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mardi 31 décembre 2019

Homélie des premières vêpres de la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu - 31 décembre 2019


« Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme, il a été sujet de la Loi juive pour racheter ceux qui étaient sujets de la Loi et pour faire de nous des fils. » (Ga 4, 4-5)
 
Nous sommes à un moment particulier de l'année. In lumine anni iam occurente, dans la lumière de l’année désormais déclinante, nous chrétiens, nous ne voulons pas vivre ces heures comme celles d’une déchéance imposée par la fugacité du temps. Nous nous tenons là, confortés par la Parole du Seigneur que « les temps sont accomplis », ainsi que l’exprime la brillante concision de l’apôtre Paul.

 
Alors qu’à minuit, nous changerons de millésime, passant de 2019 à 2020, nous ne pourrons pas nous lamenter qu’une année de plus s’achève. Certes, tempus fugit, comme disaient les Latins (le temps fuit), mais la manière de compter nos années se fait en référence à l’Incarnation même du Fils de Dieu. C’est donc dans cette grâce que nous demeurerons plongés, celle de l’Emmanuel, né d’une femme, sujet de la loi juive pour nous racheter. Dieu désormais décidant d’habiter le temps des hommes par sa présence. Et c’est ce que nous fait vivre et célébrer cette Octave de Noël qui s’achèvera demain avec la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu.


Et c’est encore ces jours de fête, ceux de l’Octave, le prolongement même de Noël, qui nous permettent ainsi de glisser d’une année à l’autre sans sortir de cette grâce de la proximité divine. « Jésus est la nouveauté au milieu de ce vieux monde, et qu’il est venu guérir et reconstruire pour ramener nos vies et le monde à leur splendeur originelle. » (Pape François, Admirabile signum, Rome, 2019, 4) C’est ce Seigneur qui irradie depuis plus de deux mille ans la vie d’un monde qui, sans lui, irait irrémédiablement à sa perte. Et c’est bien quand il s’éloigne de Lui que nous sentons notre monde en danger : quand il ne respecte pas la Création, quand les hommes décident de préférer la violence au dialogue, quand en son nom des esprits fragiles et innocents peuvent être abusés. A ces moments-là de l’Histoire, nous percevons la folie de penser une société dont on viendrait à évacuer Dieu, lui demandant de prendre la porte. Or Il est la porte de l’Histoire car, en passant en Lui, le sens des choses et des existences se révèle.


 
Ce soir, nous allons faire œuvre d’introspection en confiant au Seigneur ce qu’a été cette année, pour nous, pour l’Eglise et pour le monde. Nous allons lui confier les besoins de l’humanité entière en nous souvenant notamment de ceux et celles qui sont les plus pauvres et dont la dignité est la plus atteinte, nous souvenant que ce sont ceux-là qui, dans la nuit de Noël, ont été les premiers à se mettre en route avec leurs troupeaux, pour vénérer ce Dieu, frêle comme eux, né dans une mangeoire. Et au cœur de cette œuvre de prière, nous penserons aussi aux nombreuses fois où la nuit obscurcit notre vie. « Eh bien, même dans ces moments-là, Dieu ne nous laisse pas seuls, mais il se rend présent pour répondre aux questions décisives concernant le sens de notre existence : Qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? Pourquoi suis-je né à cette époque ? Pourquoi est-ce que j’aime ? Pourquoi est-ce que je souffre ? Pourquoi vais-je mourir ? Pour répondre à ces questions, Dieu s’est fait homme. Sa proximité apporte la lumière là où il y a les ténèbres et illumine ceux qui traversent l’obscurité profonde de la souffrance (cf. Lc 1, 79) » (Pape François, Admirabile signum, Rome, 2019, 4).

 
D'une année à l’autre, d’un jour à l’autre, nous voulons demeurer dans cette lumière éternelle de la Nativité. Et nous demandons à Dieu, par l’intercession aimante de sa Mère, la Vierge Marie, de nous y garder !

 

 
AMEN.

 
Michel STEINMETZ †


 
 
 

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