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vendredi 8 mai 2015

Homélie du 6ème dimanche de Pâques (B) - 10 mai 2015

Jésus dit à ses disciples « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. » Il dit aussi : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande ». C’est seulement en gardant les commandements de Jésus que nous demeurons dans son amour, que nous sommes ses amis. C’est une chose curieuse pour nous que d’envisager l’amour comme l’objet d’un commandement. Normalement, on ne se force pas à aimer. On aime ou on n’aime pas. Notre société insiste sur l’amour comme un sentiment évanescent, passager, limité à l’envie. Or le Christ présente l’amour comme le fruit d’une volonté : on se décide à aimer, et on s’y tient ! On s’en donne les moyens. Cet amour-là, celui de Dieu envers nous qui patiente et nous donne une chance, produit du fruit.
 
Il nous faut donc « demeurer » dans l’amour. Dans la vie nous apprenons que l’amour est important ; nous ne sommes pas faits pour être seuls dans la vie. C’est le message de la Genèse 2, où Dieu crée d’abord l’homme et puis remarque que ce n’est pas bon l’homme soit seul, et il crée la femme pour être le compagnon de l’homme. Il est bon de trouver quelqu’un dans la vie, un ami, quelqu’un à aimer et quelqu’un qui nous aime, quelqu’un à qui nous pouvons rester fidèles et qui peut également nous rester fidèle. L’amour instaure entre les êtres une relation. Dieu lui-même est relation : par amour, Il se révèle et se donne à nous.  L’amour nous est alors donné comme un commandement car, dans le monde, il instaure un nouvel ordre des choses, il transfigure les relations. L’amour d’un autre nous donne un point de repère dans ce monde, cela donne un sens à notre vie. Etre aimé, c’est devenir important pour quelqu’un, avoir du prix à ses yeux. Etre sans amour, c’est être perdu. Certains semblent pouvoir vivre sans amour, souvent ils nous apparaissent aussi comme desséchés.
 
Si l’amitié nous apparaît comme nécessaire, voire vitale, c’est l’amitié d’un de nos contemporains. Est-ce que nous avons vraiment besoin de demeurer dans l’amour de Jésus, d’être ses amis quand par ailleurs on comptabilise ses « amis » virtuels sur Facebook, ses « followers » sur Twitter ? Et qu’est-ce que cela veut dire d’être ami de Jésus ?
 
Etre ami de Jésus, c’est partager avec Lui ce qui L’unit à son Père. Pour reprendre l’expression de l’évangile de dimanche dernier, c’est être greffé à Lui comme le sarment au cep. Demeurer dans son amour, c’est faire l’expérience que c’est Lui qui nous as choisis. Il décide de nous aimer en premier, tels que nous sommes, et nous pouvons être sûrs qu’Il ne changera pas d’avis. Son amour devient donc un repère dans notre vie, quelque chose d’assuré à quoi nous pouvons nous raccrocher, tel un navire fermement amarré au port qui ne craindra pas la tempête. Jésus est le Verbe, la Parole de Dieu par laquelle tout est créé, y compris nous-mêmes. C’est lui, le sens de la création, le sens du monde dans lequel nous nous trouvons. C’est cet amour-là que Jésus nous offre et dans lequel il nous dit de rester. Si nous aimons humainement, notre amour ne nous défend pas contre un monde sans amour et sans sens ; ce n’est pas une solitude à deux. Il nous permet plutôt de voir qu’il y a un amour dans le monde, de voir et de vivre le sens du monde.
 
C’est pourquoi l’amour de Dieu, l’amour de Jésus, n’est pas une alternative à l’amour d’un autre. C’est l’amour d’un autre qui nous ouvre à l’amour de Dieu. Et c’est pourquoi dans l’évangile d’aujourd’hui Jésus, en disant à ses disciples de demeurer dans son amour, leur dit : « Aimez-vous les uns les autres ». Si nous ne savons pas nous aimer les uns les autres, nous ne comprendrons jamais l’amour de Dieu, et notre monde restera toujours un monde sans sens.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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