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vendredi 9 septembre 2016

Homélie du 24ème dimanche du Temps ordianire (C) - 10 septembre 2016

Dans l’évangile d’aujourd’hui, il est question de chercher ce qui était perdu, et de la joie de le retrouver. Les deux paraboles visent à nous montre que cela vaut la peine de chercher quelque chose jusqu’à ce qu’on le retrouve, même si apparemment cela n’a pas beaucoup de valeur.
 
L'occasion que Jésus choisit pour nous dire ces deux paraboles (et celle du Fils prodigue qui vient juste après), est la colère de pieux pratiquants envers lui parce qu'il se met à la même table que des non-pratiquants. Les pratiquants ont déjà tiré un trait sur les non-pratiquants (les publicains et les pécheurs) : ils sont désespérément perdus, et ne valent pas la peine qu’on se donne du mal pour eux. Ces « bien-pensants » reprochent à Jésus de fréquenter des pécheurs. A quoi bon ? Pourquoi s’intéresser à eux, et même les aimer ?
 
Ne reléguons pas « en ce temps-là » ces jugements péremptoires que les « Pharisiens et les scribes » nourrissaient dans leur cœur ! Interrogeons-nous plutôt sur les critiques, les rejets, les préjugés envers les autres que nous véhiculons autour de nous. Comme il est fréquent que nous prononcions un jugement sans appel sur telle ou telle personne : on ne peut rien en faire, rien en tirer ! Ne dit-on pas « un bon à rien » ? Nous n’imaginons alors même pas qu’une chance, un espoir, un avenir puisse encore exister pour ce proscrit.
 
Comme le comportement relationnel de Jésus est différent ! On dirait qu’il va directement vers les « cas désespérés ». Sa logique diffère complètement de la nôtre. A cause d’une seule brebis perdue, en abandonner quatre-vingt-dix-neuf autres, sans surveillance et donc en les laissant en danger ? Et balayer toute une maison à cause d’un sou sans valeur ? Est-ce que cela vaut la peine de déployer tant d’effort pour un résultat aussi mince ? Est-ce qu’on ne perd pas toujours quelque chose dans la vie ? Pourquoi pleurer après une brebis ou une piécette ? Le message de Jésus est fort : Dieu ne tire un trait sur personne. Personne n’est sans valeur pour lui. C’est pourquoi il va à la rencontre de chacun, si « perdu » qu’il puisse paraître. C’est profondément réconfortant que de le réentendre aujourd’hui. En effet, combien de fois ne nous mettons-nous pas à la place de celui qui va à la recherche de la brebis, de celui qui balaye toute la maison ? Et nous nous disons que nous aurions mieux à faire : mettre notre énergie dans quelque chose de plus positif ou gratifiant, profiter d’une vie toujours trop courte, etc… Je crois que nous sommes à la limite du contre-sens. En effet, celui qui, dans l'Evangile, recherche la brebis perdu ou le malheureux sou, c’est Dieu ! Pas nous. Dieu ne nous laisse pas nous perdre.
 
Il y a derrière tout cela ce message important qui concerne « les quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de se repentir », c’est-à-dire, qui croient qu’ils n’ont nullement besoin de changer quoi que ce soit dans leur vie, que tout va pour le mieux… Pas comme ces « pécheurs ». Jésus envoie un signal à ces satisfaits d’eux-mêmes. Réfléchis bien : toi aussi tu peux te perdre un jour, suivre un mauvais chemin, te fourvoyer. Toi aussi, tu peux devenir « une brebis perdue », bien que tu sois tellement sûr de toi que tu croies que cela ne puisse jamais t’arriver. Tu as toujours si vite jeté la pierre à la « brebis perdue » ! Toi aussi, et plus vite que tu ne penses, tu peux en être une, une que les autres montrent du doigt !
 
Alors, et c’est le message caché de Jésus, alors Dieu ne tirera pas un trait sur toi. Même alors, Il ira te chercher, jsuque dans le taillis le plus reculé où tu t’es empêtré. Jésus nous invite tous, nous qui nous considérons souvent comme tellement juste et tellement assuré, de nous réjouir de tout cœur avec Lui quand quelqu’un revient au bercail. Car, ce « perdu-revenu chez lui », ce pourrait bien être notre propre histoire.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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