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vendredi 23 décembre 2016

Homélie de la messe du soir de Noël - 24 décembre 2016

Homélie de la messe du soir de Noël et bénédiction du nouveau mobilier liturgique
 
 
Noël n’est pas un anniversaire. Nous ne fêtons pas, ce soir, l’anniversaire de Jésus et les lumières qui scintillent autour de l’Enfant posé sur le livre ouvert de la Parole ne sont pas les bougies de son gâteau d’anniversaire. Il devrait, sans cela, en avoir beaucoup plus. Alors que célébrons-nous ? C’est l’initiative de Dieu qui nous rassemble. C’est le mouvement qu’Il a choisi de faire envers nous qui nous réjouit ce soir. Cette motion de Dieu est pour nous une Bonne Nouvelle. Dieu a décidé de nous choisir pour faire de nous au milieu de ce qu’il y a de plus obscur, de plus sombre et vil en ce monde, un peuple ardent à faire le bien. Il nous donne en partage sa Lumière pour que nous brillions des mille feux de son amour. Cette Alliance de Dieu avec nous, au point de se faire l’un de nous pour nous fortifier et nous régénérer de l’intérieur, voilà ce qu’est Noël.
 
Ce soir, nous voulons nous redire cette proximité de Dieu auprès de nous en son Fils Jésus. Car Dieu prend un visage d’homme et nous pouvons désormais le connaître, le voir, l’entendre, le toucher, le comprendre. Notre humanité est transformée. Chaque jour de notre vie chrétienne voudrait nous rapprocher un peu plus de Lui et devenir un chemin.
 
 
En entrant dans cette célébration, tout à l’heure, auprès du baptistère désormais installé ici près de la porte de l’église et dans l’axe de l’autel, nous avons demandé à Dieu de bénir l’eau dont nous avons été ensuite aspergés. Nous nous souvenions que le baptême a fait de nous des enfants de Dieu et nous a placés dans la fraternité de Jésus. C’est donc une fête de famille, au sens le plus fort du terme, qui nous rassemble. Ensuite, nous avons écouté les textes de l’Ecriture qui sont sa Parole, et qui le rendent présent au milieu de nous chaque fois qu’ensemble, nous les proclamons. Ce n’étaient pas là que des vieilles histoires. Non, le Christ nous parlait et nous donnait d’entrer en relation avec Lui. L’Evangile, symbolisé ici par ce livre de pierre, un marbre venant d’Inde, est porté par l’annonce des quatre grands prophètes de l’Ancien Testament (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel) dont les noms ont été gravés dans les montants de l’ambon. Cette Parole de Dieu demande à s’enraciner dans nos vies, à ne pas y rester lettre morte. Au contraire, elle nous aide à ce que la communion avec Jésus-Christ devienne toujours plus forte, plus solide, plus parfaite. Pour que nous puissions nous reconnaître de la même chair et du même sang. Pour que notre relation avec Lui atteigne sa plénitude. Pour que ce qui est humain et glaiseux en nous fasse place à ce qui est divin dans chacune de nos vies, même si vous pensez que le vôtre est ténébreuse. Voilà donc que le Christ nous donne en nourriture son Corps et son Sang. Dans quelques instants, nous allons nous approcher de l’autel et nous y célèbrerons son eucharistie. C’est là un grand mystère et parfois notre esprit est lent à croire. Notre cœur veut pourtant s’ouvrir à cette présence car nous sentons qu’elle nous fait du bien, qu’elle nous apaise et nous réconforte. Cela demande de notre part la foi. Faire confiance que dans les signes bien humbles du pain et du vin, Dieu tout entier, est réellement présent, plus fort que toute mort. Toute notre vie chrétienne jusqu’à son dernier instant est orientée vers ce désir, plus fort que tous les autres, car c’est là que notre âme trouve sa paix, de ne faire qu’un avec Lui. En finir avec ce qui rend notre vie clopi-clopante, torturée et égoïste, pour devenir enfin libre et heureux. Vraiment heureux. Notre foi n’a alors d’autre choix que d’engager notre confiance. Elle doit s’appuyer sur le roc qu’est le Christ et que l’autel en pierre symbolise au milieu de nous. Il abrite la pierre qui a reçu la consécration et il soutenu par ceux qui, les premiers, ont fait confiance : les Apôtres dont les noms sont incisés dans les piliers de la table eucharistique.
 
Si ce soir, nous nous laissons émouvoir par la fragilité et la beauté de l’Enfant de la crèche, n’oublions pas le chemin qu’Il dessine pour un chacun. Il se fait l’un de nous, lui qui est de la lignée de David, celui dont la statue en cette église retrouve en ce Noël, la harpe qu’il avait perdue depuis des dizaines d’années. Il est tout proche pour que nous devenions plus proches de lui. Entrons, si vous le voulez bien, dans sa familiarité et réjouissons que l’Enfant-Jésus fasse de nous des enfants de Dieu.
 
 
AMEN.
                                
Michel Steinmetz

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