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samedi 14 octobre 2017

Homélie du 28ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 15 octobre 2017

Comme la parabole des vignerons et celle des enfants invités à travailler à la vigne du Seigneur, la parabole d’aujourd’hui relate l’invitation du Roi à assister au banquet de mariage de son Fils. Les dimanches précédents, nous ayons été invités à rester avec lui et à travailler pour lui comme « vignerons » à sa « vigne ». Aujourd’hui, Dieu nous veut près de Lui en nous adressant une invitation pour une fête qu’il donne, en participant à son banquet nuptial.

   
Etonnamment, cette invitation est rejetée par les premiers destinataires. Pourquoi ? Quand il y a une fête humaine, tout le monde se dépêche d’y participer ? Lorsque la fête est « organisée » par Dieu, pourquoi tant de personnes refusent-elles l’invitation, comme en témoigne le fait que beaucoup de personnes ne vont pas à la messe, ne vont pas au banquet du dimanche où le Christ se fait nourriture et boisson pour chacun de nous ? Malheureusement, beaucoup croient qu’ils n’ont pas besoin de cette table divine. Si nos yeux ne connaissent que la richesse matérielle à laquelle le monde nous a habitués, nous ne pourrons pas voir que dans le « petit morceau de pain » et dans la « gorgée de vin » qui nous sont offerts, le Ciel est caché. Dieu se « cache » et Il se fait notre nourriture et notre boisson pour nous revêtir de sa propre divinité.

 
Dieu est généreux envers nous. L’invitation du roi de la parabole rencontre paradoxalement des réactions agressives. Pourquoi avons-nous tant de mal à accueillir l’invitation à participer à un tel événement joyeux si important pour notre vie ? Pourquoi nous arrive-t-il même d’avoir une réaction hostile ? Par orgueil et parce que nous donnons la préférence à nos propres intérêts, comme le dit le Christ, en disant que les premiers invités ont refusé et « sont allés soit dans leurs propres champs, soit à leurs propres affaires ». C’est l’histoire de de l’autosuffisance humaine, qui ne peut que voir sous l’angle de son propre ego, éclairé par les lumières de l’éphémère et incapable d’ouvrir les yeux sur la grandeur du soleil qu’est le Royaume de Dieu

 
Dieu, pourtant, ne freine pas sa générosité. Il n’est pas découragé per le refus des premiers invités, et envoie ses serviteurs pour convier beaucoup d’autres personnes que l’esprit humain pense indécents : les pauvres et les malheureux. Tout le monde peut entrer, mais, dans la parabole d’aujourd’hui, il y a une condition que Jésus pose et il la pose à nous aussi qui croyons en Lui. Il exige le vêtement de noce. Selon l’usage en vigueur en Israël pendant la vie terrestre de Jésus, l’époux donne aux invités le « kittel », un vêtement spécial à porter pour son mariage. Il suffit donc que les invités le portent, en le prenant avant d’entrer dans la salle de fête. Aussi il suffit d’accepter le vêtement de noce et le porter. Il ne doit être ni mérité ni acheté. Saint Augustin, déjà, s’interroge sur la nature de ce vêtement : « Je ne puis donc penser que le baptême, j’entends le sacrement seul, soit le vêtement de noce, car je vois qu’il est porté par les méchants comme par les bons. Serait-ce l’autel, ou ce que nous recevons à l’autel ? Nous voyons que beaucoup viennent y prendre leur nourriture, et pourtant ils mangent et boivent leur condamnation. Qu’est-ce donc ? Le jeûne ? Les méchants jeûnent aussi. La fréquentation de l’église ? Les méchants y vont aussi. » Dès lors, quel est ce vêtement de noce ? Et à saint Grégoire le Grand de lui répondre : « Chacun de vous, donc, qui dans l’Église a foi en Dieu a déjà participé au banquet de noce, mais il ne peut pas dire qu’il a le vêtement de noce si elle ne garde pas la grâce de la Charité » (Homélie 38,9: PL 76,1287). Et ce vêtement est symboliquement ‘tissé’ de deux bois, l’un en haut et l’autre en bas : l’amour de Dieu et l’amour du prochain (cf. ibid., 10: PL 76, 1288). Nous sommes tous invités à être des invités qui mangeons avec le Seigneur, à aller avec la foi à son banquet, mais nous devons porter et garder le vêtement de noce : la charité qui est la mesure de notre foi.  

 
"Voilà le vêtement de noce. Examinez-vous : si vous l’avez, vous prendrez place avec confiance au banquet du Seigneur." [1]
 
AMEN.
 
                                                 
Michel Steinmetz



[1] Augustin, Sermon 90, 1 5-6, PL 38, 559 561-56.

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