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vendredi 7 avril 2017

Homélie de la célébration de la Passion et de la Mort du Seigneur - 14 avril 2017

 

La peur de mourir
 
En méditant la Passion selon saint Jean, comme nous venons de le faire ensemble, nous pouvons être surpris par l’apparente sérénité et la calme détermination de Jésus. Un peu comme si le Seigneur marchait vers le sommet du Golgotha aussi simplement que l’énonce le prophète Isaïe : il montera, il s’élèvera, il sera exalté. Le cortège de souffrances qui l’accompagne, et que le même Isaïe annonçait, semble ne pas avoir de prise sur Lui. Tout semble désormais joué. Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, comme le dit saint Jean, renvoie Pilate à ses propres questions, au point que ce dernier redoubla de crainte. Le Christ ne semble pas ici avoir peur de la mort. Il l’accepte librement et semble même la fixer droit dans les yeux. C’est son attitude qui génère la crainte.
 
Oui, parce que, nous, nous avons sans doute peur de la mort. Peur de ce qui adviendra après, pour nous et pour nos proches. Peur de savoir s’il y a quelque chose « après ». Peur de Celui que nous rencontrera et qui portera un jugement sur ce que nous aurons fait, sur notre capacité – ou pas – à aimer, à bien aimer. Peur des relations nouvelles qui seront tissées. Peur de ce que nous deviendrons. Peur certainement aussi de la manière dont nous arriverons à cet ultime instant où, pour nous, tout sera accompli, et où nous n’aurons d’autre choix que de remettre au Père cette vie que, de Lui, nous avons reçue.
 
Dans les évangiles de Luc, Marc ou Matthieu, Jésus n’est pas exempt de sentiments à l’approche de sa mort au point de crier vers le ciel ; Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Et pourtant il ne se rebelle pas, ne se détourne pas de son Dieu. Par-delà son apparente absente, il continue de Lui faire confiance. Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : ‘Tu es mon Dieu !’. Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent. (Ps. 30). L’espérance s’avèrera la plus forte.
 
Voilà pourquoi la mort de Jésus est un exemple pour nous et voilà pourquoi nous nous découvrons en Lui le grand-prêtre capable de compatir à nos faiblesses, un grand-prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. En passant devant nous pour nous laver les pieds et nous demandant de le faire en mémoire de Lui, Jésus nous rappelait hier soir notre fraternité. Ce frère qu’Il est pour nous nous indique maintenant que nos peurs sont vaines devant la mort. Il les a affrontées pour les exorciser. Il ne les supprime pas car elles demeurent légitimes pour nous. Mais nous savons désormais, sans pouvoir nous l’imaginer – il est vrai, que cette mort sera un passage. Sa constance nous donne la force de notre constance. Nous pouvons nous appuyer sur Lui et Lui remettre ce qui est trop lourd à porter à supporter. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.
 
La mort a emporté Jésus aussi sûrement que la pierre, une fois roulée devant le tombeau, le plongera dans l’obscurité. Cependant, nous nous tenons désormais là, dans l’attente que Dieu fera des merveilles. Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ? Il se révèlera à tous ceux qui consentiront à mourir à ce qui gangrène leur existence et la rend terne, à ceux qui auront la folie de défendre la croix comme signe de leur victoire, à tous ceux qui demeureront les yeux fixés sur la pierre du tombeau. Ceux-là, sans plus de peur, seront dans la joie quand ils verront la pierre roulée et le tombeau vide.
 
Frères et sœurs, voulez-vous, avec moi demeurez dans cette espérance et dans cette confiance que Dieu est plus grand que la plus grande des peurs ?
 
AMEN.                  
 
 
                                                                                                                                                                                  
Michel Steinmetz

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