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mardi 31 décembre 2019

Homélie de la messe de la solennité de sainte Marie, Mère de Dieu - 1er janvier 2020

Nous voilà passés de 2019 à 2020, dans le fracas des pétards et des fusées, ou des bouchons de champagne. Certains auront vécu ce passage avec une angoisse face à l’avenir, d’autres de manière aussi pétillante que le breuvage rémois. Certains sont heureux que 2019 prennent fin et d’autres se demandent, anxieux, ce que leur réservera cette année. Tous, au demeurant, aimeraient savoir ce que ces mois et ces semaines à venir nous imposeront ou nous découvriront. Et plus encore qu’allons-nous devenir ? En terme de santé, d’équilibre personnel et spirituel, de vie professionnelle ? Dieu nous répond par une grande simplicité. Rien, vous ne deviendrez rien si vous oubliez de qui vous êtes et pour qui vous êtes. C’est-à-dire si nous venons à L’oublier. Car celle que nous fêtons en ce huitième jour après Noël, la Vierge Marie, Mère de Dieu, nous enseigne ce qu’il convient de faire : « elle, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. ». C’est-à-dire relire sans cesse, au soir de chaque journée, ce que nous avons vécu pour y discerner l’œuvre parfois discrète, fugace ou cachée, du Seigneur. Ne rien oublier pour en tapisser notre cœur et en faire une couche protectrice qui n’oubliera pas de nous protéger lors des assauts de l’existence ou de faire remonter à notre mémoire aimante combien Il ne cesse d’être présent.
 
Ce n’est pas pour rien que les chrétiens honorent en ce jour, celui de l’Octave de Noël, mais aussi le premier de l’an civil, la maternité de la sainte Mère de Dieu. En effet, comme le rappelle saint Léon le Grand, « lorsque le Christ vient au monde, le peuple chrétien commence : l’anniversaire de la tête, c'est l’anniversaire du corps ». Et de poursuivre : « sans doute, chacun de ceux qui sont appelés le sont à leur tour, et les fils de l’Église apparaissent à des époques différentes. Pourtant, puisque les fidèles dans leur totalité, nés de la source du baptême, ont été crucifiés avec le Christ dans sa passion, ressuscités dans sa résurrection, établis à la droite du Père dans son ascension, ils sont nés avec lui en cette Nativité. »
Ainsi chacun de nous doit entrer dans cette nouvelle année en ne perdant jamais de vue d’où il vient : la Nativité de Jésus est notre propre naissance. Ce que nous avons préparé durant le temps de l’Avent, ce que nous avons célébré il y a une semaine n’est pas derrière nous et ne sera pas remisé dans quelques jours dans les cartons de nos décorations de Noël. Le Fils de Dieu nous donne de naître non pour notre perte mais pour notre vie. Et sa naissance ne cesse de se poursuivre en nous chaque fois que nous ouvrons notre cœur à sa Parole et agissant selon la loi nouvelle de l’Evangile.
 
Et saint Léon développe encore : « tout croyant, de n'importe quelle partie du monde, qui renaît dans le Christ, après avoir abandonné le chemin du péché qu’il tenait de son origine, devient un homme nouveau par sa seconde naissance. Il n’appartient plus à la descendance de son père selon la chair, mais à la race du Sauveur, car celui-ci est devenu Fils de l'homme pour que nous puissions être fils de Dieu. Car si lui-même, par son abaissement, n’était pas descendu jusqu’à nous, personne n'aurait pu, par ses propres mérites, parvenir jusqu’à lui. ».
 
Beaucoup vont se targuer, ces prochains jours, de prendre de bonnes résolutions, résolutions qu’ils se plairont à oublier aussitôt qu’elles auront été énoncées. Nous, nous allons demander à Dieu, avec l’aide de sa grâce et de la tendresse maternelle de Marie, notre mère, de fuir le péché. Nous allons prier les uns pour les autres, non pour que nous soyons préservés et mis à part, comme des Apaches dans leur réserve, mais pour que, déjà mis à part parce que choisis par Dieu comme ses enfants, nous puissions nous montrer dignes de ce que nous sommes. Nous peinerons sur ce chemin de perfection, mais nous savons qu’il en vaut la peine et qu’il est l’unique source de notre joie dans une monde qui se cherche.
 
AMEN.
 
Michel STEINMETZ

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