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vendredi 3 juin 2011

Homélie du 5ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 6 février 2011

Quoiqu’il en soit du bien-fondé des régimes, on dira ce qu’on veut, sans sel, ce n’est vraiment pas bon ! Et dans les aliments, c’est comme dans la vie, quand il en manque, cela se sent, cela se goûte. Du sel, il n’en faut pas beaucoup. Juste assez pour l’assaisonnement. A raison alors, Jésus nous dit : « Vous êtes le sel de la terre […] Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-14). Cela ne peut être caché. Jésus ne dit pas que nous avons à devenir sel et lumière pour le monde ; il emploie le présent « vous êtes ». C’est là un état de fait.
Nous sommes donc, d’après le Fils de Dieu, le sel de la terre. Etonnante analogie. C’est peut-être l’indication d’une direction à suivre, d’une tâche à accomplir, voire d’une responsabilité à vivre. En étant le sel de la terre, nous prenons conscience qu’avec nos moyens, aussi fragiles soient-ils, nous pouvons faire de grandes choses. Le sel ne se suffit pas à lui-même, il peut remplir différentes fonctions. En fait, il accompagne toujours. Il en est également pour tout être humain, pour tout croyant. Si notre foi en Dieu est vraie, si elle donne sens à nos existences, si elle donne du goût à notre vie alors nous ne pouvons plus la garder pour nous. Une foi cachée, par définition, se meurt.
Nos bonnes paroles ne suffiront pas, il sera vain de répéter sans cesse : « Seigneur, Seigneur ! » pour avoir part à la vie éternelle. Sans doute, nous faut-il offrir le bon exemple. Mais prenons garde à ne pas faire de cet évangile un texte moralisateur : il faudrait enchaîner les bonnes actions, les « BA », les capitaliser pour paraître devant Dieu riche de nos bonnes œuvres. La logique de l’évangile est tout autre.

I.- La saveur du ciel sur la terre

Aujourd’hui, le Christ insiste : vous êtes le sel de la terre ou en d’autres mots : vous êtes le « ciel » de la terre c’est-à-dire que Dieu fait de chacune et chacun de nous des messagers de sa Parole. Nous sommes ses représentants sur cette terre, c’est pourquoi nous pouvons nous reconnaître comme étant ce Ciel de la terre. Sans nous, Dieu ne peut plus se transmettre, se faire connaître. Il a besoin de nous. Baptisés dans l’Esprit Saint, nous avons ce bonheur et cette joie d’offrir à celles et ceux que nous croisons ce qui nous fait vivre au plus profond. Cela ne peut pas se faire de n’importe quelle manière. Nous ne sommes pas là pour transmettre un savoir, une connaissance livresque.
Notre mission divine est de partager cette saveur de la foi. Nous l’apprécions tellement, que nous souhaitons que d’autres puissent également la découvrir et surtout en vivre. Croire en Dieu, n’est pas de l’ordre de l’obligation. Non, croire en Dieu est la conséquence d’un choix heureux. Il nous comble de sa présence mystérieuse. Par l’expérience propre de notre foi, nous avons pris conscience que Dieu appelait chacune et chacun de nous à la vie, à l’abondance de la vie. Il nous convoque à vivre pleinement chaque instant offert. Et cela se fait dans la contagion.

II.- Une saveur contagieuse

Mais sommes-nous vraiment des contagieux de Dieu ? Sommes-nous réellement cette lumière du monde ? Eclairons-nous dans la douceur de nos vies celles et ceux de qui nous nous faisons proches ? Nos actes, nos paroles et nos gestes illuminent-ils nos existences d’une telle beauté que cette lumière arrive à se propager de manière naturelle autour de nous ? Peut-être pas tous les jours lorsque nous sommes pris dans le tourment du temps, mais telle est pourtant notre vocation.
Aujourd’hui encore, le Christ nous fait une déclaration en nous rappelant ces mots : « vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ». Telle est notre tâche, telle est notre mission. Donner du goût à la vie, rayonner de cette joie intérieure qui nous façonne. Et lorsque nous y parvenons, nous pouvons alors nous redire : oui vraiment, nous sommes le ciel de la terre.

Tu es sel de la terre et lumière du monde parce que Dieu t’a choisi. Il te fait grâce. Tu n’as rien à revendiquer car Dieu t’aime gratuitement. Avant de vouloir être toi-même sel et lumière, accepte que Dieu soit pour toi saveur dans ta vie et obstacle aux ténèbres. Alors, naturellement, sans même y réfléchir, tu ne pourras être à ton tour que sel et lumière pour ceux qui t’entourent. Tu seras ce que tu auras reçu de Dieu !
« Que votre lumière brille devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux (Mt 5, 16). »

AMEN.

Michel Steinmetz †

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