pour moi selon ta parole ». Grâce à elle la prophétie de Michée allait s’accomplir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Quand Marie arrive à bon port, elle salue sa cousine Elisabeth. Nous ne savons pas en quels termes, car Luc ne les mentionne pas, mais ces paroles produisent quelque chose en elle car l’enfant qu’elle porte tressaille alors. C’ets un peu comme si la parole de Marie avait trouvé écho en Elisabeth et qu’Elisabeth avait dû attendre cet écho pour pouvoir s’exprimer à son tour. Ou plutôt c’est comme si la parole lancée au-dedans de Marie par le Seul qui puisse bénir, car Il est lui-même bénédiction, avait commencé par rebondir en Marie pour ricocher en direction d’Elisabeth et jusqu’en ses entrailles. Alors la réponse devient possible. La bénédiction dans la bouche d’Elisabeth s’adressant à Marie « bénie es-tu entre toutes les femmes » est une bénédiction toute célèbre que le judaïsme répétait et répète encore chaque année en souvenir de celle que le peuple hébreu adressa à Judith, cette femme qui, seule, là où les armées d’Israël avaient échoué, sauva tout son peuple d’un anéantissement certain. Voilà qui est Marie, explique Luc à ses auditeurs. Et voilà encore comment la Parole de Dieu ne cesse de résonner en produisant son fruit. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Frères et sœurs, demandons-nous comment la parole de Dieu fait écho en nous ? Car pour l’accueillir, et ce temps de l’Avent a voulu et veut encore à nous y préparer, il nous faut la lancer rebondir et ricocher. Et sans doute, comme en montagne à l’écoute de l’écho, nous arrêter un instant au moins pour l’entendre et nous émerveiller. Nous arrêter ? est-ce seulement possible en ce temps de préparatif à Noël ? Oui, si vous le décidez. </span></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="white-space: pre;"><span style="font-family: helvetica;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-12168430592943243032021-12-11T15:13:00.004+01:002021-12-11T15:15:13.356+01:00Homélie pour le 3ème dimanche de l'Avent "Gaudete" (C) - 12 décembre 2021<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-family: helvetica;"></span></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-family: helvetica;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhUlJaqTFvKovv5OUO37sawBQ846ccPhSDa61bP5ZjsALyQvbZrrdyylbJ6vNd5LySwbIqaDjy_QplhejXRbL_5L-s-Yn9bi9fTzYrFKziwWcroT4XFEBjITPh5cqxDV9d43d-EXAC-zmXKtp4ii2NptVTZ_r3a7MapL5Uyb1KBLAa-EotYcpSZWIde4A=s4000" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhUlJaqTFvKovv5OUO37sawBQ846ccPhSDa61bP5ZjsALyQvbZrrdyylbJ6vNd5LySwbIqaDjy_QplhejXRbL_5L-s-Yn9bi9fTzYrFKziwWcroT4XFEBjITPh5cqxDV9d43d-EXAC-zmXKtp4ii2NptVTZ_r3a7MapL5Uyb1KBLAa-EotYcpSZWIde4A=s320" width="240" /></a></span></span></div><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-family: helvetica;">E</span>n général les prophètes comme Jean Baptiste annoncent des personnes plus importantes qu’eux! Et dans l’évangile que nous venons d’entendre, la foule se demande si Jean n’est pas la personne la plus importante. Elle se méprend donc sur son identité et opère un détournement. Elle l’appelle son maître, et lui demande ce qu’elle doit faire. Mais finalement, Jean leur annonce qu’il y a encore plus grand que lui, et qu’il est là simplement pour nous conduire au Christ. C’est cela le baptême que Jean amène : annoncer en nous, qu’il y a plus grand que nous.</span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Cependant, la méprise première de la foule est avant tout de croire que ce qu’elle doit faire est une question simplement d’éducation. Sa méprise est de croire que si elle savait vraiment ce qu’elle devait faire, elle le ferait ! Et sur ce point, la réponse de Jean Baptiste est extraordinaire. Il dit à ceux qui se font baptiser ce qu’ils savent déjà ! Il ne leur apprend rien. Il demande aux soldats et aux collecteurs d’impôt ce qui est à leur portée, ce qui est à leur mesure. « Ne faites ni violence ni tort à personne ; et contentez-vous de votre solde. » Rien de bien extraordinaire là-dedans. Alors, sur quoi la foule se méprend-t-elle ? Elle pense que la source de ce qu’ils doivent faire et du changement est dans l’enseignement de Jean, et pas dans la joie qui leur est promise ; cette joie de la Bonne Nouvelle qui doit maintenant devenir le principe de leurs actions. Le discours du Baptiste n’est pas premier. Ce qui est premier c’est Celui qu’il désigne. C’est un peu comme ceux qui, dans nos paroisses, s’attachent tellement à tel ou tel prêtre ou même ne vont plus du tout à la messe lorsqu’un autre prêtre célèbre. Ou encore les personnes qui s’attachent à telle personnalité charismatique, que cette personne devient pour eux plus importante que le message qu’elle porte. C’est à se demander si le Christ, tel qu’il est annoncé ou reçu, demeure encore au cœur de l’annonce. </span></p><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Aujourd’hui, nous sommes invités à découvrir que la source de notre agir est dans la joie, et non dans le commandement. « Réjouissez vous », nous dit Paul. « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ». Et le livre de Sophonie insistait déjà sur cette joie : « Le Seigneur est en toi... Il aura en toi sa joie et son allégresse ». Alors, la question « que devons-nous faire ? » ne doit plus prendre simplement sa source dans un enseignement, dans ce qui nous est demandé de faire, mais dans notre espérance et notre joie ! Attendre la venue du Christ à Noël, c’est attendre plus qu’une réponse à la question « que devons-nous faire ? » Jean nous donne plus qu’un message de repentance et d’action. Il annonce Celui qui nous amène sa joie, qui doit devenir la source de nos actions. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">La mère de notre conduite doit être la joie, pas le commandement de ce que nous devons faire. Alors, réjouissons-nous ! Peut-être plus facile à dire qu’à faire en des temps troublés où nous aimerions nous raccrocher à des choses claires et bien établies. Ce que nous devons combattre, c’est donc cette absence de joie et ce désespoir radical, qui n’arrive pas à voir Dieu dans son lieu natal, en l’homme et en sa capacité à se transcender et à aimer ! Porter l’Evangile, ce n’est donc pas transmettre un contenu, mais permettre un relèvement, capable de transfigurer la tristesse en joie, permettre à chacun une nouvelle naissance qui conduit à l’espérance d’une joie qui ne passera pas. Noël est là pour nous faire découvrir en l’autre, dans la surprise de son être, la vraie clé de notre bonheur. Comme le dit Bernanos, le secret du bonheur, « c’est être capable de trouver sa joie dans la joie de l’autre. » La joie partagée conduit à ce bonheur qui ne finit pas. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Par conséquent, aujourd’hui nous est offert quelque chose de plus profond pour nous distinguer qu’un commandement : c’est notre joie capable de transfigurer la tristesse, une espérance en cette joie qui ne finira pas ! C’est à cela que nous devons désormais conduire nos frères et sœurs. Frères et sœurs, avez-vous la joie de l’Evangile inscrite dans votre cœur ? Pas une joie mielleuse qui ne prend pas en compte ce que nous sommes et nos fragilités. Mais une joie à notre mesure, et qui paradoxalement dépasse tout ce que nous pouvons imaginer et traverser.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-56259398419893065682021-12-04T14:30:00.005+01:002021-12-04T14:30:45.261+01:00Homélie pour le 2ème dimanche de l'Avent (C) - 5 décembre 2021<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia2pQ-4ufG4sVVLJh0dG9nSXxUaGVBqL0df9pCLJ7UEMpUAKmG_Jx6AmPBMq3G9lQwPVrtW7U44cPJbE-LQBjHhmJZYf0D_nfunkcbj6ly1G2nyWFm8ccmKzOqvLe9KYKSXHw7jOummKMq/s4000/Vers+Albas+et+Fontconjouse+%25285%2529.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="3000" data-original-width="4000" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia2pQ-4ufG4sVVLJh0dG9nSXxUaGVBqL0df9pCLJ7UEMpUAKmG_Jx6AmPBMq3G9lQwPVrtW7U44cPJbE-LQBjHhmJZYf0D_nfunkcbj6ly1G2nyWFm8ccmKzOqvLe9KYKSXHw7jOummKMq/s320/Vers+Albas+et+Fontconjouse+%25285%2529.JPG" width="320" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Quand l’évangile de Luc nous annonce la mission de Jean-Baptiste, il prend soin d’énoncer très clairement le cadre géographique et historique de cette mission : non seulement qui est empereur à Rome, mais encore gouverneur en Judée, celui qui a le pouvoir en Galilée, au pays d’Iturée et de Traconitide, en Abilène, et puis les deux grands prêtres qui ont le pouvoir au grand Sanhédrin à Jérusalem : Hanne et Caïphe. De tous ces personnages, on trouve trace dans l’histoire universelle. Ils situent l’intervention de Dieu dans un cadre défini d’espace et de temps, dans des événements historiques repérables. Le chemin de Dieu va concrètement s’esquisser au cœur de la vie tumultueuse des hommes. Pas de manière extérieure ou extraordinaire, mais en traversant l’histoire. C’est là que Dieu y révèle son salut. Le christianisme est donc une religion historique, non une sagesse intemporelle ni une fuite du monde. Le chemin triomphal du retour dont parle le prophète Baruc et le chemin aride au milieu du désert, et toujours à reprendre, qu’annonce Jean le Précurseur, sont les voies que Dieu emprunte pour nous permettre d’aller à lui. Et ce cheminement exige trois attitudes que désignent trois verbes issus des lectures que nous venons d’entendre : cheminer, discerner et continuer.</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b>Cheminer.</b> Cela tombe sous le sens. Car sans mouvement, aucun progrès possible. Le sur-place ou l’immobilisme ne conduisent qu’à l’atrophie. Or nous savons qu’il est impérieux de préserver notre capacité motrice, tant physiologiquement que spirituellement. On peut donc s’étonner que certain prêchent aujourd’hui, en parfaits gardiens du temple, et appellent de leurs vœux une situation de statuquo qui serait, pensent-ils, salutaires. Je fais allusion, vous l’aurez compris, à la situation ecclésiale que nous connaissons et devons affronter avec lucidité. Or l’Ecriture ne cesse d’indiquer l’impérieuse nécessité pour nous d’être en marche. Non comme une fuite en avant, pour se dessaisir d’un passé nauséabond, mais en réponse à aller plus loin, c’est-à-dire plus près du Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Dieu trace ce chemin, comme il le fait contempler à Jérusalem enfin capable de retrouver sa joie en voyant revenir de loin les déportés au temps de l’exil. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b>Discerner. </b>Le chemin annoncé par Jean-Baptiste appelle le discernement. « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » En effet, au cœur du désert, on n’a guère de mal à comprendre qu’un tel sentier ne soit pas une piste longiligne, bien balisé, voire bitumée. C’est un tracé toujours à reprendre quand il tend à s’effacer sous l’effet des vents et des sables. C’est une voie toujours à nettoyer pour qu’elle demeure visible. Il en est ainsi de nos vies. Les sentiers de notre cœur tendant à disparaître sous les salissures du péché qui voudraient nous perdre dans des méandres et des impasses sans Dieu. C’est ce que le Baptiste nomme la « conversion ». Et la conversion exige un « discernement » au sens où notre conscience, éclairée de l’Esprit-Saint, nous montre les chemins à emprunter et ceux qu’il convient d’éviter. Elle demande de notre part une volonté, non de se laisser porter au gré des évènements plus ou moins chaotiques de nos vies, mais de prendre nos destinées en main.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><b>Continuer.</b> Evidemment cela s’entend au sens premier où l’n n’a jamais fini de prendre et reprendre le chemin vers Dieu, chemin de conversion, pour nous accorder à Lui. Mais cela s’entend aussi au sens où, par ce chemin, Dieu continue son œuvre en nous. « J’en suis persuadé, dit l’apôtre Paul, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. ». Il peut arriver que nous désespérions de nous-mêmes. N’oublions pas que Dieu nous accompagne, pour peu que nous le voulions bien. Si nous nous laissons conduire par sa grâce, alors nous faisons qu’il mènera à son terme ce qu’il a commencé en nous. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Cheminer, discerner, continuer. Trois verbes que nous allons emporter avec nous maintenant. Ils nous permettront de parvenir à un quatrième : «<b> progresser</b> ». Nous progresserons dans l’amour. C’est là l’essentiel. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-68827631854947964872021-11-26T17:27:00.004+01:002021-11-26T17:27:17.959+01:00Homélie pour le 1e dimanche de l'Avent (C) - 28 novembre 2021<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2kxv7uBy2c2i3Clquc8aWf8QT3PlaOCh8QVKFB8OeHoHmGKZ4g3QzXJjm_hryFEyEef_7sZJERUD57lTewN2PSedTcKE44Vyc4vRWfKO6xJHvzbj_Ullasqcopxu_cautyCspaOlXL0ux/s2048/DSC_1471.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1371" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2kxv7uBy2c2i3Clquc8aWf8QT3PlaOCh8QVKFB8OeHoHmGKZ4g3QzXJjm_hryFEyEef_7sZJERUD57lTewN2PSedTcKE44Vyc4vRWfKO6xJHvzbj_Ullasqcopxu_cautyCspaOlXL0ux/s320/DSC_1471.JPG" width="214" /></span></a></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Jésus annonce des faits terrifiants, dignes d’un film-catastrophe ou de science-fiction. Ce que nous vivons correspond-il à ces apparentes prédictions ? Face aux défis du réchauffement climatique, on nous appelle à la raison, et il faut nous appeler à la raison pour essayer de maîtriser la destruction de la planète. On nous appelle à la résistance, et il faut nous appeler à la résistance pour que nous ne cédions pas à la peur. On nous appelle à la prudence, et il faut redoubler de prudence face à un virus qui voudrait revenir, une fois encore. Mais Jésus, nous l’entendions, ajoute : « Quand vous verrez tous ces événements, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche » (Lc 21,28). </div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Mais de quels événements parlent-ils au juste ? Faut-il les comprendre comme des signes ? Si ce sont des signes, cela veut dire qu’ils nous appellent à quelque chose. Ce qu’ils nous appellent à voir, c’est « le Fils de l’homme qui vient avec puissance et grande gloire » (Lc 21,27). Vous vous direz : mais si le Fils de l’homme vient avec « puissance et grande gloire », comment toutes ces choses-là peuvent-elles arriver ? Vous oubliez que le Fils de l’homme est déjà venu avec puissance et grande gloire, et cela ne l’a pas empêché de mourir sur la croix. Au contraire, c’est dans l’offrande qu’il a fait de sa vie que sa puissance et sa gloire se sont manifestées par la résurrection. Si le Fils de l’homme vient à nous à travers des épreuves diverses, c’est pour aiguiser notre foi, c’est pour solliciter de notre part un acte de confiance dans la fidélité de Dieu. Et emprunter le chemin qu’il a consenti à emprunter pour nous sauver.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Beaucoup de nos contemporains s’étonnent en se demandant : quelle terre allons-nous laisser à nos enfants ? D’autres sont saisis de peur en voyant comment des jeunes qu’ils connaissent ou qu’ils ont connus, ont pu être dévoyés vers un chemin de mort. Il n’en est pas ainsi pour nous, car notre confiance est dans celui qui vient : le Christ Jésus. Avec lui, nous pouvons traverser les ravins de la mort sans craindre aucun mal. Avec lui nous pouvons affronter les tempêtes et les ouragans sans péril. A ces événements qui marquent l’histoire des hommes à chaque génération, nous avons notre part, comme nos pères ont eu la leur et nos enfants auront la leur. Ils sont d’abord un appel à reconnaître le Christ qui vient au plus près des pauvres, des blessés, des victimes et leur permet de se remettre debout devant lui. Mais pour que nous puissions discerner cette présence du Christ dans les événements, il faut que notre esprit soit éveillé, vigilant, attentif. Car quand on ne fait attention à rien, ou qu’on ne regarde que soit, on finit par ne plus rien remarquer d’autre. L’Avent nous invite non à nous replier sur nous-mêmes mais à aller vers les autres. Pour cela, il faut que toujours, nous soyons en communion avec le Christ, pour sentir comment il est présent dans notre vie. Ce que j’ai évoqué de l’histoire des hommes rejoint l’expérience de chacun et chacune d’entre nous. Nous aussi, nous traversons nos tempêtes et nous portons nos blessures. Comment reconnaître la