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jeudi 9 novembre 2017

Homélie du 32ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 12 novembre 2017

La parabole des dix vierges qui attendent la venue de l’Époux nous parle du retour du Christ et tourne notre regard vers notre avenir, qu’il s’agisse de l’avenir de l’humanité, de l’avenir de notre Église, de l’avenir de notre pays, ou de l’avenir de chacun et de chacune d’entre nous. Le temps que nous vivons rend cette projection vers l’avenir plus incertaine et plus aiguë à la fois. Dans une culture sécuritaire qui nous encourage à préserver toutes les protections élaborées dans les temps de prospérité, ce qui arrivera demain est souvent considéré comme une menace. Qu’en sera-t-il de nos retraites, de notre protection sociale ou même tout simplement de notre mode de vie, qui permet à la plupart d’entre-nous d’échapper aux menaces vitales de la sous-alimentation et du manque de soins, qui restent le lot de la majorité de l’humanité ?
 
Notre humanité est dans l’attente de la venue du Christ Sauveur. Pour beaucoup cette attente reste enfouie et voilée derrière un espoir un peu irrationnel de solutions politiques. Certains pensent encore que la providence est entre les mains des états de la terre et ils n’attendent « rien de bon de Nazareth », pour reprendre l’expression de l’Evangile (Jn 1, 46). D’autres ont oublié l’espérance que leur donnait une foi vivante, et se sont laissé glisser dans l’indifférence ou le fatalisme. Ils se demandent si l’homme peut encore faire quelque chose pour changer le monde, pas simplement pour le faire rêver, mais pour en transformer la réalité. Les débats sur l’écologie en sont une trace. D’autres encore imaginent la victoire du Christ comme un triomphe éclatant. Comme les vierges sages, notre Église attend sa manifestation avec confiance.
 
Quelle attitude nous est suggérée par cette parabole ? Quelle est la sagesse qui nous munit des réserves d’huile nécessaires pour accueillir le Christ quand il vient ? La conclusion de la parabole nous en donne la clé : « Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » (Mt 25, 13) Le chrétien est appelé à devenir et à demeurer un veilleur attentif, qui se tient prêt pour la venue de l’Époux. Il ne s’agit pas seulement de comprendre que, pour chacun d’entre nous, la rencontre définitive est imprévisible et que nous pouvons mourir à tout moment. Il s’agit aussi de comprendre que Dieu vient toujours dans l’histoire des hommes comme à l’improviste. Entre le temps de l’Incarnation et son retour à la fin des temps, il vient à tout moment dans la vie de ce monde. Sommes-nous attentifs à percevoir sa présence au cœur de l’histoire des hommes ? Les événements que nous vivons questionnent notre foi. Croyons-nous vraiment qu’il est vivant et qu’il reviendra ? Croyons-nous vraiment qu’il est présent au milieu de nous ? Tant de chrétiens vivent aujourd’hui comme si le Christ était une histoire ancienne à laquelle nous n’aurions plus accès ! Jésus serait une sorte de sage fondateur aux écrits duquel on se réfère, mais qui reste fixé à jamais dans les profondeurs de l’histoire. Tant de chrétiens n’attendent plus rien de sa venue ni à la fin des temps ni dans l’aujourd’hui de nos vies !
 
Nous croyons que Jésus est vivant aujourd’hui. Nous croyons que chaque fois que nous nous réunissons en son nom, il est au milieu de nous. Nous croyons qu’il parle au nom de son Père et que sa Parole est une lumière pour conduire nos existences.  Nous proclamons qu’il est vivant et présent quand nous répondons à son appel pour nous rassembler pour le Jour du Seigneur et faire mémoire de sa résurrection dans l’Eucharistie : Dieu est quelqu’un pour nous. Nous proclamons qu’il est vivant quand nous laissons la charité nous sortir de notre tranquillité pour nous mettre au service des plus pauvres de nos semblables ; quand nous allons vers les prisonniers, les malades, les émigrés, les rejetés de la prospérité.
 
Dans les temps que nous traversons et où beaucoup se laissent saisir par la panique en voyant s’écrouler un univers de sécurité, notre sérénité et notre engagement au service de tous, c’est aujourd’hui notre manière de nous tenir prêts à reconnaître l’Époux qui vient.« Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz †

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