A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

vendredi 6 décembre 2019

Homélie du 2ème dimanche de l'Avent (A) - 8 décembre 2019

« Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. » (Is 11, 3-4)
Qui ne rêve pas de cela ? Car nous savons le poids de la dictature des jugements faciles, des médisances, du travail de sape. Nous pouvons en être les victimes, y compris au sein de nos communautés chrétiennes. Les enfants et les jeunes peuvent être les proies du harcèlement dans leur école ou leur collège. Il est bon alors d’entendre ces paroles. Une petite voix cependant nous susurre avec malice à l’oreille : « arrête de rêver ! Ce n’est pas demain la veille ! ». Alors que faire ? Y croire ? Ne pas y croire ? Les choses sont un peu plus complexes qu’il n’y paraît.  
 
Comment est-ce donc possible ? À moins qu’on ne rêve d’un messie qui viendrait magiquement transformer le monde, sans que l’on n’y fasse rien, comme des disciples de Jésus ont pu rêver un moment qu’il allait arranger les choses, sans eux, malgré eux.
Et voici que la lecture du prophète Isaïe nous donne une indication qui doit orienter autrement notre réflexion. « Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer…» (Is 11,9-10). Nous découvrons que ce nouveau monde de justice et de paix coïncide avec un pays rempli de la connaissance du Seigneur. Nous sommes loin d’être une humanité remplie de la connaissance du Seigneur. Nous avons besoin de faire encore beaucoup de chemin, sinon pour être rempli de la connaissance du Seigneur, au moins pour en avoir une part suffisante pour éclairer notre vie.
 
C’est ainsi que nous pouvons comprendre l’appel de Jean-Baptiste : « Convertissez-vous car le royaume de Dieu est tout proche ». La conversion, c’est précisément soumettre et changer notre manière d’agir en fonction de la lumière venue dans notre monde. Et le royaume, c’est celui établi par la résurrection de Jésus, mais dont la réalisation concrète n’est pas achevée. Elle n’est pas achevée, non pas parce que Dieu aurait été empêché et qu’il aurait déjà usé ses forces ! Si l’accomplissement du royaume des Cieux n’est pas achevé en ce monde au moment où nous parlons, c’est précisément parce que nos cœurs ne sont pas encore disposés à accueillir le royaume, parce que, de par le monde, des multitudes d’hommes et de femmes ne participent pas encore à la connaissance du Seigneur. Devant chacune et chacun d’entre nous se pose la question décisive pour sa liberté : comment est-ce que je veux vivre ? Est-ce que je veux vivre selon la parole que Dieu me donne ou est-ce que je veux vivre en l’ignorant ?
 
Cette conversion concerne tous les domaines de notre vie. Elle concerne nos pensées, nos rêves, nos illusions, nos relations avec ceux qui sont les plus proches de nous, famille, amis… Elle concerne notre manière d’engager nos forces pour la transformation du monde, soit par notre travail, soit par la part que nous prenons à l’organisation de la société… Mais ce monde nouveau de justice et de paix attend que nous ayons préparé les chemins du Seigneur. C’est pourquoi nous devons entendre cette parole de l’épître de saint Paul aux Romains :  « ce qui a été écrit à l’avance l’a été pour nous instruire afin que grâce à la persévérance et au réconfort de l’Écriture nous ayons l’espérance » (Rm 15,4). Grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, c’est-à-dire grâce à notre détermination, à notre fidélité dans l’accueil de la parole de Dieu, à notre recherche quotidienne pour la méditer, aux décisions que nous sommes amenés à prendre pour la mettre en pratique, nous pourrons hâter le temps béni du royaume.
 
Oui, aujourd’hui, le Royaume des Cieux s’est fait proche, aujourd’hui la violence et l’injustice peuvent être éradiquées si nos cœurs fortifiés par la parole de Dieu persévèrent dans la volonté de faire ce que Dieu attend de nous.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz  

Aucun commentaire: