A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

vendredi 13 septembre 2019

Homélie du 24ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 15 septembre 2019

Je suis sûr qu’il vous est déjà arrivé de chercher désespérément quelque chose que vous avez égarée. Peut-être, de guerre lasse, avez-vous fini par invoquer saint Antoine de Padoue, en lui promettant même une offrande ? En tout cas, vous en conviendrez, au bout d’un moment cela devient quasi-obsessionnel. On est prêt, toute affaire cessante, à ne plus faire que cela : chercher, et chercher encore. Pourtant, dans la première des paraboles que raconte Jésus, l’attitude du berger ne relève pas d’une logique économique mais plutôt de l’irrationnel obsessionnel que je viens d’invoquer. Abandonner un troupeau, et ne pas être sûr de le retrouver intact, pour partir à la recherche du pourcent manquant, n’est pas raisonnable.


L'occasion que Jésus choisit pour nous dire les deux paraboles que nous venons d’entendre (et cela du Fils prodigue qui vient juste après), est la colère de pieux pratiquants envers Jésus qui se met à la même table que des non-pratiquants. Les pratiquants ont déjà tiré un trait sur les non-pratiquants (les publicains et les pécheurs) : ils sont désespérément perdus, et ne valent pas la peine qu’on se donne du mal pour eux. Ces « bien-pensants » reprochent à Jésus de fréquenter des pécheurs. A quoi bon ? Pourquoi s’intéresser à eux, et même les aimer ?


Ne reléguons pas « en ce temps-là » ces jugements péremptoires que les « Pharisiens et les scribes » nourrissaient dans leur cœur ! Interrogeons-nous plutôt sur les critiques, les rejets, les préjugés envers les autres que nous véhiculons autour de nous. Nous pouvons aussi nous enfermer dans la posture qui consiste à nous dire que cela « ne vaut pas la peine ».


Comme le comportement relationnel de Jésus est différent ! Sa logique complètement différente de la nôtre. A cause d’une seule brebis perdue, en abandonner quatre-vingt-dix-neuf autres, sans surveillance et donc en les laissant en danger ? Et balayer toute une maison à cause d’un sou sans valeur ? Est-ce que cela vaut la peine de déployer tant d’effort pour un résultat aussi mince ? Est-ce qu’on ne perd pas toujours quelque chose dans la vie ? Le message de Jésus est fort : Dieu ne tire un trait sur personne. Personne n’est sans valeur pour lui. C’est pourquoi il va à la rencontre de chacun, si « perdu » qu’il puisse paraître. C’est profondément réconfortant que de le réentendre aujourd’hui. En effet, combien de fois ne nous mettons-nous pas à la place de celui qui va à la recherche de la brebis, de celui qui balaye toute la maison ? Et nous nous disons que nous aurions mieux à faire : mettre notre énergie dans quelque chose de plus positif ou gratifiant, profiter d’une vie toujours trop courte, etc… Je crois que nous sommes à la limite du contre-sens. En effet, celui qui recherche la brebis perdu ou le malheureux sou, c’est Dieu ! Pas nous. Dieu ne nous laisse pas nous perdre.


Il y a derrière tout cela un enseignement qui concerne « les quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de se repentir », c’est-à-dire, qui croient qu’ils n’ont nullement besoin de changer quoi que ce soir dans leur vie, que tout va pour le mieux… Pas comme ces « pécheurs ». Jésus envoie un signal à ces satisfaits d’eux-mêmes. Réfléchis bien : toi aussi tu peux te perdre un jour, suivre un mauvais chemin, te fourvoyer. Toi aussi, tu peux devenir « une brebis perdue », bien que tu sois tellement sûr de toi que tu croies que cela ne puisse jamais t’arriver.


Alors Dieu ne tirera pas un trait sur toi. Il ira te chercher, jsuque dans le taillis le plus reculé où tu t’es empêtré. Jésus nous invite tous, nous qui nous considérons souvent comme tellement justes et tellement assurés, de nous réjouir de tout cœur avec Lui quand quelqu’un revient au bercail. Car, ce « perdu-revenu chez lui », ce pourrait bien être notre propre histoire.
 

AMEN.
 
Michel Steinmetz

Aucun commentaire: