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vendredi 16 septembre 2016

Homélie du 25ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 18 septembre 2016

« Ils se moquaient de lui », en entendant cela. C’est ce qui est dit un peu plus loin dans l’évangile de Luc, en conclusion du passage d’aujourd’hui. Les Pharisiens  qui entendaient toutes ces paroles de Jésus sur l’argent, se moquaient de lui. Car, dit l’évangéliste, « ils étaient amis de l’argent ».
 
Jésus parle ici de l’argent comme d’une personne. Il semble personnifié. Peut-on être amis d’une monnaie ? Assurément, non. Mais dans ces paroles du Seigneur, quelqu’un semble se cacher derrière. Mammon est le terme qui, dans le Nouveau Testament, caractérise la richesse matérielle ou l’avarice, en la personnifiant. Mammon serait un mot d’origine araméenne, signifiant « riche ». Néanmoins son étymologie est obscure. Certains le rapprochent de l’hébreu matmon, signifiant trésor, argent.
« L’argent régit le monde », dit le proverbe. Notre époque parle volontiers d’une dictature de la finance à laquelle tous les intérêts seraient soumis, logique financière et économique implacable prête à tout pour le profit. Pauvres et petits en font les frais, de plus en plus. Ils deviennent encore plus pauvres et plus petits. Quel était donc le rapport de Jésus à Mammon ? A-t-il diabolisé l’argent ? Tout en l’utilisant pour vivre ? Vous savez tous, pour l’expérimenter chaque jour, que l’argent est nécessaire. Sans argent, on ne peut vivre.
 
Souvenons-nous d’abord de la petite phrase qui invite à un rapport à l’argent juste, correct et responsable : « Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? » Jésus est persuadé que le caractère d’un homme se révèle aussi dans son rapport à l’argent : « Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. » En disant cela, Jésus met l’argent à sa juste place : Il fait partie des « petites choses » et ne doit pas recevoir la première place. Si nous accordons la première place à l’argent, nous en devenons esclaves, nous sommes au service de l’argent, alors que c’est lui qui doit nous servir. Nous pouvons très vite en faire une idole, un dieu  Mammon qui gouverne tout et remplace notre Dieu. Cette puissance, insidieusement, dominera alors notre manière d’être et d’agir et toutes nos relations passeront par le prisme du gain, de l’avarice, de l’avoir. Peu à peu il n’y aura plus de place en nous pour la gratuité, y compris celle de la relation avec les autres.
 
L’argent doit nous servir pour vivre, pour subvenir à nos besoins, les nôtres et ceux des autres : « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête ». Jésus nous conseille d’ouvrir un compte à valeur constante dans « les demeures éternelles » avec l’argent duquel nous ferons du bien.  Notre linceul n’aura pas de poches. Il y a tellement de bonnes choses qui se réalisent chaque jour grâce aux dons, aux aides en personne en difficulté, aux subventions accordées à de bonnes œuvres.
 
Mais il faut aussi dire un mot de la parabole choquante de Jésus dans laquelle le Seigneur félicite personnellement un escroc. Cet homme a fait une gestion calamiteuse de la fortune de son patron. Il sait qu’il va perdre son emploi, mais il n’imagine pas se salir les mains en travaillant dur et honnêtement. Au contraire, il poursuit ses malversations et fait de criminelles réductions de quittance aux débiteurs de son patron. Son but est de s’assurer un avenir confortable en se faisant de « bons amis » qui subviendront à ses besoins plus tard quand il aura perdu son travail.
 
Cette histoire cadre bien avec notre époque, avec les affaires d’escroquerie qui scandant l’actualité des derniers jours au gré des procès, quand certains déploient un vrai talent à mettre leur magot à l’abri de l’administration fiscale, par exemple. Qu’y a-t-il de louable ? Sûrement pas l’escroquerie mais l’habileté et l’énergie investie à cette fin. Faites-vous des amis au ciel, conseille Jésus. Vous pourrez bien en avoir besoin un jour. Et pour cela, il est toujours utile de faire un bon usage de son argent, en ne se trompant pas d’amis !

 
AMEN.

 
Michel Steinmetz

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