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vendredi 9 décembre 2016

Homélie du 3ème dimanche de l'Avent (A) - 11 décembre 2016

Selon les récentes enquêtes sur les croyances en Occident, le pourcentage des chrétiens diminue tandis qu’augmente celui de ceux qui se disent incroyants  et dont certains demandent que leurs noms soient même rayés des registres de baptême. Par-delà les scandales qui éclatent dans l’Eglise, c’est surtout l’omniprésence du mal et le silence de Dieu qui conduisent à la conclusion : « Le ciel est vide. Non Jésus n’est pas le sauveur : il y a trop d’injustice ! ».  Qui n’a pas butté sur cette objection massive qui effectivement ébranle les certitudes ? Même Jean-Baptiste se l’est faite : en prison, menacé d’exécution, il s’est demandé s’il avait eu raison de désigner Jésus comme le Messie attendu. Un Messie qui laisse les innocents périr ?
 
Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ».  Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez…».Devant le mal triomphant et parfois l’inertie des croyants que nous sommes, l’incroyant nous questionne encore : « Ne faut-il pas attendre un autre que Jésus ? ». Gardons Noël comme fête de lumière mais sans crèche. Attendons le salut du progrès, de l’enrichissement, ou même ne rêvons plus, résignons-nous à  la vie telle qu’elle est. Que répondre ? Aux ambassadeurs de Jean, Jésus semble faire une réponse décevante. Au lieu de leur promettre une intervention rapide, il leur donne plutôt une mission : « Rapporter ce que vous entendez et voyez ». Oui nous pouvons affirmer que des guérisons se réalisent dans l’Eglise. Rarement miraculeuses, elles ne sont pas des preuves mais elles « font signe ». Non, l’Evangile n’est pas une utopie à ranger dans les oubliettes car nous pouvons raconter que partout des chrétiens mènent une lutte acharnée contre la souffrance. Nous pouvons songer à tout ce qu’on fait les saints, et récemment la « jeune » sainte Mère Térésa de Calcutta, mais aussi tout ce que les baptisés entreprennent au nom de leur foi pour que change le monde. La foi n’est pas une fuite ni une indifférence. Hélas beaucoup de chrétiens ignorent le travail de l’Eglise, l’impact évangélique sur la santé du monde et ils sont désemparés par les questionneurs. Parce qu’ils ne savent pas ouvrir les yeux.
 
Toutefois, pour Jésus, le grand signe est le dernier : « la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Des malades et des handicapés ne sont pas guéris de leur mal, des justes emprisonnés ne sont pas libérés de leur geôle mais pourtant cette Bonne Nouvelle est pour eux une force réelle, d’un autre ordre. Elle suscite une espérance terriblement active et efficace et mobilise des artisans de paix sur toute la planète. « Heureux » donc l’homme qui parvient à reconnaître que, s’il n’élimine pas, apparemment et immédiatement, le scandale de la souffrance et du mal, comme s’il était un despote ou un magicien, Jésus est vraiment le Messie, le Sauveur. Car Jésus permet de renouveler notre humanité de l’intérieur, par sa présence qui fait de nous ses collaborateurs.
 
Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ?... Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. » Pendant tout un temps, Jean avait attiré des foules qui admiraient sa pauvreté, étaient atteintes par sa prédication de feu, recevaient son baptême. Il n’était pas un « roseau » qui se plie au gré des vents des opinions, ni un homme qui profite de la crédulité des foules pour s’enrichir. Inébranlable jusqu’à oser dénoncer la turpitude du roi, austère jusqu’au dénuement total, courageux jusqu’au martyre, Jean avait vraiment rendu un témoignage de « prophète », d’envoyé de Dieu.  Et nous ? Serons-nous un roseau agité par le vent, balloté au gré des modes, des opinions de qui nous aurons en face de nous ? Saurons-nous rendre compte de notre foi, parce que nous aurons ouvert les yeux et vu la Bonne Nouvelle à l’œuvre ?
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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