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jeudi 1 juin 2017

Homélie de la solennité de Pentecôte (A) - 4 juin 2017

Nous avons entendu dans l’évangile quelque chose d’extraordinaire. Ils étaient tous enfermés par peur des juifs, et voilà que Jésus brise cet emprisonnement. Il est au milieu d’eux. Il n’est passé ni par la porte ni par la fenêtre qui étaient fermées. Tout était fermé, mais rien n’est fermé pour lui ! Il est là présent au milieu d’eux, vivant, ressuscité, et il vient pour les délivrer. Il vient les délivrer de leurs peurs, de leur inquiétude de l’avenir, de leur culpabilité, de tout ce qui constitue des handicaps humains de l’existence ; il est au milieu d’eux et il leur dit : « la paix soit avec vous » (Jn 20, 21). Au jour de la Pentecôte, nous verrons le même phénomène se produire, Pierre sortira pour s’adresser à la foule, il ne restera pas enfermé. La vie et l’action du Christ dans son Église ne sont pas un processus d’isolement et de protection, c’est un processus d’ouverture et de communication, c’est un processus d’envoi en mission, pour annoncer que par le Christ, la paix est venue au monde. La vie chrétienne n’est jamais un repli sur soi.
Nous devons reconnaître dans le Christ ressuscité celui qui peut apporter la paix dans nos familles, dans nos communautés, dans nos sociétés, non parce qu’il aurait des formules extraordinaires, mais parce qu’il invite chacun à ouvrir son cœur à l’autre, à vivre le pardon, à entrer dans la miséricorde, à se faire proche de celui qui est loin. Tout cela, nous le savons, ne correspond pas au dynamisme spontané de nos désirs. Si nous nous laissions aller à notre nature, nous préférerions être protégés, enfermés, coupés de ces conflits, de ces tensions, de ces disputes peut-être, de ces regards haineux. C’est pourquoi nous avons besoin de la plénitude de l’Esprit pour que notre approche de nos frères soit vraiment une approche humaine et chrétienne.
 
Cet Esprit nous comble de sa joie, comme nous voyons les apôtres remplis de joie en rencontrant le Christ ressuscité. Bien sûr, nous avons tous des motifs d’inquiétude, nous avons tous des souffrances diverses qui traversent notre vie, les croyants comme les autres, les chrétiens comme les autres. Le Christ ne vient pas faire disparaître ses difficultés, il vient nous dire que nous pouvons les porter, que nous sommes suffisamment forts pour assumer cette dimension de notre existence, et la vivre dans la paix. Nous sommes forts de la force de Dieu lui-même.
 
Nous appartenons au corps qui est aujourd’hui le corps ressuscité du Christ. C’est celui que nous décrivait saint Paul dans son épître aux Corinthiens, ce corps fait de tant de membres différents, mais tous animés par un unique Esprit. C’est cet unique Esprit qui recueille votre expérience particulière et personnelle, et qui vous fait entrer dans l’œuvre immense de Dieu lui-même. Chacun selon sa petite part, selon ce qui lui a été donné de vivre, participe de ce grand mystère de l’amour de Dieu manifesté aux hommes. C’est l’Esprit du Christ répandu en nos cœurs qui nous rend capables de ce témoignage rendu à l’amour de Dieu. Quand nous chantons la louange divine, nous acceptons de sortir de nous-mêmes, de faire advenir un son qui nous livre aux autres. Quand nos voix se mêlent, les unes tantôt frêles ou peu assurées, les autres exercées et puissantes, la louange qui en résulte est unanime. Les dons sont variés, les charismes aussi. Pourtant c’est la voix de l’Eglise, celle du corps du Christ, que nous donnons à entendre. Cette voix a toujours à se parfaire pour mieux correspondre à celle de la tête du corps, au Christ. Les dissonances de nos vies sont appelées à se corriger, les altérations à se résoudre, les rythmes à s’apaiser. Alors nous n’éprouverons plus ni peur, ni jalousie, ni rivalité à nous rencontrer pour sans cesse unir nos voix de baptisés, ce que nous sommes d’abord !, à celle des anges.  
Avec les disciples nous sommes dans la joie et nous rendons grâce à Dieu parce que nous mesurons bien ce qui relève de nos propres choix, de nos propres efforts, de nos disponibilités personnelles, mais nous mesurons surtout ce qui vient de la grâce de Dieu lui-même et qui déborde, ou plutôt qui reprend et amplifie tout ce que nous avons pu investir de liberté, de volonté, dans le choix de notre vie pour en faire un signe magnifique pour ceux qui nous entourent.
 
AMEN.
                                
Michel Steinmetz

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