La liturgie nous invite à méditer sur les dernières paroles que Jésus a
adressées à ses disciples avant sa mort. Aussi devons-nous entendre ces
lectures dans deux périodes différentes où elles ont été prononcées et où elles
sont reçues. La première période, c’est celle où Jésus annonce à ses disciples
qu’il va les quitter. Même s’ils vont être témoins de son arrestation, de son
procès, de sa mort, il ne les abandonnera pas. Ils le verront vivant et cette
vision sera le fondement de leur foi.
Mais nous pouvons entendre aussi ces paroles du Christ dans notre
propre temps, comme l’annonce de ce qui se passera après son Ascension, quand
il aura quitté physiquement ses disciples. Nous n’avons pas de peine à imaginer
combien l’absence physique de Jésus a été dure à vivre pour les apôtres. Il
faudra attendre le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte pour que cette
situation d’abandon soit surmontée et que les disciples comprennent comment
Jésus peut être présent dans leur vie bien qu’ils ne le voient plus. C’est
exactement l’expérience de foi à laquelle nous sommes invités, nous qui ne
verrons jamais le Christ de nos yeux en ce monde, et qui devons expérimenter sa
présence sous une forme invisible, la forme de son Esprit. Jésus lui-même
comment il restera présent aux siens.
La première manière d’être présent pour lui, c’est la présence de
l’Esprit de Dieu à nos cœurs. Si nous l’aimons nous serons en communion avec
lui, nous resterons fidèles à ses commandements, et il viendra demeurer en
nous. Cette certitude de la présence du Christ à notre cœur, pas simplement
comme la présence de quelqu’un d’extérieur à notre vie mais comme quelqu’un qui
est au plus intime de nous-mêmes, la certitude que nous ne sommes jamais seuls,
qu’à tout moment de notre journée, de notre existence, nous pouvons nous
tourner vers lui et nous adresser à lui, cette certitude, c’est la première
modalité de la présence du Christ par son Esprit que nous avons reçu au baptême
et à la confirmation. Il n’abandonne pas ceux qui croient en lui, il est
présent au plus intime d’eux-mêmes.
La deuxième modalité de cette présence de l’Esprit, se manifeste à
travers les fruits que produit l’Esprit dans son Église, comme nous l’avons
entendu à travers le récit des Actes des apôtres, où nous voyons que Philippe
donne les signes du salut. Aujourd’hui beaucoup de gens ne savent plus très
bien quel sera leur avenir, s’ils ont un avenir ; beaucoup de gens doutent
de la vie et se demandent s’il vaut la peine de vivre. Rencontrer alors des
signes d’espérance à travers les services que l’Église est appelée à rendre à
l’humanité, en accueillant ceux qui sont entravés dans leur liberté par le
péché ou par les esprits mauvais, à travers ceux qui sont accablés par la
souffrance du corps ou de l’âme, à travers ceux qui sont soumis à la misère,
c’est donner les signes du salut, c’est manifester que le Christ continue
d’agir en notre monde. Ces signes du salut apportent une espérance qui est la
source de la joie.
La troisième modalité de cette présence du Christ au monde par son
Esprit, c’est la capacité qu’il met en nous de rendre témoignage à sa parole,
afin que nous soyons toujours prêts à nous expliquer devant ceux qui nous
demandent de rendre compte de l’espérance qui est en nous. Si ceux qui nous
entourent sont témoins des fruits de l’Esprit dans notre vie, il est bien
légitime qu’ils s’interrogent d’où vient cette force. D’où vient cette énergie
? D’où vient cette paix ? D’où vient cette joie ? Il est légitime qu’ils nous
demandent où nous puisons les ressources de notre vie. C’est l’Esprit de Dieu
en nous qui nous permet de rendre témoignage que c’est le Christ lui-même que
nous reconnaissons dans nos cœurs comme celui qui est la source de toutes nos
forces.
Jésus, selon sa promesse, est avec nous tous les jours jusqu’à la fin
du monde, et que jamais un disciple du Christ, un chrétien baptisé, confirmé,
qui essaye de garder la parole de Dieu et de la mettre en pratique, jamais il
ne peut être abandonné, toujours il sait que le Seigneur l’accompagne tous les
jours de sa vie.
AMEN.
Michel
Steinmetz †
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire