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samedi 5 novembre 2016

Homélie du 32ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 6 novembre 2016

 
"Dis Papa, pourquoi la lune est ronde ? Dis, Maman, comment ma petite sœur est-elle née ?" Lors de nos premières années d’existence, tous les enfants, et nous l’avons été, posent mille et une questions à leurs parents sur tout ce qui les entourent. C’est l’âge de la curiosité et les parents savent bien que très souvent il n’est pas évident de répondre à leurs enfants. Soit parce que leurs questions sont étonnement philosophiques ou théologiques, soit parce qu’elles sont tellement naïves. Le problème est qu’avec l’âge, nous avons bien souvent perdu et la capacité de nous émerveiller et cette naïveté devant la vie.
 
Les Sadducéens de l’évangile de ce jour font semblant d’être curieux et naïfs. Ils posent une question embarrassante à Jésus, non pour en apprendre davantage sur les mystères du monde et de la vie, mais pour piéger Jésus. Pour essayer de le mettre en porte à faux par rapport à la Loi de Moïse et ainsi avoir des motifs sérieux de le condamner. Ils n’ont pas besoin de la réponse de Jésus car ils estiment déjà avoir toutes les réponses puisqu’ils prétendent qu’il n’y a pas de résurrection. Avez-vous déjà discuté avec des gens qui prétendent savoir beaucoup de choses. Bien souvent, ces personnes sont incapables d’écouter et d’accepter l’avis des autres. Ils ne veulent et ne peuvent se remettre en question et s’ils posent une question, c’est pour mettre mal à l’aise leurs interlocuteurs. D’ailleurs, leur question n’a pas beaucoup de sens. Cette femme qui épouse ses sept beaux-frères, ça ne doit pas se rencontrer si souvent ! En fait, cette question ne les touche pas. Elle ne les intéresse que dans la mesure où elle pose un piège à Jésus.
 
Que répond Jésus ? Il commence par leur dire qu’ils raisonnent comme les enfants de ce monde. Revoilà les enfants. Jésus ne dit pas que les questions curieuses, comme celles que posent les enfants, sont mauvaises. Mais il dit que tant que nous n’avons que de la curiosité pour pour les mystères de la vie et de la mort, jamais nous ne comprendrons les choses du monde à venir. Il continue en disant que nous serons semblables aux anges. En voilà une réponse ! Nous ne sommes pas plus avancés ! Mais les anges participent à la vie de Dieu dans sa clarté. Il n’y aura plus de questions enfantines, naïves ou curieuses, mais un face à face d’amour en plénitude de paix et de joie. Ce face à face se prépare dès aujourd’hui dans notre vie de tous les jours. Comment ? Pas comme les Sadducéens qui se croient les plus forts et les plus malins en piégeant Jésus. Dieu ne demande pas la curiosité mais la foi, non pas la naïveté mais la confiance. Les Sadducéens de l’évangile de ce jour sont incapables de faire confiance à Jésus. D’ailleurs, ils refusent la résurrection. Ils n’acceptent pas dans la foi que Dieu est le Dieu des vivants, qu’il est plus grand que la mort. Cela, les Sadducéens le refusent. Et l’étroitesse de leur foi devient méfiance à l’égard de Jésus, méfiance à l’égard de Dieu.
 
En réponse à la provocation des Sadducéens, Jésus répond par la provocation de la foi. La foi nous provoque, non pas dans le sens courant de choquer ou de scandaliser, mais dans son sens étymologique profond : la foi nous appelle au-devant, à aller au-devant. Au-devant de nos certitudes et de nos prétentions ; au-devant de nos questions et de nos curiosités. La foi, ce n’est pas croire en des enfantillages, en des choses impossibles ou absurdes. La foi est cette confiance dans le Dieu de Jésus, le Dieu des vivants. Et cette confiance nous fait aller de l’avant, même un jour elle nous fera passer au-delà du dernier obstacle : la mort. Nous imaginons trop vite la vie future comme le prolongement de notre vie présente ou le démarrage d’une nouvelle existence, moyennant quelques aménagements, ceux-là même qui excitent notre curiosité. Au ciel, serons jeunes ou vieux ? Mariés ou pas ? Beaux ou laids ?  Comprendre la vie éternelle ne peut se faire qu’en se plaçant du côté de Dieu. La vraie vie, c’est celle que nous menons avec Lui, celle qui a commencé en nous au jour de notre baptême et qui resplendira enfin après notre mort.
 
Que notre vie soit pour la confiance en ce Dieu qui est le Dieu des Vivants.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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