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samedi 8 mai 2010

Homélie du 4ème dimanche de Pâques (C) - 25 avril 2010

Aussi bien les Actes des Apôtres que Jésus dans l’évangile de Jean s’adressent aux Juifs. En quoi sommes-nous finalement concernés, nous qui sommes croyants, nous qui sommes les disciples du Christ ? Eh bien, pourtant, c’est la part de nous-mêmes qui reste fermée à la voix du Christ, celle qui demeure sous l’emprise du péché. A eux, comme à nous, cette Parole est aujourd’hui adressée.

I.- « Tous ceux que Dieu avait préparés pour la vie éternelle devinrent croyants ».

En nous délivrant le récit des premiers instants de la communauté chrétienne après la résurrection de Jésus, le livre des Actes des Apôtres raconte comment se répand la Bonne Nouvelle dans tout le bassin méditerranéen. Cette expansion, cependant, connaît de réelles difficultés, rencontre de vives oppositions. Bref, sa réception n’est pas si facile que cela. Pour que la foi s’implante, nous découvrons combien est déterminant le terreau qui l’accueille, les prédispositions qu’elle exige. Ainsi, lors de la prédication de Paul et de Barnabé à Antioche, certains adhèrent spontanément et avec enthousiasme au message évangélique alors que d’autres le rejettent. Scission et tension au sein de la communauté juive d’alors. Stupeur et fureur de certains. L’annonce de la Parole de Dieu fédère ; elle divise aussi. Car elle est exigeante. Elle suppose plus qu’ouverture d’esprit une ouverture aussi et une largesse du cœur.
Alors qu’aujourd’hui nous sommes en droit de nous interroger sur l’annonce et la transmission de la foi autour de nous, et surtout à destination des plus jeunes, le livre des Actes rappelle l’importance de ce terreau d’accueil.
Avons-nous à cœur de travailler à cultiver pour nous-mêmes et pour les autres cette ouverture d’esprit et de cœur qui nous fera découvrir ou redécouvrir la Parole de Dieu comme Bonne Nouvelle. Bonne Nouvelle dérangeante et déroutante parfois, exigeante souvent, libérante toujours.

II.- « L’Agneau sera leur Pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de la vie ».

Si la foi demande que nous lui préparions un terreau d’accueil favorable, que nous travaillions à la modalité de sa croissance, à l’instar dont un terrain est préparé, nivelé, viabilisé pour y recevoir les fondations d’une demeure solide qui résistera aux assauts du temps, nous ne pouvons et nous ne devons compter sur nos propres forces. Trop souvent, me semble-t-il, nous croyons que tout est remis en nos mains, livré au pouvoir de nos forces si faibles et si limitées. Et la foi devient une aventure impossible, destinée peut-être à de rares héros dont nous ne serions pas.
Je suis toujours pris en défaut, toujours en-deçà de ce que le Christ attend de moi. Au point que survient la tentation de ne plus faire aucun effort et de tout lâcher. Bref, la foi serait trop exigeante et disproportionnée par rapport à mes moyens. C’est singulièrement oublier combien le Christ est à mes côtés sur ce chemin et combien il ne cesse de m’y accompagner. Tout n’est pas de notre ressort. Le Christ victorieux, ressuscité, nous précède. Il ouvre la voie et nous appelle à le suivre. C’est lui, l’Agneau, dont parle le livre de l’Apocalypse.
Pour marcher à sa suite, il faut accepter de réentendre la Parole, sa Parole comme celle qui apporte un vent nouveau, un air frais, au cœur de notre quotidien. En quoi j’accepte de me voir changé, renouvelé ?

III.- « Jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main ».

Ce Christ, Bonne Nouvelle de Dieu pour nous, c’est l’Agneau qui s’offre pour nous afin que nous allions sur ses traces. C’est aussi le Pasteur, c’est-à-dire celui qui veille sur son troupeau, le rassure, le guide, l’encourage. Jésus s’adresse, dans l’évangile de Jean, aux Juifs et il cherche à ouvrir leur cœur à la Bonne Nouvelle dont il est porteur. Il se présente lui-même comme un pasteur, un berger. Un pasteur tellement proche, attentionné et soucieux de son troupeau qu’il connaît chacun par son nom, personnellement (citer ici le nom des enfants). Chacun, chacune, il nous appelle : « suis-moi ! ».
Les brebis suivent leur pasteur : « jamais elles ne périront ». « Je leur donne la vie éternelle ». Voilà le beau but de la vie chrétienne : la vie éternelle ! Voilà ce vers où le Christ désire nous guider. Plus nous seront proches de lui, plus nous serons ses intimes, plus nous serons un avec lui dans le Père.

La vie de foi ne consiste jamais à faire du sur-place au risque de se retrouver coupé du reste du troupeau qui marche à la suite du bon Pasteur. La foi nous fait continuellement aller de l’avant ! Elle nous fait rester jeunes, ouverts de cœur et d’esprit. C’est là notre vocation première.

AMEN.

Michel Steinmetz †

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