A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

mardi 31 octobre 2017

Homélie pour la messe de suffrage de tous les Fidèles Défunts - 2 novembre 2017

« Paradis » est l’un des derniers mots prononcés par Jésus sur la croix, adressé au bon larron. Nous venons de l’entendre. Sur la croix, Jésus n’est pas seul. À côté de lui, à droite et à gauche, il y a deux malfaiteurs. Peut-être qu’en passant devant ces trois croix hissées sur le Golgotha, quelqu’un a poussé un soupir de soulagement en pensant que la justice était enfin rendue en mettant à mort ce genre de personnes.
 
À côté de Jésus, il y a aussi quelqu’un qui s’avoue coupable : quelqu’un qui reconnaît avoir mérité ce terrible supplice. Nous l’appelons le « bon larron » qui, s’opposant à l’autre, dit : nous, nous recevons ce que nous avons mérité par nos actions (cf. Lc 23,41). Sur le Calvaire, en ce tragique et saint vendredi, Jésus est allé à l’extrême de son incarnation, de sa solidarité avec nous, pécheurs. Là, se réalise ce que le prophète Isaïe avait dit du Serviteur souffrant : « il a été compté avec les pécheurs » (53,21 ; cf. Lc 22,37).
 
 
C’est là, sur le Calvaire, que Jésus a son dernier rendez-vous avec un pécheur, pour lui ouvrir grand à lui aussi les portes de son Royaume. C’est intéressant : c’est la seule fois que le mot « paradis » apparaît dans les Évangiles. Jésus le promet à un « pauvre diable » qui, sur le bois de la croix, a eu le courage de lui adresser la plus humble des demandes : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23,42). Il n’avait pas de bonnes œuvres à faire valoir, il n’avait rien, mais il se confie à Jésus, qu’il reconnaît innocent, bon, si différent de lui (v.41). Cette parole d’humble repentance a été suffisante pour toucher le cœur de Jésus.
 
Le bon larron nous rappelle notre véritable condition devant Dieu : que nous sommes ses enfants, qu’il éprouve de la compassion pour nous, qu’il est désarmé chaque fois que nous lui manifestons notre nostalgie de son amour. Dans les chambres de tant d’hôpitaux ou dans les cellules des prisons, ce miracle se répète d’innombrables fois : il n’y a pas une personne, aussi mal ait-elle vécu, à qui il ne reste que le désespoir et à qui la grâce soit interdite. Devant Dieu, nous nous présentons tous les mains vides, un peu comme le publicain de la parabole qui s’était arrêté pour prier au fond du temple (cf. Lc 18,13). Et chaque fois qu’un homme, faisant le dernier examen de conscience de sa vie, découvre que les manques dépassent de beaucoup les œuvres de bien, il ne doit pas se décourager, mais se confier à la miséricorde de Dieu. Et cela nous donne de l’espérance, cela nous ouvre le cœur !
 
« Le paradis n’est pas un lieu de conte de fée, et encore moins un jardin enchanté. Le paradis est l’étreinte avec Dieu, Amour infini, et nous y entrons grâce à Jésus, qui est mort sur la croix pour nous », a dit récemment le pape François. Là où est Jésus, se trouvent la miséricorde et le bonheur ; sans lui, se trouvent le froid et les ténèbres. À l’heure de la mort, le chrétien redit à Jésus : « Souviens-toi de moi ». Et même si plus personne ne se souvenait de nous, Jésus est là, à côté de nous. Il veut nous emmener dans le lieu le plus beau qui existe. Il veut nous y emmener avec ce peu ou beaucoup de bien qu’il y a eu dans notre vie, pour que rien ne soit perdu de ce qu’il avait déjà racheté. Et dans la maison du Père, il emportera aussi tout ce qui, en nous, a encore besoin de rachat : les manques et les erreurs d’une vie entière. C’est cela, le but de notre existence : que tout s’accomplisse et soit transformé en amour.
 
Si nous croyons cela, la mort cesse de nous faire peur et nous pouvons même espérer partir de ce monde de manière sereine, avec une grande confiance. Celui qui a connu Jésus ne craint plus rien. Et à cet instant, enfin, nous n’aurons plus besoin de rien, nous ne verrons plus de manière confuse. Nous ne pleurerons plus inutilement parce que tout est passé ; même les prophéties, même la connaissance. Mais l’amour, lui, demeurera. Parce que « l’amour ne passera jamais » (cf. 1 Cor 13,8).
 
 
AMEN.
 
Michel STEINMETZ

Aucun commentaire: