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mardi 8 mai 2018

Homélie de la solennité de l'Ascension du Seigneur (B) - 10 mai 2018

Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir. Et pourtant, il le faut bien. L’Ascension du Christ est tout à la fois la fin d’un rêve et le début d’une espérance. Pour les apôtres, c’est la fin du rêve du rétablissement du royaume d’Israël tel qu’il avait existé au temps de la puissance de David. Comme le souligne le récit des Actes des Apôtres, les disciples avaient encore ce rêve, même après la mort et la résurrection de Jésus. Au moment où ils sont réunis autour du Seigneur, ils lui demandent en effet : « Seigneur est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? » (Ac 1, 6). Et les deux disciples à qui Jésus s’était manifesté sur le chemin d’Emmaüs ne lui avaient-ils pas dit : « Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël » (Lc 24, 21) ?
 
Les disciples et les foules qui ont suivi Jésus au long de sa vie publique, ont entendu sa prédication et vu les signes qu’il faisait en guérissant les malades ou en multipliant les pains. Ils ont laissé grandir en eux l’espoir que la venue du Messie serait le rétablissement du Royaume. Mais l’arrestation, la condamnation, la Passion et l’exécution de Jésus ont ruiné cet espoir. Jésus ne rétablira pas le royaume d’Israël avec force et puissance ! Avec sa résurrection, commence l’annonce d’une espérance nouvelle. Le Christ ressuscité ne va pas établir sa puissance contre les Romains, et délivrer la Judée de l’occupant. Il ouvre un nouveau chemin dans l’histoire de l’humanité et donne à l’avènement du Royaume d’Israël une dimension nouvelle. Celui-ci ne consiste plus simplement dans le rétablissement du pouvoir politique sur Jérusalem et son Temple, mais il permet l’accomplissement de la vocation universelle du peuple élu d’être le signe de l’alliance au milieu des nations pour annoncer aux païens la bonne nouvelle du Salut.
 
L’Ecriture nous fait comprendre que le fait que le Christ quitte cette terre et n’y soit plus visible ne constitue pas une privation mais inaugure une nouvelle manière dont Dieu va se rendre présent à l’humanité. L’espérance nouvelle s’accomplira par le don de l’Esprit au jour de la Pentecôte et par la mission des apôtres. L’Evangile sera perçu comme devant être annoncé à tous sans distinction, et non pas comme réservé à un petit groupe. Dieu ne se sert pas des apôtres pour prendre possession de l’univers et donner à son dessein une forme politique. Il fait plutôt ce don aux hommes pour « organiser le peuple saint et accomplir les tâches du ministère » (Ep 4, 12). L’organisation du peuple saint n’est pas la structuration politique du monde, mais la construction d’une famille dans laquelle s’exercent les charismes selon les dons de Dieu pour « que nous parvenions tous ensemble à l’état de l’homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ » (Ep 4, 13).
 
La disparition physique du Christ en ce monde, n’est pas un abandon, mais substitue à la présence visible de Jésus le signe nouveau donné par l’Église à travers la communion de ses membres et l’organisation de ses ministères. Il est bon pour nous que le Christ nous ait quittés, car nous ne sommes pas plongés dans la tristesse de son absence, mais au contraire conviés à l’action de grâce devant les dons faits par Dieu à l’humanité. Le Christ confie sa mission à l’Église et rassemble en elle tous les peuples. Ils sont appelés à constituer un seul corps et un seul esprit pour manifester la puissance de son amour. Cette communion de tous en un seul Corps se réalise quand tous sont unis au Christ, qui agit comme le dénominateur commun. Unis en Lui, nous nous découvrons unis les uns aux autres. C’est ce qu’il se passe quand nous communions avec foi à l’eucharistie.
 
J’ai parfois l’impression que certains chrétiens sont sans force, ils ont tous reçu les sacrements, mais leur vie spirituelle tourne un peu en rond. C’est comme une voiture avec l’air climatisé, un bon moteur mais très peu d’essence. A quoi carburons-nous ? Il est temps plus que jamais de faire le plein d’essence, le plein de la force du Saint Esprit, pour notre Eglise, pour chacun de nous.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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