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samedi 13 avril 2019

Homélie de la Vigile pascale et de la messe de la Résurrection - Pâques 20 avril 2019

Le Samedi-saint est le jour du grand silence, celui où toute l’Eglise est dans l’attente. Elle retient son souffle. Déjà la joie, empreinte de ses plus beaux atours, celle de l’espérance chrétienne, tend à grandir. Le Christ est descendu aux enfers pour y arracher ceux qui sont dans l’attente. Admirables représentations anciennes qui montrent un Christ brisant la porte des enfers et qui tend la main à Adam pour l’en extraire.
 
Voici que le jour a baissé. La nuit s’est installée. Au cœur de l’obscurité, un feu, et surtout une flamme, celle dont on allume le cierge pascal. Lumen Christ ! Lumière du Christ ! Le cortège s’ébranle. Le passage est, cette fois, celui de la Pâque. Le Messie qu’on voulait couronner à la manière des hommes a été couronné d’épines et recouvert de la pourpre du sang. Il est mort ; il est vivant. « Le maître de la Vie mourut ; vivant, il règne » (Séquence du jour de Pâques, Victimae paschali laudes). « Bienheureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur » (Exultet de la nuit pascale), chantions-nous après être entrés dans l’église, en suivant non plus la croix, comme au jour des Rameaux et de l’entrée à Jérusalem, mais à la lueur du cierge pascal. Notre église, dont nous franchissions le seuil ainsi éclairés par cette lumière du Christ, devenait l’annonce pour nous de la Jérusalem céleste, du paradis retrouvé.
 
" Maintenant, Seigneur, nous voyons resplendir tes merveilles d’autrefois… » (cf. oraison qui suit la troisième lecture de la Vigile) : si les fidèles lisent dans l’Ancien Testament les événements du salut comme nous avons pu le faire en voyageant dans l’Ecriture avec les sept lectures, c’est qu’ils vont les voir s’accomplir dans les rites du baptême, après la liturgie de la Parole. Le chant du Gloire à Dieu, promesse de la paix donnée au monde par le Verbe fait chair et annoncée au dehors par la sonnerie des cloches, a fait basculer dans le régime de la grâce et de la Nouvelle Alliance. Désormais à l’annonce de la Résurrection, après avoir cheminé au cœur de la Vigile, dans l’écoute attentive de la Parole de Dieu et retracé l’itinéraire croyant du peuple de l’attente, les baptisés chantent : alléluia ! Ils savent que l’eau de leur baptême les a plongés dans la mort et la résurrection de Jésus. Louis, du haut de tes huit ans, tu seras au milieu de nous le beau rappel de la fraîcheur toujours nouvelle de notre baptême. Ce soir, la communauté chrétienne t’accueille dans la dignité des enfants de Dieu, comme tu es le signe, pour elle, de la grâce et de la joie retrouvée d’être baptisé.
 
"Je crois". Nous allons nous réapproprier la foi de l’Eglise qui nous fait vivre. Dans l’eucharistie, nous recevrons la chair du Christ ressuscité et nous communierons à la puissance du Ressuscité déjà à l’œuvre en nous, par le baptême. C’est pour cela que nous avons un besoin vital, physiologiquement spirituel, de communier. Ce n’est pas une récompense. Elle est inscription dans le corps de l’Eglise, parce qu’elle est inscription dans le Corps ressuscité du Christ. Nous entendrons demain à la messe du jour de Pâques : « vous êtes ressuscités » (Colossiens 3, 1) parce que nous avons été baptisés et que nous avons reçu l’eucharistie. C’est l’eucharistie qui est gage de notre résurrection. Le renvoi liturgique, tout à l’heure, sera solennel : « Allez dans la paix du Christ, alléluia, alléluia ! » et  le peuple répondra de la même manière: « Nous rendons grâce à Dieu, alléluia, alléluia ! ». Ainsi, par ce simple rite de l’alléluia pascal, tous prennent conscience d’être constitués comme peuple  porteur de la bonne nouvelle de la Résurrection : à nous est désormais confiée l’annonce de la résurrection parce que nous avons accepté durant cette semaine de suivre le Seigneur, d’aller jusqu’à sa mort pour participer à sa résurrection.
 
Célébrer la liturgie de l’Église au cours de la Semaine sainte, c’est bien plus que poser des actes rituels, c’est mettre ses pas dans ceux de Christ. La foi se dit en paroles ; elle se dit aussi en actes par les rites et par l’agir chrétien – la vie quotidienne de charité et de service. C’est là que, pour nous, la Pâque va se poursuivre. C’est dans cette attention aux frères et aux sœurs dans le besoin que nous dirons que, vraiment, le Christ est ressuscité parce qu’il n’y a de désespoir qui ne saurait trouver consolation dans la Pâque. Dans les jours à venir, à qui direz-vous que vous avez pris part à cette célébration ? Pour qui serez-vous témoins de la bonne nouvelle qui nous réjouit en cette nuit ?
 
AMEN.
 
 Michel Steinmetz

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