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vendredi 15 février 2019

Homélie du 6ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 17 février 2019

Paul s’étonne de la réaction de ses contemporains face à ce qui constitue le cœur de notre foi : « comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? ». Il va jusqu’à la preuve par l’absurde : si les morts ne ressuscitent pas, alors Jésus, lui non plus, n’est pas ressuscité. Donc, ce que nous proclamons chaque dimanche, ce que nous avons sur nos lèvres, ce que nous avons appris au catéchisme et ce que nous apprenons à nos enfants, serait une formidable supercherie vieille de plus de deux mille ans! Et nous y prendrions part ?
 
Dans une société post-moderne, largement relativiste, si nous avons le malheur d’affirmer que nous fondons notre foi de de manière claire en la résurrection de Jésus et sur la nôtre (1 Corinthiens 15, 12. 16-20), et non dans les à-peu-près et les mélanges incohérents du marché du spirituel, il est très probable que nous devenions la risée de beaucoup. Comment peuvent-ils seulement croire une chose tellement extraordinaire ? Oui, la réaction de moquerie est manifeste quand nous refusons de suivre un autre que Jésus, quand nous tenons à affirmer que c'est la foi en Jésus ressuscité qui nous mène quelque part.
 
Or notre foi en Christ n’est pas dissociable de notre foi en sa résurrection : nous ne pouvons nous revendiquer de lui, sans aller jusqu’à mettre notre confiance – notre foi – en sa résurrection. Ne pas aller jusque là reviendrait à ne pas croire en lui, en définitive. Et à nier notre propre résurrection comme devenant possible dans la participation à sa propre résurrection à lui, Jésus. Or, le Credo culmine en la proclamation de la résurrection des morts et en la vie éternelle. Et le très sérieux Catéchisme de l’Eglise catholique  affirme : « Croire en la résurrection des morts a été dès ses débuts un élément essentiel et constitutif de la foi chrétienne. "Une conviction des chrétiens : la résurrection des morts ; cette croyance nous fait vivre" »[1]. Le Catéchisme  convoque là l’affirmation de Tertullien.
 
Etre témoin du Christ, c’est être témoin de sa résurrection ; forts de cette foi, nous pouvons aussi espérer la nôtre, à sa suite. Voilà la leçon et la règle de foi que nous adresse Paul aujourd’hui. Voilà ce que nous serons invités à proclamer de tout notre cœur dans un instant. Certes, notre raison a sans doute du mal à tout comprendre, à tout saisir de la résurrection ; mais cela ne saurait en aucune sorte nous dispenser de croire. Comme nous ne pouvons mettre la main sur Dieu, car Il est toujours plus grand que ce que nous pouvons dire de Lui, nous ne pouvons avoir la prétention de tout vouloir comprendre. Il faudrait nous souvenir que la foi est de l’ordre du pari, tel que l’entend Pascal. Certes, je n’ai pas de preuve irréfutable, objective et scientifiquement démontrée, mais je suis invité à risquer l’aventure de la foi. Je n’ai d’ailleurs rien à perdre, si ce n’est de mourir à moi-même, à mon égoïsme, mais j’ai tout à gagner. L’éternité est à ma portée…
 
Notre foi, parce qu’elle est précisément foi entendue comme pari sur Dieu, doit, pour se fonder, s’appuyer sur les témoins de la Résurrection qu’ont été les Apôtres. Notre monde connaît, à tous niveaux, une véritable crise de confiance : on ne prête plus sa confiance aux médias, aux politiques, aux collègues de travail, voire même aux propres membres de sa famille… Aujourd’hui, pourtant, Paul nous exhorte à cette confiance première et fondamentale.  
 
Heureux serons-nous, si nous bâtissons notre vie sur la foi en Jésus, le Christ, le Vivant. Nous serons comme l’arbre planté au bord du ruisseau qui ne craint pas la sécheresse quand elle vient.
Et si, alors, nous risquions le pari de la confiance, le pari de la foi ? N’en serions-nous pas plus « heureux » que tous les autres, au sens où l’entend l’évangile ?
 
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz


[1] CEC, N° 991.

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