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vendredi 15 mars 2019

Homélie du 2ème dimanche de Carême (C) - 17 mars 2019

Pierre, Jacques et Jean, les trois apôtres que Jésus entraîne sur la montagne pour y contempler sa gloire, seront aussi présents auprès de Jésus à Gethsémani pour le voir souffrir l’épreuve suprême de sa vie, le don qu’il fait par amour en s’en remettant à la volonté du Père. Sur la montagne de la transfiguration l’humanité du Christ est illuminée de la gloire du Père. A Gethsémani elle sera comme détruite, amoindrie, réduite à l’angoisse qui le saisira.
Dans les évangiles, la transfiguration se produit alors que Jésus vient d’annoncer les événements qui se produiront à Jérusalem : son arrestation, son procès, sa passion, sa mise à mort et de sa résurrection. Cette courte vision de la gloire de Jésus donnera peut-être aux disciples d’affronter la déchéance de Jésus lorsqu’ils en seront les témoins. Nous savons que cet espoir pédagogique du Christ a été inégalement satisfait. Il a fallu attendre non seulement la mort et la résurrection mais encore la Pentecôte pour que l’Esprit Saint donne vraiment aux apôtres de comprendre le sens des événements qu’ils avaient vécu avec Jésus.
C’est l’œuvre de Dieu d’ouvrir à la compréhension des évènements de Pâques et donc aussi au mystère de sa gloire. Alors que Moïse, obéissant à l’ordre du Seigneur d’offrir en sacrifice des animaux sur la montagne, attend tout le jour et que rien ne passe hormis les rapaces qui espèrent faire de ces carcasses leur pitance, il faut attendre le soir. Là une « mystérieuse torpeur » tombe sur lui et le sommeil l’emporte. C’est à ce moment-là, au cœur de « ténèbres épaisses », qu’un brasier fumant et une torche enflammée apparaissent. Par contre, sur une autre montagne cette fois, l’action de Dieu ne demeure pas cachée ou secrète. Des témoins, en l’occurrence Pierre, Jacques et Jean, vont être associés à la scène. « Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. »Bien que ce qu’ils verront n’engendrent pas immédiatement une connaissance plus parfaite de ce qu’ils auront à vivre dans les semaines à venir, elle  ouvrira leur cœur dans la lumière de Pâques. Que voient-ils ? Une étonnante proximité entre Jésus, Moïse et Elie. La Loi et les Prophètes encadrent ainsi leur dépassement dans la Loi nouvelle de l’Evangile. « Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem », précise l’évangéliste Luc. L’annonce des évènements qui surviendront leur donne un sens : celui de l’accomplissement du temps de Dieu. Ce que Moïse et Elie avaient annoncé et espéré, voilà que cela est en train de se réaliser. Pierre, lui, demande à pouvoir rester dans ce temps : «  Maître, il est bon que nous soyons ici ! ». Il ne comprend pas que cela est impossible. Car il faut aller jusqu’à Jérusalem pour que s’accomplisse l’Ecriture. Pourtant ce dont ils ont été témoins voudra les conforter dans le chemin qui reste à parcourir.
Cet épisode est une lumière et une indication dans notre cheminement vers la Pâque. C’est pourquoi nous l’entendons dans la liturgie de ce deuxième dimanche de Carême. A mesure que nous avancerons vers la célébration des jours Saints, nous allons être entraînés à partager avec le Christ les accusations qui seront portées contre lui, les souffrances qu’on lui infligera, la mort qu’il subira. Comment vivrons-nous ces instants particulièrement intenses ? Seul le regard de la foi permet de saisir qu’en Jésus s’accomplit vraiment l’Alliance qui a été conclue entre Dieu et Abraham, et que Dieu est fidèle au moment où son serviteur est livré aux hommes et semble soumis à l’impuissance de l’homme.
 
 
Nous ne pouvons demeurer avec Pierre, Jacques et Jean en nous confortant de cette splendide vision. Avec Jésus, nous devrons aller à Jérusalem pour y mourir avec lui dans l’espérance de ressusciter en Lui. Parce que nous savons que notre citoyenneté est au ciel, nous ne pouvons faire de nos appétits terrestres la finalité de notre vie. Nous voulons que nos corps deviennent aussi glorieux et resplendissants que celui de Jésus. Alors après avoir les yeux vers le ciel, nous allons redescendre de la montage et poursuivre la route.
 
 
AMEN.
                                                                                                                                                                                                                      
Michel Steinmetz

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