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vendredi 23 mars 2018

Homélie de la messe du dimanche des Rameaux et de la Passion (B) - 25 mars 2018

Au centre de cette célébration, qui commençait de manière si festive et pourtant si paradoxale, il y a la parole que nous avons entendue dans l’hymne de la Lettre aux Philippiens : « Il s’est abaissé » (2, 8). L’abaissement de Jésus. Cette parole nous révèle le style de Dieu et, en conséquence, ce que doit être celui du chrétien : l’humilité. S’abaisser est avant tout le style de Dieu : Dieu s’abaisse pour marcher avec son peuple, pour supporter ses infidélités.
 
Nous avons marché tout à l’heure à la suite de la croix. Tout au long du Carême déjà, nous avons cheminé en acceptant, autant que nous en avons été capables, de renoncer un peu à nous-mêmes pour que Dieu ait plus de place. Cette marche ne se termine pas aux portes de Jérusalem ; elle se poursuit dans les jours à venir. Ceux qui ont suivi le Christ sur les chemins de Palestine ont peu à peu reconnu à ses paroles et aux signes qu’il a accomplis que cet homme venait de Dieu. Pour Pierre, Jacques et Jean, cela est devenu plus lumineux encore au sommet de la montagne à la Transfiguration. Aujourd’hui dans le chemin qu’il emprunte, les croyants juifs ne s’y trompent pas : c’est le chemin qui de Béthanie à Jérusalem, en passant par la vallée du Cédron, est décrit par le prophète Zacharie comme celui du Messie au jour de Dieu. Cette Semaine, la Semaine Sainte, qui nous conduit à Pâques, nous poursuivrons ce chemin de l’abaissement de Jésus, qui sera aussi la révélation de sa puissance divine. Et ce n’est qu’à ce prix qu’elle sera « sainte » aussi pour nous !
 
Avant d’atteindre notre but – passer par la croix pour contempler le tombeau vide comme la promesse de ce qui nous attend –, nous entendrons le mépris des chefs de son peuple et leurs tromperies pour le faire tomber. Nous assisterons à la trahison de Judas, un des Douze, qui le vendra pour trente deniers. Nous verrons le Seigneur arrêté et emmené comme un malfaiteur ; abandonné des disciples ; traîné devant le sanhédrin, condamné à mort, battu et outragé. Nous entendrons que Pierre, le « roc » des disciples, le reniera par trois fois. Nous entendrons les cris de la foule, incitée par les chefs, qui demande que Barabbas soit libre, et que lui soit crucifié. Nous le verrons raillé par les soldats, couvert d’un manteau de pourpre, couronné d’épines. Et puis, le long de la Via dolorosa et sous la croix, nous entendrons les insultes des gens et des chefs, qui se moquent de son être de Roi et de Fils de Dieu. C’est le chemin de Dieu, le chemin de l’humilité. C’est la  route de Jésus, il n’y en a pas d’autre. Et il n’existe pas d’humilité sans humiliation. En parcourant jusqu’au bout cette route, le Fils de Dieu a assumé la « condition de serviteur » (cf. Ph 2, 7). En effet, humilité veut dire aussi  service, veut dire laisser de la place à Dieu se dépouillant  de soi-même, « se vidant », comme dit l’Écriture (v. 7). Cela – se vider est l’humiliation la plus grande.
 
Maintenons, ne rebroussons pas chemin par crainte ou bien ne bifurquons pas. Car il y a un autre chemin, contraire au chemin du Christ : la mondanité. Elle nous offre le chemin de la vanité, de l’orgueil, du succès… C’est l’autre chemin. Le malin l’a proposé aussi à Jésus, durant les quarante jours dans le désert. Mais Jésus l’a repoussé sans hésitations. Et avec lui, seulement avec sa grâce, avec son aide, nous aussi nous pouvons vaincre cette tentation de la vanité, de la mondanité, non seulement dans les grandes occasions, mais dans les circonstances ordinaires de la vie.
 
Pour que cela se fasse, il faut compter sur l’aide de Jésus et sur sa grâce, n’avoir d’yeux que pour Lui, nous agripper à sa croix, et nous aider les uns les autres. Durant cette Semaine maintenant, mettons-nous résolument sur cette route de l’humilité, avec beaucoup d’amour pour Lui, notre Seigneur et Sauveur. Ce sera l’amour qui nous guidera et nous donnera la force. Et là où il est, Lui, nous serons nous aussi (cf. Jn 12, 26).
 
 
AMEN.
 
 
Michel Steinmetz

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