Comme la
parabole des vignerons et celle des enfants invités à travailler à la vigne du
Seigneur, la parabole d’aujourd’hui relate l’invitation du Roi à assister au
banquet de mariage de son Fils. Les dimanches précédents, nous ayons été
invités à rester avec lui et à travailler pour lui comme « vignerons » à
sa « vigne ». Aujourd’hui, Dieu nous veut près de Lui en nous adressant une
invitation pour une fête qu’il donne, en participant à son banquet nuptial.
Etonnamment,
cette invitation est rejetée par les premiers destinataires. Pourquoi ? Quand
il y a une fête humaine, tout le monde se dépêche d’y participer ? Lorsque
la fête est « organisée » par Dieu, pourquoi tant de personnes refusent-elles
l’invitation, comme en témoigne le fait que beaucoup de personnes ne vont pas à
la messe, ne vont pas au banquet du dimanche où le Christ se fait nourriture et
boisson pour chacun de nous ? Malheureusement, beaucoup croient qu’ils
n’ont pas besoin de cette table divine. Si nos yeux ne connaissent que la
richesse matérielle à laquelle le monde nous a habitués, nous ne pourrons pas
voir que dans le « petit morceau de pain » et dans la « gorgée de vin » qui
nous sont offerts, le Ciel est caché. Dieu se « cache » et Il se fait
notre nourriture et notre boisson pour nous revêtir de sa propre divinité.
Dieu est
généreux envers nous. L’invitation du roi de la parabole rencontre paradoxalement
des réactions agressives. Pourquoi avons-nous tant de mal à accueillir
l’invitation à participer à un tel événement joyeux si important pour notre
vie ? Pourquoi nous arrive-t-il même d’avoir une réaction hostile ? Par
orgueil et parce que nous donnons la préférence à nos propres intérêts, comme
le dit le Christ, en disant que les premiers invités ont refusé et « sont
allés soit dans leurs propres champs, soit à leurs propres affaires ». C’est
l’histoire de de l’autosuffisance humaine, qui ne peut que voir sous l’angle de
son propre ego, éclairé par les lumières de l’éphémère et incapable d’ouvrir
les yeux sur la grandeur du soleil qu’est le Royaume de Dieu
Dieu, pourtant,
ne freine pas sa générosité. Il n’est pas découragé per le refus des premiers
invités, et envoie ses serviteurs pour convier beaucoup d’autres personnes que
l’esprit humain pense indécents : les pauvres et les malheureux. Tout le monde
peut entrer, mais, dans la parabole d’aujourd’hui, il y a une condition que
Jésus pose et il la pose à nous aussi qui croyons en Lui. Il exige le vêtement de noce.
Selon l’usage en vigueur en Israël pendant la vie terrestre de Jésus, l’époux
donne aux invités le « kittel », un
vêtement spécial à porter pour son mariage. Il suffit donc que les invités le
portent, en le prenant avant d’entrer dans la salle de fête. Aussi il suffit
d’accepter le vêtement de noce et le porter. Il ne doit être ni mérité ni
acheté. Saint Augustin, déjà, s’interroge sur la nature de ce vêtement : « Je
ne puis donc penser que le baptême, j’entends le sacrement seul, soit le
vêtement de noce, car je vois qu’il est porté par les méchants comme par les
bons. Serait-ce l’autel, ou ce que nous recevons à l’autel ? Nous voyons que
beaucoup viennent y prendre leur nourriture, et pourtant ils mangent et boivent
leur condamnation. Qu’est-ce donc ? Le jeûne ? Les méchants jeûnent aussi. La
fréquentation de l’église ? Les méchants y vont aussi. » Dès lors, quel
est ce vêtement de noce ? Et à saint Grégoire le Grand de lui répondre : « Chacun
de vous, donc, qui dans l’Église a foi en Dieu a déjà participé au banquet de
noce, mais il ne peut pas dire qu’il a le vêtement de noce si elle ne garde pas
la grâce de la Charité » (Homélie 38,9: PL 76,1287). Et ce vêtement
est symboliquement ‘tissé’ de deux bois, l’un en haut et l’autre en bas : l’amour
de Dieu et l’amour du prochain (cf. ibid., 10: PL 76, 1288). Nous sommes
tous invités à être des invités qui mangeons avec le Seigneur, à aller avec la
foi à son banquet, mais nous devons porter et garder le vêtement de noce : la
charité qui est la mesure de notre foi.
"Voilà le vêtement de noce. Examinez-vous
: si vous l’avez, vous prendrez place avec confiance au banquet du Seigneur." [1]
AMEN.
Michel Steinmetz †
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