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mardi 30 décembre 2014

Homélie de la solennité de sainte Marie, Mère de Dieu - 1er janvier 2015



Frères et sœurs, vous vous souvenez sans doute encore tous de la théorie du fameux quotient intellectuel, le QI, qu’il fallait pouvoir mesurer pour apprécier la valeur d’une personne et son potentiel de réussite. Tout se situait au niveau de l’intelligence rationnelle de l’être humain.  Puis, peu à peu, des chercheurs se sont rendus compte que l’intelligence ne pouvait se suffire à elle-même mais qu’elle devait se combiner à une  autre dimension de notre humanité : nos émotions qui ont également leur siège au sein de notre cerveau.  Ainsi est née l’intelligence émotionnelle avec son QE: le quotient émotionnel.  Et depuis quelques années, certains scientifiques reconnaissent qu’il y a un troisième quotient à intégrer : il s’agit cette fois du quotient spirituel, le QS.  En effet, chaque être humain est en quête de sens et cherche à vivre en fonction de la raison d’être qu’il donne à sa vie.  Tout en reconnaissant, que pour certains, cette dernière s’inscrit dans quelque chose de plus grand que nous et que nous nommons Dieu. 
 
Dans la foi, la Vie nous a été confiée et nous avons chacune et chacun une destinée à accomplir à partir des choix que nous posons. Il a donc fallu tant d’années pour découvrir l’impact du QI, du QE et du QS dans nos existences alors qu’il aurait suffi de bien comprendre l’évangile que nous venons d’entendre. Nous appelons, pour notre part, cette destinée : une vocation. Elle est réponse à un appel que Dieu nous adresse personnellement et répond, non à la question : « quel est mon destin ? », mais bien : « à quoi Dieu m’appelle-t-il ? ».
 
" Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur », nous dit l’évangéliste Luc.  Face aux événements que nous traversons ou encore dont nous sommes parfois les témoins, nous sommes invités à utiliser en premier lieu notre raison pour comprendre ce qu’il nous arrive et surtout pour chercher à y donner sens.  Comment pouvons-nous grandir à partir de certaines expériences même si celles-ci sont pénibles voire douloureuses pour le corps et pour l’esprit ?  Nous utilisons notre intelligence rationnelle pour ne pas nous laisser dépasser par ce fléau contemporain qui est de chercher toujours plus d’émotionnel.  Inscrire les événements dans l’émotionnel pur, c’est tomber dans le piège de l’éphémère et du sensationnel. 
Mais comme le démontre Marie, le travail de mémoire ne peut suffire.  Il y a lieu de passer à une étape suivante, celle d’utiliser cette fois notre intelligence émotionnelle, c’est-à-dire d’inscrire tout événement dans les sentiments qui nous font grandir. Notre intelligence émotionnelle est là pour mettre dans nos vies une dose de douceur, une pointe de tendresse, une pincée de bienveillance,  une mesure d’affection véritable.  Utiliser notre intelligence émotionnelle nous incite ainsi à ne pas tomber dans ce sensationnalisme primaire et à être submergés par nos émotions.  Ici, c’est tout le contraire.  Notre intelligence émotionnelle va nous permettre de remettre de l’humanité au cœur d’un événement.  Il s’agit de tout ce travail de méditation qui va conduire à un changement intérieur en profondeur.    
Puis vient la troisième et dernière étape : vivre ce que nous avons à vivre dans notre cœur, c’est-à-dire atteindre cette sagesse du cœur en inscrivant l’événement dans l’Amour par excellence.  Nous cherchons cette fois à lui donner une dimension spirituelle.  L’évènement vécu puis médité devient à la fois une leçon de vie et une expérience spirituelle dans la foi en Dieu.
 
A l’exemple de Marie, Mère de Dieu, nous sommes priés à notre tour de méditer en nous, à la lumière de la Parole de Dieu, les évènements de notre vie. C’est ainsi que ce matin, en ce premier jour de l’année civile,   nous allons considérer les moments passés et envisager ceux à venir. Nous ne le faisons pas en les évaluant avec des quotients. Ce serait nous prendre pour une norme. Nous les plaçons dans la lumière de l’Evangile. Nous pouvons contempler combien ils ont pris, ou pas, du relief ; comment, ou pas, ils ont réfléchi la Lumière de Dieu ; ce qu’ils ont produit, ou pas, en nous de grâce. Et nous demanderons à la sainte Mère de Dieu, notre mère, d’ouvrir notre cœur.
 
Michel STEINMETZ

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