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jeudi 20 avril 2017

Homélie du 2ème diamnche de Pâques "in albis" (A) - 23 avril 2017


Profession de Foi des jeunes


Le personnage central de l’évangile d’aujourd’hui est sans conteste saint Thomas.  Et le pauvre Thomas joue un rôle bien particulier : il est incrédule, il a du mal à croire.  Cela fait de lui la cible rêvée pour tous les gens bien-pensants. Comment Thomas a-t-il pu douter ? Nous, au moins, nous croyons même si nous ne voyons pas Jésus ressuscité, même si nous ne touchons pas son corps transpercé. Et pourtant Thomas n’est-il pas notre frère ? Thomas n’est-il pas notre jumeau ? Regardez : dans l’évangile, on nous dit qu’il s’appelle « Thomas dont le nom signifie jumeau », mais de qui est-il le jumeau ? L’évangile ne le dit pas, peut-être parce que Thomas résume à lui seul tout un aspect de notre destinée humaine.
 
C’est lui qui, pendant la dernière Cène, crie avec tous les autres : non, Jésus, nous ne t’abandonnerons pas (Matthieu 26, 35).  Et c’est vrai que, quand tout va bien, on est prêt à crier notre joie d’être chrétien. On est même prêt à réformer l’Eglise pour qu’elle soit plus vivante, plus proche du peuple, moins hiérarchique.  On est prêt à donner des leçons à tout le monde, au pape, aux évêques, aux prêtres.  Mais quand viennent les grandes difficultés, c’est la débandade, le découragement, l’éloignement.  Non, je ne vais plus à l’église parce que le curé ne me plaît pas, parce que l’homélie est trop longue… ou trop courte, parce qu’un tel ou telle ferait de mieux rester chez lui ou chez elle quand on le, la, voit agir et parler en sortant de la messe.  Après l’enthousiasme, c’est le découragement, l’abandon. Et pour revenir, il nous faut un signe fort, quelque chose de concret, de révolutionnaire. Et qu’est-ce que Thomas a touché ? Des plaies, des trous dans la chair.  Thomas a découvert l’amour dans la souffrance.
 
Et c’est là, sans doute, un peu l’ambiguïté de toute notre attente. Chers jeunes, vous êtes épris d’un désir d’absolu, vous rêvez à de grandes choses pour que notre monde soit plus beau et vous êtes prêts à vous engager à cette fin. Vous nous l’avez déjà montré. Voilà que vous faites aussi l’expérience et l’apprentissage de la vie, d’une vie où tout n’avance pas toujours comme on le souhaiterait. Vous vous heurtez parfois à des adultes qui vous tempèrent insupportablement dans vos ardeurs et que vous trouvez éteints. Pourtant c’est ainsi… Peut-être demandez-vous des signes parce que vous voulez voir pour croire et qu’il vous semble tout aussi insupportable de faire simplement confiance à ce qu’on vous dit.
 
Thomas a été confronté aux mêmes questions. Les Apôtres lui racontent qu’ils ont vu le Seigneur. Lui en demande plus : il ne veut pas seulement voir, il lui faut toucher aussi. Jésus ressuscité y consent, mais met en garde : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Car à force d’attendre des signes, on peut passer sa vie à ne rien faire. Le chrétien n’est pas celui qui attend que le temps passe en espérant que le bon Dieu ne l’oubliera pas, ou qui se trouve toutes les bonnes excuses du monde. Je prie quand je peux, mais je n’ai guère le temps. Ne me parlez pas de la messe du dimanche ! Et puis, Dieu, on peut le rencontrer partout. C’est vrai : il faut défendre les valeurs de la religion chrétienne, mais je suis le premier à m’accommoder quand il s’agit de s’en dispenser.
 
Chers jeunes, ne devenez pas des chrétiens hypocrites qui trahissent à longueur de journée Jésus ressuscité ! Ne vous résignez pas à devenir des mollassons de la foi ! Le Christ nous fait le don de sa paix. En lui, vous trouverez toujours ce dont vous avez besoin, ce qui donnera des fondations à votre existence, ce qui donnera la force de l’Esprit-Saint. Restez inventifs pour traduire l’Evangile dans la société d’aujourd’hui telle qu’elle est. L’exemple des premières communautés doit toujours nous stimuler. En effet, ne nous y trompons pas : c’est en nous voyant vivre réellement de la foi, en pratiquant la charité, en venant en aide à ceux qui sont dans le besoin, en étant assidus à l’eucharistie, que nous éveillerons autour de nous l’envie et le désir de devenir chrétiens.
 
AMEN
 
 
Michel Steinmetz

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