A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

vendredi 18 octobre 2019

Homélie du 29e dimanche du Temps ordinaire (C) - 20 octobre 2019

Elle est redoutable la question par laquelle se termine l’évangile que nous venons d’entendre. « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » (Lc 18, 8) Car évidemment, cette question s’adresse aux auditeurs de Jésus, en l’occurrence ses disciples, mais à travers eux, elle s’adresse à tous ceux qui leur ont succédé et qui ont reçu, à travers les générations précédentes, l’annonce de la Bonne nouvelle, l’appel à la foi et, pour certains, une éducation et un apprentissage les aidant à découvrir le sens de cette foi et l’appel qu’elle représente dans notre manière de vivre. Depuis déjà fort longtemps les sondages et les statistiques se multiplient pour nous expliquer que la foi disparaît. Or la vitalité et la force du peuple chrétien sont une réalité, qui n’est pas seulement une réalité épisodique mais une réalité continue, et c’est à ce peuple chrétien que la question est posée : allez-vous être fidèles à la foi que vous avez reçue ? Allez-vous la nourrir, la fortifier et la développer ?
 
Qu’est-ce que c’est la foi ? C’est bien difficile à dire ! On peut toujours affirmer que la foi, c’est d’abord adhérer, reconnaître, accepter un certain nombre de vérités sur Dieu et sur l’homme, si bien que peu à peu, on finit par croire que la foi se réduit à un catéchisme. Le catéchisme donne un contenu doctrinal à la foi, il ne se substitue pas à la foi. On peut apprendre par cœur un catéchisme, on peut très bien posséder le contenu doctrinal, le contenu des idées de la foi, mais il reste que la foi n’est pas seulement un contenu doctrinal ou un ensemble d’idées, c’est une manière de vivre qui se définit par rapport à une personne, Dieu, lequel, comme vous le savez par votre expérience et par ce que nous en dit l’Écriture, « nul ne l’a jamais vu » (Jn 1, 18). Et c’est précisément pour cela que notre relation avec Dieu relève de la foi, c’est-à-dire d’un acte de confiance.Cette expression de notre confiance à la parole de Dieu n’est pas aveugle car elle s’appuie sur les signes qu’il a donnés de sa présence et de son action à travers l’histoire du peuple d’Israël comme nous le rappelait le Livre de l’Exode, à travers la vie, les actes, la mort et la résurrection de Jésus, à travers des générations de chrétiens qui ont constitué l’histoire de l’Église. Nous savons que Dieu intervient dans l’histoire des hommes, et c’est toute la question de la foi. Faisons-nous confiance à cette intervention de Dieu dans l’histoire des hommes ? Sommes-nous suffisamment convaincus que Lui, et Lui seul, peut venir en aide à notre existence ?
 
L’obstination de cette veuve qui prie le juge indigne, est une figure que Jésus nous donne pour nous révéler une représentation de la persévérance de la prière. Celui qui croit, c’est d’abord celui qui reconnaît la présence de Dieu dans sa vie et dans l’histoire du monde. Mais cette persévérance dans la prière, signe visible pour nous de la foi, n’est pas seulement la persévérance individuelle de chacun d’entre nous, c’est la persévérance de l’Église qui prie sans cesse à travers chacun de ses membres, à travers le corps ecclésial réuni en communauté, comme nous le sommes aujourd’hui, ou rassemblé dans des communautés de prière. Nous l’entendions : Moïse étendait les bras et priait Dieu, et tant que ses bras étaient levés, le camp d’Israël avait le dessus, et quand ses bras fatigués tombaient, le camp d’Israël avait le dessous. Aussi a-t-il fallu pour maintenir la permanence de cette prière tout au long du combat étayer Moïse ! On lui a fourni un siège pour s’appuyer et des points d’appui pour reposer ses bras et ne pas les laisser tomber au risque de voir Israël vaincu. Cette représentation très imagée, très figurative, nous aide à comprendre qu’il n’y a pas de possibilité humaine d’être seuls à persévérer dans la prière.
 
Ne craignez pas, frères et sœurs d’être importuns et insistants dans la prière. C’est à cette condition que nous pourrons proclamer à temps et à contretemps, en faisant, comme saint Paul y invite son disciple Timothée, à la fois des reproches quand il nous semble que l’assoupissement et la tiédeur gagnent le cœur des croyants, mais aussi des encouragements pour stimuler le dynamisme de la foi et de la charité, avec une grande patience et le souci d’instruire.
 
AMEN.                
 
Michel Steinmetz   

Aucun commentaire: