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mardi 24 décembre 2013

Homélie de la messe de la nuit de la Nativité du Seigneur - 25 décembre 2013

Je vais vous faire une confidence. Je suis frappé, et de plus en plus, par les nombreuses personnes qui me confient ne plus prendre goût à Noël, qui n’arrivent plus à se mettre dans l’ambiance ou se réjouir des préparatifs. Peut-être en faites-vous-même partie. Pourquoi ? Certaines me font part de l’absence d’enfants – ils ont grandi – et de leurs yeux émerveillés ; d’autres souffrent d’une avalanche prématurée de lumières et d’artifices commerciaux. Quel dommage ! Parce que Noël vient l’emporter sur le pessimisme et le fatalisme. Et voici la raison de notre espérance : Dieu est avec nous et Dieu a encore confiance en nous !

Dieu a voulu partager notre condition humaine au point de se faire un avec nous en la personne de Jésus, vrai homme et vrai Dieu. Mais il y a quelque chose d’encore plus surprenant. La présence de Dieu au milieu de l’humanité ne s’est pas réalisée dans un monde idéal, idyllique, mais dans ce monde réel, marqué par beaucoup de choses bonnes et mauvaises, marqué par des divisions, par la méchanceté, la pauvreté, par des tyrannies et des guerres. Il a choisi d’habiter notre histoire telle qu’elle est, avec tout le poids de ses limites et de ses drames. Dieu a certes préparé l’humanité à s’habituer à lui. Le temps de l’Avent nous l’a rappelé à travers la voix des prophètes jusqu’à Jean-Baptiste. Depuis Abraham et Moïse, la peuple élu a pu l’apprivoiser dans l’Alliance. Mais Dieu aurait encore pu attendre ; il aurait pu vouloir une humanité parfaitement digne de lui. Rien de tout cela. Il a décidé que les temps étaient venus. Il est bien le Dieu-avec-nous ; Jésus est Dieu-avec-nous. Vous croyez en cela ? Faisons ensemble cette profession : Jésus est Dieu-avec-nous ! Jésus est Dieu-avec-nous, depuis toujours et pour toujours avec nous, dans les souffrances et dans les douleurs de l’histoire, même dans nos manques d’entrain et notre lassitude.

De là le grand « cadeau » de l’Enfant de Bethléem : une énergie spirituelle, une énergie qui nous aide à ne pas nous enfoncer dans nos fatigues, dans nos désespoirs, dans nos tristesses, parce que c’est une énergie qui réchauffe et transforme le cœur. La naissance de Jésus nous apporte en effet la bonne nouvelle que nous sommes aimés de Dieu immensément et personnellement ! Peut-être cette énergie spirituelle de Noël s’accueille difficilement dans le bruit et l’agitation du monde. Je me demande si les bergers de Bethléem avaient été angoissés par l’achat des cadeaux et le menu du réveillon, auraient-ils prêtés attention au chant des anges ? Au contraire, au cœur de la nuit, affairés simplement à leur tâche de bergers, ils étaient disposés à entendre l’annonce de la bonne nouvelle. Le silence n’avait rien pour eux de pesant ou d’angoissant : il était la condition de l’écoute, il était rempli de la Présence divine.

Quelles conséquences pouvons-nous en tirer ? Il me semble tout d’abord que si nous voulons faire de ce Noël celui de l’accueil pour nous et en nous du Fils de Dieu, il nous faut nous mettre dans l’attitude des bergers. Qu’est-ce à dire ? Il faut être fidèle à ce que nous avons à faire, sans nous disperser, sans rêver à toujours plus et mieux. Vous êtes époux ou épouse, père ou mère de famille ? Soyez-le pleinement et totalement, en y trouvant toute votre joie. Vous êtes engagés dans la société ? Soyez-le non pour vous glorifier ou pour espérer une reconnaissance, mais dans la seule joie de savoir que ce que vous donnez produit de la joie. Ensuite, accueillez le silence. Celui, de temps à autre, qui est absence de bruit ; mais surtout celui qui est assimilable à la paix du cœur. Ainsi que votre cœur, votre âme, ne soit pas en perpétuelle effervescence qui vous disperserait ! Cette agitation est l’œuvre du Malin. Au contraire, recherchez le silence qui permet à Dieu de vous parler. Quand vous y serez parvenus, joyeux, vous pourrez vous dire que Dieu demeure chez vous.

Au tout premier Noël, une nouvelle source de joie s’est ouverte pour toute la famille humaine : un enfant nous est né, un enfant nous est donné, pour nous éveiller, nous faire naître à une nouvelle façon de vivre. Celle de Dieu avec nous, celle dont nous sommes capables avec lui, en lui et par lui. Car la joie vient de la vie, joie nouvelle de vie nouvelle.

AMEN.

Michel STEINMETZ †



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