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vendredi 6 décembre 2013

Homélie du 2ème dimanche de l'Avent (A) - 8 décembre 2013

Si Isaïe nous plonge dans un monde de bonheur et de paix, un monde où le loup et l’agneau font bon ménage, où le bébé joue sur le nid de la vipère, c’est qu’il pressent un autre monde, un monde nouveau, un monde à construire. Au contraire, Jean baptiste nous décrit un monde terrifiant et semble « nous inviter à fuir la colère qui vient ». Il nous ramène en plein dans la dure réalité de la vie. Mais les deux prophètes nous invitent à nous tourner vers l’avenir d’espérance car le Seigneur vient, Il est proche ! Si le temps de l’Avent est le temps d’attente, nous devons nous interroger en vérité : « qu’attendons-nous ? »

Nous sommes portés à espérer « le prince de la paix, ce rameau de justice », dont parle le prophète Isaïe, ce messie qui apportera enfin « la paix et le bonheur à tous les hommes ». Nous ne pouvons, dans note attente, rester à cet angélisme un peu niais. L’évangile de ce jour reste une vigoureuse interpellation pour la conversion ! Nous ne pouvons l’éliminer d’un revers de main : il nous redit cette autre face du jugement qui nécessite des décisions courageuses et des choix décisifs car le Seigneur est proche. Si nous souhaitons que nos rêves d’un monde meilleur où règneraient l’harmonie, la paix et la justice, deviennent réalité aujourd’hui et maintenant dans notre société, « il faut nous convertir et produire du fruit ». Il y a urgence, le Seigneur vient ! Il faut donc un effort permanent pour changer de cap ou le retrouver !
Oui le Seigneur est proche : « préparez donc le chemin du Seigneur ». Que faire concrètement ? Dans nos vies, n’y a-t-il pas des chemins que nous ne distinguons plus ? Le chemin de la prière qu’on a laissé s’ensabler ? Le chemin du renoncement dont nous avons perdu les repères ? Le chemin de l’attention aux autres, aux plus démunis, qui souvent ne nous intéresse plus ? Le chemin de l’engagement pour la justice et la paix ?
Vivre l’Avent, ce n’est pas attendre les bras croisés que descende du ciel un monde merveilleux, un monde nouveau. C’est au contraire se souvenir que le Royaume de Dieu est déjà là et qu’il a besoin de moi pour grandir. D’où la nécessité d’une conversion personnelle et collective.

Le chantier est considérable : préparer le chemin du Seigneur, aplanir sa route, et, pour ce faire, produire du fruit et du bon grain. Ce temps de l’Avent ne doit donc pas nous faire oublier l’urgence de la mission au quotidien, là où nous sommes. Car le chemin du Seigneur passe partout où vivent des enfants, des femmes, des hommes, partout où sa parole ne peut encore être suffisamment entendue, partout où persistent des comportements opposés à son amour. Jésus a besoin de trouver un chemin par lequel il puisse entrer dans nos vies. L’Avent nous invite à déblayer les chemins que Jésus doit emprunter si nous souhaitons qu’il renaisse en nos vies.
Pourquoi ne pas discerner ce qui est le plus important ? Ne serait-ce pas aplanir les routes défoncées ? Réfléchir pour discerner l’essentiel de l’accessoire ? Partager, réfléchir en famille, en équipe au sens de notre vie, à nos priorités, à notre échelle de valeurs, aux choix que nous pourrons faire pour éviter de nous embourber dans des comportements mesquins et même néfastes. Et la prière ! Ma prière, la prière en communauté... Cette prière qui va m’aider à reconnaître le Seigneur à l’œuvre dans le cœur de l’homme. Elle va m’aider à m’éclaircir les yeux pour que je pose d’avantage sur les autres et sur les événements le regard de Dieu lui-même. Elle me permet de croire en l’autre, de croire au meilleur de moi-même, et surtout de me rebrancher sans cesse sur Dieu.

« Préparez le chemin au Seigneur, rendez droits ses sentiers ». La voix du Baptiste entendue jadis par ceux et celles qui cherchaient un sens à leur vie, retentit encore aujourd’hui à nos oreilles. Laissons-nous provoquer par ses paroles ! Car c’est à partir de chacun de nous que commence le monde nouveau.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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