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vendredi 11 janvier 2019

Homélie de la fête du Baptême du Seigneur (C) - 13 janvier 2019

Pourquoi sommes-nous baptisés ? Les raisons que les parents qui demandent le baptême pour leur enfant à l’Eglise invoquent, nos propres motifs peuvent être divers, et disons-le légitimes. Etre protégés du mal, faire partie de la communauté chrétienne, entrer dans la lignée des croyants, être aimé de Dieu, etc… Toutes ces raisons cependant pourraient se résumer en une autre, majeure et décisive : devenir enfant de Dieu. C’est-à-dire, au sens le plus fort du terme, entrer dans sa parenté et découvrir que ce Dieu qui nous engendre à la vie est pour nous un père attentif et aimant.
Si nous sommes baptisés pour devenir enfants de Dieu, il faut bien le reconnaître : pourquoi Jésus est-il baptisé au Jourdain ? Il n’a pas à devenir ce qu’il est déjà : le propre Fils de Dieu. Pour bien comprendre ce que nous célébrons aujourd’hui, nous devenons revenir à ce qui nous rassemblait dimanche dernier et qui a été le programme liturgique de toute la semaine passée dans les lectures de la messe.
 
En célébrant l’épiphanie du Seigneur, nous n’avions pas uniquement fait mémoire de la visite des mages, mais de toutes les manières dont le Seigneur dévoilait son mystère et se révélait comme le Sauveur et le Roi. Ainsi, il nous faut comprendre son baptême par Jean non comme la réponse à un besoin pour lui, mais comme une grâce qui nous est faite. Pour les disciples de Jean, ce rite de plonger dans les eaux du Jourdain avait pour signification de manifester publiquement leur désir de conversion en vue d’attendre la venue du Royaume de Dieu. Avec Jésus, le baptême prend un sens nouveau. Il n’est plus l’expression d’une quête personnelle de purification intérieure mais le moyen, à la suite de Jésus, d’entrer dans l’intimité de Dieu.
 
La parole de Jean-Baptiste, qui a accompagné notre Avent, trouve sa réalisation. La grande promesse de Dieu qui avait traversé l’histoire du peuple élu et que nous rappelait Isaïe : « tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé » s’accomplit sur les rives du fleuve. Tous peuvent en attester aux signes qui y sont donnés : le ciel ouvert, l’Esprit sous la forme d’une colombe, la voix qui retentit. Désormais la voix du Baptiste dépasse l’annonce dont elle était porteuse. « Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu » devient une réalité manifestée à tous.
 
Tout d’abord, le ciel qui s’ouvre révèle que les limites que l’on pensait infranchissables entre le monde des hommes et celui de Dieu sont maintenant ouvertes. Dieu est parmi nous en son Fils Jésus et par Lui nous aurons accès à Dieu. L’Esprit qui descend et la voix qu’on entend venir des cieux attestent la condition de Jésus : il ne devient pas Fils de Dieu, il n’est pas « adopté » ou choisi par Dieu pour devenir son Fils. Cela il l’est de toute éternité. Simplement ce qui était tenu caché « dès avant les siècles » est aujourd’hui rendu visible alors que Jésus entame son ministère au milieu des hommes.
 
C’est donc une nouvelle « épiphanie » à laquelle nous assistons. Pourtant nous ne sommes pas que des spectateurs éblouis devant la contemplation de la gloire du Seigneur. Parce que le ciel s’est ouvert et qu’une liaison s’est établie entre Dieu et nous, nous devons participants : « héritiers de la vie éternelle », pour reprendre les mots de saint Paul. Ainsi quand nous regardons le Christ plongé dans les eaux du Jourdain, quand nous voyons le ciel ouvert et l’Esprit-Saint « sous la forme corporelle d’une colombe », quand nous entendons la voix venir du ciel, nous sommes face à un miroir. Nous nous voyons en lieu et place de Jésus. Car c’est bien ce qui s’est passé pour nous au jour de notre baptême. Nos parents ne nous ont pas soumis à un rite de conversion qui nous obligerait, nous n’avons pas plus dû montrer patte blanche ou faire valoir nos mérites. Par pure grâce, Dieu nous a choisis. « Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. Cet Esprit, Dieu l’a répandu sur nous en abondance par Jésus Christ notre Sauveur… ». En Jésus, son Fils, Dieu trouve sa joie de nous savoir sauvés. A nous de répondre à sa joie par la nôtre et celle d’une vie authentiquement baptismale.
 
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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