présence aimante de Dieu à travers les épreuves de notre vie si notre cœur n’est pas éveillé, si notre prière n’est pas permanente, durable, fidèle ? Si nous oublions de lever les yeux vers le Seigneur, comment reconnaître le Seigneur sur la terre ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Cette vigilance et cette prière auxquelles le Christ nous invite pour le reconnaître quand il vient, nous pouvons aussi les exercer les uns envers les autres, comme saint Paul le rappelle dans l’épître aux Thessaloniciens : « Entre vous, et à l’égard de tous les hommes, que le Seigneur vous donne un amour de plus en plus intense et débordant » (1 Th 3,12). Cette vigilance de l’esprit et cette attention du cœur transforment notre manière d’être les uns avec les autres, nous rendent plus fraternels, plus proches, plus aimants de chacun et de chacune.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">En ce temps où nous marchons vers Noël, que la lumière du Christ éclaire notre route et nous fasse sentir combien il est présent à travers les incohérences, les ruptures, les violences dont nous sommes témoins, combien « il vient avec puissance et grande gloire » (Lc 21,27). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-71083495186301959792021-11-19T17:50:00.003+01:002021-11-19T17:50:26.817+01:00Homélie pour la solennité du Christ, roi de l'univers (B) - 21 novembre 2021<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEix3QawbTx9WSP5K2JT4llinAyZZr01zIfEzpXHQgtK-sdzw9pO8otlTMJQEnoC3HA5Klxx9dS3kbwVJgtCPJDezZgzZncbUvFPvK_W7Rbe3ggscYt3IUVt76xBoZFTw6oXtH2W01KC5yrD/s4000/FREISING+-+Skt+Georg+-+26.07.2018+%252865%2529.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEix3QawbTx9WSP5K2JT4llinAyZZr01zIfEzpXHQgtK-sdzw9pO8otlTMJQEnoC3HA5Klxx9dS3kbwVJgtCPJDezZgzZncbUvFPvK_W7Rbe3ggscYt3IUVt76xBoZFTw6oXtH2W01KC5yrD/s320/FREISING+-+Skt+Georg+-+26.07.2018+%252865%2529.JPG" width="240" /></span></a></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Quel contraste n’y a-t-il pas entre la vision rapportée par le prophète Daniel et le récit de l’évangile ? D’un côté, la vision grandiose d’un Fils d’homme venant des nuées et établissant un règne sans fin, de l’autre un Fils d’homme, traduit devant le tribunal inique de ses semblables, sans armées et esseulé. Pourtant c’est bien du même Seigneur dont il s’agit. Car sa puissance et son royaume ne peuvent s’estimer à l’aulne de nos représentations. Il est heureux qu’en ce jour, qui marque la fin d’une année liturgique, et surtout qui oriente nos regards vers le « monde à venir » que nous confesserons tout à l’heure en disant la foi de l’Eglise, nous soyons ainsi contraints à ne pas faire du Seigneur, quand bien nous le reconnaissons comme « le premier-né des morts, le prince des rois de la terre » et le « Souverain de l’univers », un puissant de plus dans l’histoire de l’humanité.</span></div><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Dans l’évangile de ce jour, le Christ apparaît comme un roi, non celui que s’imaginent les hommes, qui gouverne en puissant, mais celui qui règne par la manière dont il rend témoignage à la vérité. Il en impose car sa puissance se dégage de sa faiblesse. Son unique trône sera celui de la croix dans laquelle toute l’humanité sera rassemblée. Ce Christ n’est pas venu imposer une idéologie, mais apporter de la lumière, rendre témoignage à la vérité. Suivre le Christ, être obéissant au Christ, c’est être fidèle à la vérité, c’est toujours chercher la vérité. Cette vérité n’est pas la production d’un tel ou d’un tel, le résultat de son désir de puissance et de domination. Cette vérité, vérité de l’Evangile, dépasse tous les courants de pensées, toutes les idéologies. Elle s’impose comme l’évidence de la vérité de Dieu. Vérité qui n’écrase pas mais qui rend libre, vérité qui ne fait pas souffrir mais remet debout. L’Eglise elle-même reçoit cette vérité comme le don le plus précieux qui lui est fait. Elle est en dépositaire au milieu des hommes. Toujours à réformer, toujours à convertir, sa mission est de préserver cette vérité dans sa pureté et la transmettre pour le salut de tous. Les chrétiens, ceux qui suivent Celui qui est venu rendre témoignage à la vérité, ont toujours le devoir de chercher la vérité et de ne pas se laisser séduire par ce qui est moins que la vérité, par ce qui est partiel et partial. Si nous cherchons la vérité, nous pouvons nous tromper, bien sûr - nous pouvons tomber, même sur le bon chemin - et en la cherchant il faut profiter de la sagesse et de l’expérience des autres, mais c’est finalement notre responsabilité de rester fidèle à la vérité elle-même.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">L’Église nous présente le Christ comme roi, non pour insister sur sa préférence en faveur d’un type de régime politique. L’Eglise emploie plutôt ce vocabulaire parce qu’elle le reçoit du langage biblique. C’est évidemment un titre très paradoxal. Si nous appelons Jésus « roi », c’est un roi qui n’assujettit pas son peuple mais qui les libère, qui ne s’impose pas à son autorité mais qui lave les pieds de ses disciples. La royauté de Jésus, son règne, dépassent cependant de loin tout ce que les systèmes politiques de ce monde pourraient nous en donner comme représentation. Et pourtant, Jésus règne bel et bien. Sa royauté n’est pas de ce monde. Son pouvoir, il le tient de Dieu, son Père ; les finalités de son action se trouvent dans le salut de l’humanité. En fait, quand Pilate lui demande : « Alors, tu es un roi ? », Jésus détourne la question, il change le vocabulaire. « C’est toi qui dit que je suis roi. Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Si la vérité était le fruit d’une majorité, la résultante d’un consensus, nous pourrions en changer au gré des modes ou des revirements de pensée. Or, la vérité, celle que le Christ nous révèle, ne souffre aucune dictature, ni celle d’un fanatisme de la peur, ni celle du relativisme qui gangrène notre société, qui voudrait nous faire croire que tout se vaut. Nous ne pouvons pas rester fidèles au Christ en ne restant pas fidèles à la vérité ; mais si, par contre, nous insistons pour suivre le chemin de la vérité, nous restons forcément fidèles au Christ, même sans le savoir, car le Christ est la vérité. Et cette vérité est notre vie. C’est elle qu’il nous fait chercher à tout prix, en ces jours troublés.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Michel STEINMETZ †</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8839136567770985959.post-21278219328021771822021-11-12T15:13:00.004+01:002021-11-12T15:13:43.695+01:00Homélie pour le 33ème dimanche du temp ordinaire (B) - 14 novembre 2021 <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjZgatTqRA8z9DBQbkUmYkxk-qOtn14QZbp-s63zquigMmzFBwiNnc5o9uenBpSeyozDEWhwr-TNLbDZAOqMeHV6Ng-lsnzwlKAnaYt3B6aqzbkaGpFy2kwykzEnwmRjGOrrhzaWBqCfAD/s2048/IMG_6280.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><img border="0" data-original-height="1554" data-original-width="2048" height="243" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjZgatTqRA8z9DBQbkUmYkxk-qOtn14QZbp-s63zquigMmzFBwiNnc5o9uenBpSeyozDEWhwr-TNLbDZAOqMeHV6Ng-lsnzwlKAnaYt3B6aqzbkaGpFy2kwykzEnwmRjGOrrhzaWBqCfAD/s320/IMG_6280.JPG" width="320" /></span></a></div><i><div style="text-align: justify;"><i><b><span style="font-family: helvetica;">Ouverture du jubilé pour le centenaire de la paroisse Saint-Maurice de Strasbourg </span></b></i></div></i><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Alors que nous célébrons aujourd’hui un insigne anniversaire, daté dans le temps des hommes, et que nous ouvrons un jubilé dont nous connaissons et le début et le terme, la perspective d’une sorte de prophétie datée qui permettrait de définir de combien de temps nous disposons se révèle exactement à l’inverse de la prédication évangélique « Personne ne le sait, pas même les anges, pas même le Fils, seul le Père le sait. » </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">L’apparition du Fils de l’Homme dans sa puissance et dans sa gloire, sera l’avènement en même temps que l’accomplissement d’un univers nouveau. Les signes cosmiques qui sont évoqués par l’évangéliste Marc : le soleil qui s’éteint, la lune qui perd de sa