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mercredi 2 mai 2018

Homélie du 6ème dimanche de Pâques (B) - 6 mai 2018

Les paroles de Jésus que nous entendions à l’instant se situent au soir du Jeudi-Saint, tout juste après la Cène. C’est là comme le testament que Jésus laisse aux siens, des ultimes paroles pour tenter de leur rappeler l’essentiel de tout ce qu’ils ont vécu avec Lui, et ce qui leur permettra de comprendre ce qu’ils vont encore traverser avec Lui dans les heures à venir. Il y a quelques semaines nous avons célébré la semaine sainte, le vendredi saint, la mort de Jésus et sa Résurrection, le jour de Pâques, et nous avons été confrontés, comme les disciples, à la grande question de savoir ce que cela veut dire. En effet, on peut interpréter la mort de Jésus de toutes sortes de façons, soit comme une injustice, soit comme une lâcheté de Pilate, soit comme un acharnement des grands prêtres, on peut toujours trouver des explications humaines à l’événement lui-même, mais la question à laquelle notre foi est confrontée est beaucoup plus grave et beaucoup plus profonde : qu’est-ce que cela veut dire de la part de Dieu ? Faut-il voir la mort de Jésus comme un signe que Dieu a abandonné les hommes, comme un signe de désintérêt, d’indifférence de la part de Dieu sur les événements auxquels nous sommes confrontés ?
 
Ceux qui ont été témoins de la mort de Jésus pensaient que Dieu l’avait abandonné, et beaucoup au cours des siècles ont considéré que la mort du Christ sur la croix était comme un signe de la trahison de Dieu. Par les paroles que Jésus adresse à ses disciples, c’est une tout autre interprétation qui nous est proposée. Ce qu’il nous propose de voir dans ces événements ce n’est pas l’indifférence de Dieu, c’est au contraire l’amour de Dieu pour l’humanité. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est Dieu qui nous a aimés le premier. Cet amour premier de Dieu va jusqu’au bout de sa logique : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Le signe que Dieu nous aime de l’amour le plus grand qui est imaginable, c’est précisément que Jésus offre sa vie pour l’humanité qu’il aime. C’est cela la bonne nouvelle de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus. C’est pourquoi cette annonce de la puissance de l’amour de Dieu à l’œuvre pour l’humanité est présentée par le Christ comme le cœur de son message, il n’y a qu’un seul commandement : le plus grand qui est le commandement de l’amour. Nous savons qu’existe dans l’univers au moins une personne dont l’amour est plus fort que l’infidélité, l’indifférence, ou la haine. Nous savons qu’il y a au moins une personne capable de pardonner quand on lui a manqué et que l’on se tourne vers lui. C’est cette proclamation de l’amour et de la miséricorde de Dieu qui doit remplir de joie ceux qui en reçoivent l’annonce : « Je vous ai dit cela » dit Jésus à ses disciples, « pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite » (Jn 15,11).

C’est cette même personne, Jésus, qui se fait proche de nous au point de venir en nous chaque fois que nous communions à son corps. L’amour de Jésus va jusque-là. Il est à nos côtés à chaque instant. Il se propose à nous pour nous remplir de sa vie et de son amour. Alors si, bien sûr, il y a dans chacune de nos existences humaines des causes de souffrance et de tristesse, si nous n’avons pas tous les jours l’occasion d’être dans la joie, ce n’est pas la bonne fortune qui nous rend heureux, c’est la promesse de Dieu de nous aimer plus que tout et jusqu’au bout. Cette vraie joie vient de la parole de Jésus à ses disciples : « je ne vous appelle plus serviteurs mais je vous appelle amis » (Jn 15,15). Nous ne sommes plus par rapport à Dieu comme des serviteurs, nous sommes devenus les amis du Christ et les amis de Dieu, non pas parce que nous serions montés en grade, mais parce que Dieu nous a dévoilé le secret de son mystère qui est la miséricorde et le pardon. Oui, nous avons été choisis, nous avons été appelés, nous avons été établis comme Jésus nous le dit : pour porter du fruit et un fruit qui demeure.
 
La réponse que le Christ attend de ses disciples quand il leur fait cette annonce pleine de joie et d’espérance, c’est simplement qu’ils mettent en pratique le commandement qu’il leur donne : « nous aimer les uns les autres » (Jn 15,17) comme lui-même nous a aimés.
 
                                              
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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