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vendredi 2 septembre 2016

Homélie du 23ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 4 septembre 2016

Il y a des tas de promesses qui sont faites dans les campagnes électorales, surtout des promesses qui ne seront jamais tenues. Nous en avons déjà un avant-goût depuis la rentrée politique dans l’effervescence qui va mobiliser la classe politique française jusqu’au printemps prochain.
 
La petite parabole que Jésus raconte dans l’évangile aujourd’hui nous fait penser à ces promesses électorales. Il est ici question de quelqu’un qui veut bâtir une tour. D’abord il s’assoit et vérifie si ses moyens suffisent. Car ce serait une honte pour lui, et un dommage pour beaucoup, si la tour n’était pas achevée et que son projet tombait à l’eau. Concernant les campagnes électorales : a-t-on l’honnêteté de calculer si toutes les promesses seront tenables, finançables ou promet-on parce que cela fera gagner quelques voix, quitte à assurer le tout et son contraire ?
 
Jésus utilise une deuxième parabole : la planification d’une guerre. Quand il est prévisible que la guerre ne pourra être gagnée, il faut chercher une solution politique. Au temps – c’était en 1991 –, où la première guerre du Golfe a éclaté, le pape Jean-Paul II avait expressément déconseillé au président Bush senior de partir en bataille. Ce fut encore plus grave avec la deuxième guerre d’Irak que le président Bush junior, cette fois, décida de mener sans tenir compte des avertissements catégoriques et fondés du pape. L’histoire a donné raison à Jean-Paul II. Les résultats sont catastrophiques et les sentiments de haine n’ont fait depuis que de s’exacerber et se propager partout. Sans doute en faisons-nous les frais jusqu’en Europe dans la montée de ce qu’on appelle le « fanatisme islamique ». D’innombrables victimes, l’insécurité comme auparavant, la terreur et le terrorisme, et d’immenses dépenses de guerre, sans compter la destruction presque totale de la très ancienne chrétienté du pays natal d’Abraham. Et manifestement on ne veut tirer aucun enseignement de ce malheur ! La guerre ne cesse de sévir en Syrie, le feu couve dans les pays alentour. La seule solution serait une solution raisonnable, raisonnée et politique.
 
Pourquoi manque-t-on si souvent de la prudence prônée par Jésus, en politique ou en art militaire ? Pourquoi manque-t-on si souvent d’une juste vision des choses et d’appréciation intelligente ? Je crois que la réponse de Jésus est très simple et directe : parce que, dans les petites choses de la vie, nous ne faisons pas mieux que les hommes politiques et les militaires dans leurs grandes décisions. Celui qui veut suivre Jésus, qui s’efforce d’être chrétien, doit réfléchir et se demander s’il est prêt à tout mettre en œuvre pour le faire sérieusement. Sinon il sera comme le bâtisseur d’une tour, qui n’a pas assez d’argent pour l’achever, comme un chef des armées qui risque une guerre inconsidérément.
 
Jésus met en garde contre le fait d’être chrétien à moitié, un « chrétien à cinquante pour cent », un « demi-chrétien », bref un « chrétien au rabais ». Cela ne convainc personne et produit scandale et rejet. Comment devenons-nous des chrétiens à part entière, des chrétiens crédibles ? Ce qu’indique Jésus est clair : quand nous mettons Dieu à la première place sans « si » ni « mais », alors toute notre vie trouve le bon cap. La faire à moitié ne marche pas ! Pour devenir disciple, Jésus n’invite curieusement pas à s’asseoir et à réfléchir grandement, au contraire : « celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple ». Avoir les mains vides, voilà la force du disciple ! Moins il peut compter sur ses propres forces, plus il est disponible pour s’appuyer sur Dieu seul. Cette sagesse-là va bien au-delà de la sagesse humaine, il faut que l’Esprit de Dieu vienne l’enseigner.
 
Suivre Jésus, c’est lui faire confiance. Suivre Jésus, c’est tout mettre en œuvre et en ordre dans sa vie pour tenir le choix fondamental que nous aurons fait. Suivre Jésus, c’est le mettre à la première place, parce qu’il lie et noue notre personne pour la faire communier, par sa croix, à sa résurrection.   
 

AMEN.

 
Michel Steinmetz

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