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samedi 3 décembre 2016

Homélie du 2ème dimanche de l'Avent (A) - 4 décembre 2016

La manière dont notre monde fonctionne est parfois bien surprenante. Un grand patron racontait un jour : « dans une réunion, où une quinzaine de personnes assistent, lorsqu’il faut discuter d’un investissement de plusieurs milliards d’euros, seulement trois ou quatre prendront la parole. Par contre, quand il faut décider de la couleur du tapis qui va être changé au troisième étage de l’immeuble, là chacun a son mot à dire ». Plus les décisions sont complexes, plus elles nous dépassent. Plus elles s’éloignent de nous, plus nous ne nous sentons pas concernés. Phénomène intéressant, quand on nous parle de décisions au niveau de la Commission européenne, de mondialisation, de globalisation, nous sentons que notre prise sur la réalité prend une certaine distance. Tout s’éloigne de nous comme si inexorablement nous ne pouvions rien faire.
 
Peut alors s’installer en nous un sentiment de découragement, voire même de déprime et nous entrons alors dans la pathologie de l’aquabonite aigüe, celle qui pousse à dire comme une rengaine : « ah quoi bon ! ». Comme si le fatalisme était notre réponse. Si personne ne bouge pourquoi n’en ferais-je pas autant ? Allons-nous inexorablement vers un monde mauvais, où tout va finir par s’écrouler ? La peur devient-elle moteur de nos existences ? Si tel est le cas, il est plus que temps de nous tourner à nouveau vers les textes de notre liturgie d’Avent. Notre monde n’a pas été créé pour aller vers une catastrophe cosmique. Nous sommes sur terre pour découvrir le bonheur. Et si nous nous sentons bien seul face à l’immensité de l’évolution de notre humanité, rappelons-nous que les Juifs vivaient la même chose à l’époque de Jésus.
 
Depuis plus de quatre siècles déjà, la voix prophétique s’était tue. Et voilà qu’aujourd’hui une voix à nouveau crie dans le désert. C’est celle d’un homme original, vêtu d’une tunique en poils de chameaux, hirsute et se nourrissant de sauterelles. Cette voix crie, vitupère et s’ne prend à ceux qui voudraient déserter, fuir, se dédouaner de leurs responsabilités. Cette voix résonne aujourd’hui encore dans nos déserts. Au cœur de notre société que je crois polluée par tant de bruits inutiles, Dieu nous invite à retrouver la route du silence et du calme. Dans nos déserts intérieurs, nous sommes conviés à oser prendre le temps de nous arrêter, à faire taire tous ces bruits qui nous protègent de nous-mêmes et nous empêche de réfléchir. Dans nos silences intérieurs, une voix se fait entendre : « préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ». Un homme a transformé le monde, il y a deux mille ans. C’est Jésus. Nous aussi osons croire, osons faire ce pari que nous pouvons transformer le monde dans lequel nous sommes, parce que nous le ferons à sa suite et parce qu’il nous demande de poursuivre son œuvre.
 
Alors que tout semble à ce point nous échapper, l’espérance permet de prendre part à la construction de notre monde. A nous de décider, quel type de société nous léguerons aux générations ultérieures. Et cette construction se vit maintenant, chacune et chacun y a sa place. Ce chemin à préparer, cette venue à célébrer, Jean l’adresse à chacune et chacun d’entre nous. A nous d’y répondre avec ce que nous sommes, avec les moyens dont nous disposons. Ce ne sera peut-être qu’une petite goutte dans un océan. N’oublions jamais que celui-ci est formé de la somme de ces petites gouttes. Si nous nous y mettons toutes et tous à préparer ce chemin, les solidarités naîtront, l’autre que nous croisons prendra un autre visage, celui d’un frère ou d’une sœur à aimer.
 
La  route qui nous est donnée de vivre est belle, empreinte de douceur et de tendresse, respectueuse des différences et s’enrichissant de celle-ci. Une route qui nous conduit à un monde de paix. Vous ne me croyez pas ? Pourtant ce n’est pas moi qui le dit, mais Isaïe. Rappelez-vous : « le loup habitera avec l’agneau, le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ». C’est cela la paix de Dieu, le monde que nous sommes invités à construire. Il n’y a plus de temps à perdre, préparons le chemin du Seigneur.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz   

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