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vendredi 5 mai 2017

Homélie du 4ème dimanche de Pâques (A) - 7 mai 2017

La question que les pharisiens n’osent pas poser à Jésus dans ce passage de l’Evangile que nous venons d’entendre, mais qui traverse tout le ministère public de Jésus est celle de sa légitimité : « De quel droit, au nom de qui fais-tu cela ? Par quelle autorité guéris-tu et parles-tu ? ». Cette question de la légitimité sera posée avec plus d’exigence encore à propos de ceux qui suivront Jésus et parleront en son nom. Ce ne sont pas là des questions théoriques. Comment sommes-nous assurés de ne pas faire fausse route en suivant Jésus dans son Eglise ? Ou bien sommes-nous chrétiens pour des raisons historiques ou géographiques, parce que nous adhérons à la religion la plus répandue là où nous nous trouvons ? On nous parle d’ailleurs aujourd’hui du supermarché du spirituel, dans lequel les gens piochent ce qui les intéresse dans les différentes religions pour obtenir la « mayonnaise » qui leur convient. Beaucoup de nos contemporains ne croient pas qu’une religion soit plus recommandable ou légitime que les autres et entrent, sans malice d’ailleurs, dans ce genre de construction.
 

Marcher sous la conduite d’un pasteur, ce n’est pas faire ce genre de bricolage religieux. Mais, sans empêcher les autres religions d’exister, comment pouvons-nous avoir une conscience claire que le Christ est la porte par laquelle il faut passer pour accéder aux verts pâturages de l’existence ? Et même si Jésus lui-même peut avoir une réelle légitimité, nous voyons bien qu’il n’est pas évident que l’Eglise qu’il a instituée, puisse la posséder à son tour. Dès lors, allons-nous nous diriger vers la proposition la plus chaleureuse, la plus forte, la plus médiatique ou la plus amusante ?
 

La référence unique au Christ permet d’éviter ces différents risques. Et cette référence au Christ est garantie dans la mission de l’Eglise, à travers la charge pastorale que reçoivent les évêques et les prêtres leurs collaborateurs. Les uns et les autres n’ont pas hérité de cette tâche par les hasards de la distribution des rôles, ni même seulement en raison des compétences qu’ils ont acquises par leur formation ou leur éducation, ou encore comme un métier pour lequel ils se seraient présentés. Ils reçoivent ce ministère en répondant à un appel du Christ. Cette alliance qui les engage pour la vie manifeste l’absolu de l’amour de Dieu, et garantit que notre assemblée dominicale n’est pas la perpétuation d’une vieille habitude, mais un acte de Dieu qui nous rassemble autour de sa Parole et dans la présence sacramentelle du Christ.
 

Jésus a transmis à ses disciples la capacité de le rendre présent : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Il offre ainsi à tout homme la possibilité d’entrer dans une communion étroite avec lui, en le recevant comme une nourriture et une boisson. Lorsque vous direz  « Amen » (c’est-à-dire « Oui, je crois ») tout à l’heure en venant recevoir le Corps du Christ, vous ne le ferez pas pour me faire plaisir. Vous manifesterez votre confiance en cette légitimité sacramentelle, qui donne à celui qui été ordonné de pouvoir vous mettre en communion avec le Christ, et de nourrir cette communion par les sacrements. Les évêques, les prêtres et les diacres sont choisis pour annoncer la bonne nouvelle du Salut et permettre que la vie et l’action de la communauté soient éclairées par l’Evangile. Ainsi, l’Eglise n’est pas une association de bienfaisance parmi d’autres mais une communauté de foi, capable de proposer à notre société une parole qui vient d’ailleurs et dit quelque chose de nouveau.
 

En ce dimanche du bon Pasteur, je vous invite à avoir une pensée pour ceux qui dans notre diocèse se préparent pour devenir prêtres, mais également pour ceux que cette question a touchés et qui n’ont pas encore répondu, parce qu’ils ne sont pas encore prêts ou parce qu’ils ont d’abord quelque chose à finir. Ces jeunes existent, y compris dans notre communauté de paroisses. Prions pour qu’ils soient réellement libres de répondre.
 

Que le Seigneur fortifie en nous cette assurance d’être entrés par la porte et d’être conduits par le Bon Pasteur vers les pâturages nourrissants. Amen.
 

AMEN.
 

Michel Steinmetz

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