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vendredi 17 janvier 2020

Homélie du 2ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 19 janvier 2020

Nous voici à nouveau, ce dimanche, sur les bords du Jourdain. Jésus vient d’être baptisé et Jean rend ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit  descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. » C’est sans doute ce qui explique que Jésus peut être désigné comme l’Agneau de Dieu qui porte sur lui tout le péché du monde. Pensez-y un instant : imaginez la somme de nos péchés, celles de tous les hommes et de toutes les femmes, de tous les coins du monde et de toutes les époques. Il y a là quelque chose d’abyssal. Qui pourrait ainsi prendre cela sur lui, s’en charger, sans en être englouti ? Déjà que nous avons du mal à vivre avec le poids de nos propres manquements…
 
Les enfants aiment faire des expériences pour découvrir le monde et mieux le comprendre. Nous avons été nous-mêmes des enfants. Prenons une bouteille vide. Mettons-y quelques petits cailloux, du sable et remplissons-la d’eau. Prenons une deuxième bouteille vide, elle aussi, et remplissons-la pareillement. Nous nous apercevrons bien évidemment que cette deuxième bouteille peut contenir bien plus d’eau. Ainsi Jésus, vide de tout péché, est tout entier rempli d’Esprit-Saint, là où nous peinons à lui faire de la place. A son baptême, Jésus se manifeste, pas seulement à Jean, comme celui sur qui réside en plénitude l’Esprit-Saint. Voilà pourquoi aussi il peut prendre sur lui le fardeau du péché du monde.
 
Nous comprenons que Jésus, lesté par le poids du péché du monde qu’il prend sur lui, est englouti dans les eaux du baptême. Pourtant, il en ressort. Sa remontée annonce déjà sa victoire, la victoire pascale. « Tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! » (Mi 7, 19). Sur le Golgotha, devant l’Agneau immolé, il n’y a qu’un larron qui saura dire : « Pour nous c’est juste […]. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » (Lc 23, 41). Le Christ n’a rien fait de mal, mais il a assumé le mal pour nous en défaire. Il est significatif qu’au tout début du temps ordinaire la liturgie de l’Eglise propose à notre méditation ce passage de l’Evangile de Jean. Jésus y apparaît comme l’Envoyé de Dieu. Digne et droit, s’avance vers le monde ; il sort d’une vie cachée pour témoigner de la bonté de son Père.
 
Jean, en présentant à tous Jésus comme cet Agneau de Dieu, fait acte de foi. Il confesse que devant l’envoyé de Dieu il convient de s’effacer. La seule venue de Jésus vers lui provoque cette foi. « Oui, j’ai vu et je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » Le baptême par Jean n’était qu’un rite : un appel à la conversion, le signe d’une vie donnée à Dieu dans la pureté. En Jésus, le baptême dans l’Esprit de Dieu plonge en Dieu. Il est participation à la vie de Dieu. « L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint ». Seul Dieu, en son Fils Jésus, peut faire ce don-là. Il est don de lui-même. Saint Paul le rappelait : cette libéralité de Dieu nous vaut d’être sanctifiés, c’est-à-dire ‘rendus saints’ dans le Christ Jésus, nous qui avons été appelés son peuple saint.
 
Le psaume 39, en réponse à la première lecture, était particulièrement éclairant sur ce point. L’offrande de Jésus n’est pas l’acceptation contre son gré d’une volonté du Père. Dieu ne prend plaisir à aucun sacrifice. Il donne la capacité à entendre sa voix. Voici qu’aujourd’hui le Fils bien-aimé prend à son compte les paroles du psaume : « Dans ma bouche, le Seigneur a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu. Tu ne demandais ni holocauste, ni victime, alors j’ai dit : ‘Voici, je viens !’ ». C’est encore lui qui parle, en reprenant les mots d’Isaïe : « Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. » Par le baptême d’eau et d’Esprit, ne nous sommes pas enfants d’un même Père ? Ne sommes-nous pas donc frères dans le Seigneur et avec lui ? Si le Christ s’applique à lui-même la phrase du prophète, combien nous rejoint-elle aussi ! Alors, j’ose vous le redire, à vous tous et à chacun en particulier : oui, tu as du prix aux yeux du Seigneur, ton Dieu est ta force ! Puissions-nous, ensemble, en réponse et avec Jésus, dire : Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté !
 
AMEN.
 
   Michel Steinmetz

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