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vendredi 12 mai 2017

Homélie du 5ème dimanche de Pâques (A) - 14 mai 2017

« Croyez au moins à cause des œuvres » ! Que connaissons-nous des œuvres du Christ nous, aujourd’hui ? Avons-nous des moyens de les connaître, comment peuvent-elles apparaître dans notre vie ? Nous devons regarder la génération des apôtres confrontée à l’absence de Jésus. Jésus est retourné auprès du Père, il n’est plus visible. Alors quelles œuvres nous donne-t-il à voir ? Elles sont de deux types.
 

Le premier type d’œuvre, c’est le peuple qu’il a constitué lui-même autour de lui, ce « peuple saint », cette « nation sainte », comme nous dit l’épître de Pierre. Ce qui nous permet de comprendre que le Christ est à l’œuvre aujourd’hui, ce n’est pas de voir des choses mystérieuses, c’est de voir simplement que le peuple chrétien constitué par la parole du Christ, rassemblé par sa parole, uni dans son amour, constitue un corps vivant. C’est peut-être parfois un peu dur à voir quand nous nous regardons, quand nous regardons nos paroisses, nos assemblées. Et pourtant, il y a là une réalité : notre baptême fait de nous un peuple saint. Notre fidélité quotidienne à l’Evangile – j’insiste sur ce terme de « quotidien », de banalement quotidien – rend visible notre sainteté commune. Ne nous y trompons pas : nos fidélités respectives, additionnées arithmétiquement, ne rendent pas plus saint le peuple que Dieu s’est choisi, car c’est le choix que Dieu fait de nous qui nous communique notre sainteté. Mais nos fidélités respectives manifestent cela de manière plus immédiate : elles permettent à la sainteté de Dieu d’être plus clairement perçue. On me dit de tous côtés depuis longtemps que nous sommes entrés dans l’ère postchrétienne, dans la fin du christianisme, dans l’effacement de la religion. Pourtant, par bien des aspects, nous découvrons que la fin du christianisme n’est pas arrivée, que nous ne sommes pas encore dans l’ère d’après le christianisme. La foi n’a pas disparu. Des enfants sont émerveillés de découvrir la foi, même si on aimerait qu’ils soient plus nombreux. Des jeunes vivent un authentique chemin spirituel dans la fréquentation de nos paroisses, même si on aimerait qu’ils soient plus nombreux. Des adultes se rendent solidaires de leur prochain au nom de leur foi, même si on aimerait qu’ils soient plus nombreux. L’Eglise n’est pas simplement comme un organe témoin de quelques vieilles personnes nostalgiques de leur enfance. Ce peuple, ce sont les pierres vivantes de l’Église, ce sont les œuvres du Christ aujourd’hui pour manifester que sa puissance de résurrection est toujours en action.
 

Le deuxième signe de cette œuvre du Christ, nous le découvrons dans le fait que, par le don de son Esprit au moment de la Pentecôte, il a rendu l’Église naissante, capable d’adapter ses conditions de fonctionnement et de vie aux conditions dans lesquelles elle se trouve. Nous en avons un exemple avec le récit des Actes des apôtres. Dès la première génération apostolique, la communion ecclésiale est soumise à des tensions, des revendications, des difficultés pratiques qui sont le propre de toute société vivante. Quantité de gens se sont rattachés à cette Église, -on nous dit le « nombre des disciples augmentait »- c’étaient des gens d’une culture différente, de langue grecque, qui n’étaient pas des Juifs de Palestine. D’un seul coup on voit donc surgir entre ces cultures, ces manières de comprendre la vie, des compétitions, des tensions, des jalousies. Alors, la société que le Christ a fondée pour être son Église va-t-elle gérer ces difficultés normales de la vie selon les procédures de la société politique ? C’est une œuvre du Christ de nous faire comprendre que ces transformations progressives du fonctionnement d’une communauté chrétienne ne sont pas des décisions bureaucratiques mais sont une façon spirituelle de faire face aux difficultés du moment, de les assumer, de les réfléchir, de prier, de se mettre d’accord ensemble sur la manière de les résoudre. Ainsi se constitue une nation sainte qui n’est pas simplement une population politique mais une communion dans la charité. Cette communion dans la charité s’organise par le don de l’Esprit.
 

Notre foi peut donc s’appuyer sur des œuvres. Non pas les nôtres mais celles du Christ qui agit en nous et par nous. Il nous fait participer «  à sa propre nature divine » (oraison sur les offrandes). Ne privons pas notre monde de découvrir la puissant agissante du Ressuscité !
 
 
AMEN.
                                                                                                                                                                                                                      

Michel Steinmetz

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