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vendredi 27 novembre 2020

Homélie pour le 1er dimanche de l'Avent (B) - 29 novembre 2020

Pendant les semaines qui viennent, nous allons nous préparer à célébrer la nativité du Christ, la venue du Fils de Dieu parmi les hommes. Ce temps de préparation, que l’on appelle l’avent, est un temps pour éveiller notre attention, pour ouvrir nos esprits et nos cœurs, pour ne pas manquer le passage du Christ. Ce que la liturgie veut nous faire comprendre, c’est que cette venue du Fils de Dieu dans l’humanité, qui s’est accomplie à Bethléem à un moment de l’histoire, continue de s’accomplir. Jusqu’à la fin des temps le Seigneur vient. Il vient croiser les routes des hommes, il vient parler aux cœurs des hommes, il vient donner des signes de sa présence.

On demande parfois ce que cela veut dire que d’être chrétien. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Avec peut-être un peu d’envie des chrétiens observent d’autres croyants, d’autres religions, et il leur semble qu’ils « savent » mieux ce qu’il faut faire. Ils disposent de consignes précises, qu’ils suivent ou qu’ils ne suivent pas, mais qui leur donnent exactement un mode d’emploi ! Les chrétiens seraient-ils à la traîne ? Leur fois pas assez prescriptive ? En fait, le Christ a toujours dit ce qu’il fallait faire, mais il l’a toujours dit de telle façon qu’il laissait la place à la liberté humaine pour entendre sa parole et pour y répondre. Ainsi, former des chrétiens, ce n’est pas leur inculquer un catalogue d’obligations, c’est éveiller leur liberté, les rendre capables d’entendre ce que le Christ dit et de comprendre comment chacune et chacun d’entre nous peut et doit mettre en pratique la parole du Christ. Les chrétiens ne sont ni des idiots par nature, ni des citoyens irresponsables comme les pouvoirs publics le laissent supposer ces derniers jours. 


Etre chrétien, c’est bien être éveillé, vigilant, attentif à cette présence de Dieu dans le monde, capable de s’émerveiller de ce qu’il fait à travers l’histoire des hommes, de reconnaître comment son amour ouvre des chemins inconnus à la générosité humaine, de reconnaître le dévouement de tant d’hommes et de femmes qui acceptent de renoncer à beaucoup de confort et d’avantages pour se mettre au service des hommes, et reconnaître dans ce service des autres un signe de l’amour pour les hommes. Il est plus facile de détourner la tête, de faire comme si on ne voyait pas. L’amour de Dieu répandu en nos cœurs par le don de l’Esprit Saint ne fait pas de nous des aveugles, il fait de nous des gens qui voient clair. Il ne fait pas de nous des indifférents à la misère du monde, il fait de nous des gens qui prennent part aux espoirs, aux souffrances, aux attentes de leurs frères. Être vigilants et attentifs à ce que Dieu veut nous dire.


Nous sommes invités à éveiller notre vie à la visite de Dieu. Nous sommes invités à ouvrir nos cœurs à la parole de Dieu. Nous sommes invités à ouvrir nos maisons à la visite de Dieu. Cela signifie que nous sommes invités à ouvrir nos cœurs à la rencontre de nos frères, à ouvrir nos maisons à l’accueil de nos frères. Veillez et priez, tel est le leitmotiv qui nous est donné en ce début du temps de l’Avent pour éclairer le chemin que nous avons à parcourir. 


Ce chemin de vigilance, d’attention et d’ouverture, n’est pas simplement imaginaire. Il est le fruit de ce qui a déjà été réalisé. Comme Paul le dit aux Corinthiens : « Dieu nous a donné la grâce dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu » (1 Co 1,4-5). Il ne s’agit donc pas de découvrir quelque chose que nous ignorerions, il ne s’agit pas d’entrer dans une sorte d’aventure pour découvrir l’inconnu, il s’agit de revenir, de retourner notre cœur, de retourner notre vie pour reprendre le goût des grâces reçues. Le témoignage rendu au Christ s’est établi fermement parmi vous, aucun don de grâce ne vous manque. Nous avons tout ce qui est nécessaire pour vivre ce temps comme un temps de l’accomplissement. 


Être chrétien, c’est répondre par ma parole à la parole que Dieu adresse aux hommes. Ma parole, elle s’exprime dans la prière, la prière solitaire, la prière commune, elle s’exprime dans mon action, les gestes de charité, de service, d’attention aux autres, qui sont la marque distinctive du chrétien en ce monde.


AMEN.

Michel STEINMETZ †  


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