luminosité, les étoiles qui tombent du ciel, tous ces signes sont des symboles de la décrépitude de l’univers dans lequel nous vivons, plus que des manifestations extraordinaires qui marqueraient le moment précis de l’avènement. Ce que l’évangile nous dit, c’est que le monde tel que nous le connaissons, depuis ces espaces infinis des étoiles et des planètes jusqu’à la réalité très limitée de nos expériences quotidiennes, tout ce qui est contenu entre la terre et le ciel, tout ce qui fait l’univers réel de ce monde, est un monde marqué par la mort et qui finit par la mort. Il finit par la mort dans différents éléments ; il finira par la mort dans son ensemble ; il finit par la mort pour chacun d’entre nous. L’avènement du Christ vient signifier que cette mort n’est pas le dernier mot de l’histoire de l’humanité et de la création. Au moment où tout paraît se désintégrer, c’est à ce moment-là qu’on voit apparaître le Fils de l’Homme dans la gloire de sa puissance et dans sa luminosité. L’avènement du Christ marque donc à la fois la fin de ce monde et l’ouverture d’un monde nouveau. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Or, ce qui nous est indiqué par ce passage de saint Marc, c’est que l’avènement du Fils ne se laissera pas voir comme un événement de notre histoire humaine. Pour nous, l’événement se situe nécessairement à un jour du temps, à un lieu de l’espace, et il y a un avant et il y a un après. Ainsi connaissons-nous l’Incarnation du Christ : à un moment de l’histoire des hommes, en un lieu de la géographie humaine, nous datons sa mort, sa résurrection, sa montée auprès du Père et nous attendons son retour dans notre chronologie. Ce que l’Evangile nous suggère, c’est que cette chronologie n’est pas la chronologie de Dieu. Pour Lui, et c’est pourquoi seul le Père connaît le moment et personne de l’histoire humaine ne le connaît, la chronologie n’existe pas car Dieu est un éternel présent et non pas une durée éternelle. Dieu suscite la manifestation du Fils de l’Homme dans un moment unique, et c’est l’histoire humaine qui reçoit cette manifestation et qui la découvre dans la succession des époques et des histoires et des peuples et des pays et des siècles. Ainsi, nous sommes invités à comprendre que ce que nous vivons comme un événement futur est déjà une réalité pour Dieu. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">C’est à quoi nous conduit l’image du figuier pour comprendre le sens du temps. Quand vous voyez que le figuier commence à prendre des feuilles, vous savez que l’été s’annonce. Quand vous voyez se dérouler la chronologie de l’histoire humaine, ses usures, ses destructions, ses décrépitudes, les signes déjà inscrits dans la chair de chacun de nous que nous sommes voués à la mort, les signes de désintégration de l’univers, comment interprétez-vous cela ? L’interprétez-vous comme une vision désespérée du destin de l’humanité, ou au contraire comme le signe que l’été est proche, c’est-à-dire que le Christ est en train de revenir, qu’il est à nos portes. Cette certitude que la conception du délai n’est pas la même selon que nous nous plaçons à notre point de vue ou au point de vue de Dieu, aboutira à l’invitation que le Christ adressera à ses disciples de veiller et de prier puisque nous ne connaissons ni le jour ni l’heure. L’ignorance où la miséricorde de Dieu nous tient de savoir à quel moment les choses se passeront, n’est pas une source d’anxiété et de terreur, elle est au contraire le chemin pour découvrir que le Christ est à l’œuvre au cœur de l’histoire des hommes, développer en nos cœurs la confiance et nous tenir en éveil. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">C’est en ce sens que débute pour nous aujourd’hui ce jubilé, à la fois tourné vers la richesse d’un passé commun et vers les promesses d’un futur béni en Dieu. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">AMEN.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;">Michel STEINMETZ †</div></span><p></p><div style="text-align: justify;"><br /></div>Michel STEINMETZhttp://www.blogger.com/profile/16025989925600689958noreply@blogger.com0