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vendredi 11 novembre 2016

Homélie du 33ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 13 novembre 2016

Nous avons affaire aujourd’hui à une sorte de « message codé ». Dans la tradition biblique, parler de « fin du monde », est une façon d’exprimer sa foi au Dieu de l’Alliance. Déjà le prophète Malachie, annonçait la venue du règne de Dieu. Le « jour du Seigneur » serait comme l’apparition d’un soleil dont les rayons guériraient les justes, mais brûlant comme une fournaise pour consumer les impies. Encore au temps de Jésus, les juifs pieux croyaient que ce monde-ci devait un jour disparaître pour laisser place à un monde nouveau, pleinement en harmonie avec Dieu, un monde tout autre, où il n’y aurait plus de mal, de souffrances, ni de catastrophes naturelles mais un monde où le peuple de Dieu, régnant sur toutes les nations, conduirait celles-ci vers le Seigneur.
 
Souvent les mots manquaient pour décrire le passage de ce monde perverti à un autre plus parfait. C’est pourquoi la tradition biblique s’est forgé un langage, une sorte de code. Avec des images de bouleversements cosmiques, elle cherche à signifier et à symboliser la fin de ce monde mauvais. Ces expressions de catastrophes n’indiquent nullement le « comment » de ce qui va arriver, mais bien plus l’espérance en un monde meilleur, donné par Dieu. Et comme dans un message codé, le plus important n’est certainement pas le code, mais plutôt le message, l’important pour nous n’est pas de nous appesantir sur ces images étranges qui abondent dans le texte, mais bien de rechercher la foi qui se cache derrière ces images.
 
Le bulletin météo se termine toujours par l’indice de confiance : pouvons-nous avoir confiance dans le prévisionniste pour le soleil ou la pluie du prochain week-end ? La description évangélique des temps troublés pour les disciples du Christ semble déjouer toutes les estimations et apparaît bien actuelle : « On se dressera nation contre nation. […] Il y a aura des famines et des épidémies ». Le Christ nous propose de vivre ces temps comme un temps pour le témoignage et non pour la peur. Discerner les signes des temps au milieu de nous devrait bien plus occuper notre quotidien que tous les prophètes de malheur voulant nous en détourner dans des solutions faciles voire contraires à l’Evangile. « Certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire », dit l’Apôtre. Ce n’est pas en fermant nos frontières humaines ou terrestres que nous éviterons les problèmes, mais bien au contraire en convertissant notre regard et notre charité.
 
A l'opposé de la foi se tient la peur qui distrait notre regard de Dieu et nous fait nous appuyer sur nos seules forces. Dans l’adversité, il s’agit donc de demeurer dans la confiance en Dieu, parce que nous voulons croire que, décidément, rien ne lui est impossible. La certitude de la venue du Seigneur habite toute la vie de l’Eglise sinon elle ne serait qu’une ONG de plus parmi tant d’autres. Voici ce qui doit être au cœur de tout disciple : cherche le Seigneur afin de le faire rencontrer.
 
Ainsi donc, face à de telles images, et surtout face aux réalités qu’elles symbolisent, nous n’avons pas besoin d’agitations mais de persévérance. En ce sens, l’Ecriture demeure une parole actuelle et ô combien contemporaine ! Le Christ doit revenir certes, mais au milieu des tempêtes de ce monde, des questions qui demeurent sans réponse, il reste mystérieusement présent à son Eglise, la soutenant dans le témoignage qu’elle a à donner, inspirant même les réponses que chacun devra proclamer face à ses détracteurs. D’une certaine manière, c’est tous les jours qu’il revient, pour établir son règne et rendre courage à chacun. « Le jour du Seigneur », c’est chaque jour. C’est aujourd’hui, c’est demain, c’est chaque jour de notre existence. Le Seigneur est là. Depuis sa résurrection, il est sans cesse avec nous. Il nous soutient de son amour. Son Royaume est déjà là, mais il n’est pas encore achevé. Chaque jour, par notre persévérance et notre confiance en Lui, nous construisons un peu plus ce Royaume, jusqu’au jour inconnu de son achèvement. Là alors il nous trouvera prêts, debout et vigilants.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz †   

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